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Signaler les piqûres de tiques et faire avancer la recherche, il y a une app pour ça

Pour lutter contre les tiques et les maladies qu’elles transmettent, comme la maladie de Lyme, des chercheurs ont besoin de données. L’INRA a créé une application pour smartphones, afin que les victimes de piqûres de tiques puissent transmettre lieux et photos, et en apprendre plus sur cet acarien.

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Une tique de Cayenne (Photo Visual Hunt)

La lutte contre les tiques s’organise ! Depuis le 15 juillet, l’application pour smartphones « Signalement-Tique » permet d’alimenter une base de données à partir d’une piqûre de tique sur soi ou son animal de compagnie. Le but de cette application créée par l’Institut national de recherches agronomiques (INRA) avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) est d’associer les citoyens à la recherche sur ces acariens. Très présentes en Alsace, les tiques sont encore mal connues et les maladies qu’elles propagent, comme la maladie de Lyme, encore moins.

L’application permet à l’utilisateur, une fois connecté, de « géolocaliser » sa piqûre, de la prendre en photo et il est ensuite possible d’envoyer l’acarien par courrier aux scientifiques. Les données collectées permettront de mieux comprendre les facteurs de risques occasionnant des piqûres : zones à tiques, météo favorable, végétation propice… Les données recensées pourront servir à l’élaboration de cartes de présence des tiques.

L’application Signalement tique est disponible sur les plateformes AppStore (Apple) et PlayStore (Android).

Un outil de prévention

Les données collectées seront également mises à disposition de tout organisme de recherche qui en ferait la demande. A titre d’exemple, le Centre National de Référence Borrelia, situé à Strasbourg, pourra se servir des données collectées pour faire avancer ses propres recherches.

L’animal est le second vecteur de maladies humaines après le moustique. La tique se fixe à la peau pour se nourrir de sang et peut, à ce moment, transmettre virus, bactéries et parasites. Elles sont ainsi responsables de la transmission de la maladie de Lyme avec 27 000 nouveaux cas par an, en France.

L’application, gratuite, est également conçue comme un outil de prévention et d’information.  On y apprend par exemple à reconnaître une tique mais la bonne manière de les retirer de la peau ou encore à surveiller d’éventuels symptômes. Une maladie de Lyme qui n’est pas diagnostiquée ni traitée à temps peut provoquer d’importantes complications.

Une tique de Cayenne (Photo Visual Hunt)
Une tique de Cayenne (Photo Visual Hunt)

Rapprocher les citoyens et les scientifiques

L’application « Signalement-Tique » (disponible sur l’AppStore pour les iPhones et sur le PlayStore pour Android) a été créée dans le cadre d’un projet nommé Citique. Il s’agit d’un projet de recherche participatif, qui inclut une participation des citoyens. Doté de deux millions d’euros, ce projet est inspiré par des recherches similaires en Suisse et en Allemagne. Outre l’application, le projet prévoit l’organisation d’une campagne de communication autour des tiques, mais aussi de stages auxquels les citoyens pourront participer en Lorraine.

Jean-François Cosson, chercheur à l’INRA Grand-Est à Nancy et responsable du projet, détaille :

« Signalement-Tique a pour but de créer des liens entre les chercheurs et les citoyens. Cela permet de montrer comment nous faisons nos recherches. Par exemple, beaucoup de personnes pensent que la science doit apporter des réponses solides et ne comprennent pas la culture du doute. Il arrive que de nouvelles données viennent contredire nos théories, ça ne nous étonne pas mais c’est parfois difficile à percevoir pour les non-scientifiques. »

Quatre jours après son lancement, l’application a déjà reçu plus de 1 000 déclarations.


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