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De la Porte Blanche aux Halles : une autoroute à bus et trams en 2018

Fin 2013, le bus à haut niveau de service (BHNS), un bus en site propre aussi rapide que le tram, reliera la Gare centrale à Cronenbourg et à l’Espace européen de l’entreprise. D’ici 2018, passeront aussi boulevard du Président-Wilson le TSPO, un bus en site propre vers Wasselonne, mais aussi le tram ouest Wolfisheim-Vendenheim. En plus de l’existant, bien sûr.

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De la Porte Blanche aux Halles : une autoroute à bus et trams en 2018

BHNS de Nantes, le Busway (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
BHNS de Nantes, le Busway (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

En 2018, le carrefour Wodli, derrière les Halles, ressemblera à la place de L’Homme-de-Fer. S’y entremêleront quatre types de bus et deux lignes de tramway, des voitures, des vélos et, peut-être encore, des piétons. Aujourd’hui, le tronçon qui va de Gare centrale au carrefour héberge le tram C, un couloir de bus tout neuf, préfiguration de la ligne du BHNS, bus à haut niveau de service, qui reliera dès le fin 2013 la gare au quartier de Cronenbourg puis à l’Espace européen de l’entreprise, à Schiltigheim. Terminus de la ligne : Chambre des métiers et son « Parc relais ».

Tracé du BHNS de Strasbourg, appelé ligne G et intégrée dans le réseau tram (document CUS)
Tracé du BHNS de Strasbourg, appelé ligne G et intégrée dans le réseau tram (Document CUS)

En plus du BHNS, les couloirs du boulevard du Président-Wilson réservés aux transports en commun « non-guidés » (par opposition aux trams « guidés », sur des rails) seront empruntés par trois autres types de bus : les bus CTS, dont la fréquence diminuera un peu mais qui resteront présents, les cars du réseau des Bus 67 gérés par le conseil général du Bas-Rhin, et le TSPO, Transport en site propre de l’ouest de strasbourgeois, qui n’est autre qu’un BHNS à l’échelle interurbaine. Ce TSPO, venant de Wasselonne, passera la Porte Blanche en 2018, au détour de la route des Romains, là où circulera aussi le tram vers Kœnigshoffen… sur pneu ou sur rail.

TSPO, ça coince sur l’A351

Le 3 juin, Jacques Bigot, président de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS), le préfet de Région Stéphane Bouillon, et le président du conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel se sont réunis pour évoquer l’état d’avancement du projet TSPO. Comme le BHNS à Strasbourg, il aura sa voie à lui, sera prioritaire aux carrefours et ses stations ressembleront à celles d’un tramway. Le but étant de proposer aux travailleurs des villes et villages de l’ouest de Strasbourg d’abandonner leur voiture individuelle pour ce mode de transport collectif que l’on espère performant.

Conclusion du comité de pilotage : la partie Wasselonne-Ittenheim, à la charge du conseil général, est bien avancée. Celle qui relève de la responsabilité de l’Etat, sur l’A351 (tronçon qui passe entre Hautepierre et les Poteries), ne fera l’objet d’une enquête d’utilité publique que l’année prochaine, remettant d’autant les travaux. La CUS, elle, accepte de mutualiser l’emprise nécessaire au TSPO sur la chaussée dans Strasbourg avec celle du BHNS, des Bus 67 et des bus CTS.

« Bus sur bus, tram sur tram »

Le terminus du TSPO sera situé derrière les Halles, à proximité de la gare routière actuelle. Pour arriver là, et passer devant la gare SNCF, le TSPO, comme ses petits copains BHNS et trams fer ou pneu, feront un petit bout de chemin ensemble, toujours boulevard Wilson. Bruno Jansem, directeur de la mobilité et des transports à la communauté urbaine de Strasbourg, assure :

« Il n’y aura aucun blocage. Les bus et cars cohabiteront sur la même voie, les trams, quelle que soit la technologie, sur la même plateforme. Bus sur bus, tram sur tram. On a réduit d’une voie l’espace pour les voitures, rajouté la voie de bus et modifié les cycles de feux au carrefour. Le tram vers la place de Haguenau et Schiltigheim ne sera pas mis en service avant 2017, le TSPO en 2018. On aura le temps de s’adapter. On gère. »

Autoroute à transports en commun ?

Ce que promettent les services techniques de la CUS, c’est qu’il n’y aura pas de « trains de bus » sur les boulevards et au carrefour Wodli. BHNS, TSPO, bus CTS et Bus 67 devraient se succéder là à des cadences de 2 minutes, soit une trentaine de bus et cars par heures. Marie-Dominique Dreyssé, conseillère générale écologiste du canton Gare et adjointe au maire de Strasbourg, s’inquiète néanmoins :

« La modification profonde du fonctionnement de cet espace est un vrai challenge technique. Pour le moment, on attend le nouveau plan de déplacements du quartier qui, je l’espère, ne ressemblera pas à une autoroute à transports en commun. Sûr que ce n’est pas sur ces boulevards qu’on aura envie de passer du temps en terrasse ou sur son balcon. Il y a déjà des moments de saturation aujourd’hui avec la file unique pour les voitures. Il faut un peu de temps pour que les gens changent leurs habitudes… »

Dernier point d’interrogation : quel tram passera sur les boulevards ouest, Nancy, Metz, Wilson et Poincaré, pour relier Wolfisheim à Vendenheim ? Un tram sur pneu ou un tram « fer », comme ceux qui circulent déjà à Strasbourg ? Le maire Roland Ries, vice-président de la CUS en charge des transports, a promis de trancher avant l’été.

Boucle des Halles : Dreyssé n’y croit pas

Si la technologie choisie est le pneu, la ligne pourrait faire une boucle autour des Halles pour déposer les usagers au plus près de la place de l’Homme-de-Fer. Un tram fer en revanche effectuera forcément un tracé en ligne droite sur les boulevards, à l’arrière du centre commercial, faute de pouvoir se courber suffisamment pour tourner autour des Halles. « La boucle des Halles ? Je n’y crois pas », glisse Marie-Dominique Dreyssé.

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