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Eurométropole : la fiscalité continue de grimper

En direct – Le conseil de l’Eurométropole adopte son budget pour l’année 2016. Comme en 2015, l’agglomération a recours à une hausse des impôts locaux tout en essayant de limiter ses dépenses (+0,2%). Cette fois-ci, les trois impôts locaux augmentent de 3%. Les taxes d’enlèvement des ordures et les cotisations des entreprises augmentent aussi, plus modestement. Un nouveau recours à la fiscalité jugé nécessaire pour ne pas trop amputer l’investissement, ni trop s’endetter.

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Eurométropole : la fiscalité continue de grimper

(photo Flickr / María Renée Batlle Castillo /cc)
Les budgets se suivent et se ressemblent (photo María Renée Batlle Castillo / FlickR /cc)

Les budgets se suivent et se ressemblent. Pour la deuxième année consécutive, Ville et Eurométropole de Strasbourg réduisent certaines dépenses tout en augmentant les impôts.

Pour l’année 2016, le budget de l’Eurométropole, soumis au vote des élus ce vendredi 18 décembre s’élève à 1,3 milliard d’euros. Seule la nouvelle grande région pourra se targuer de moyens plus conséquents (2,2 milliards environ) dans toute l’Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne.

L’une des causes de la situation est la baisse sa dotation générale de fonctionnement (DGF) par l’État, conformément à son plan de réduction des dépenses publiques annoncé depuis 2014. En 2016, cela aura comme impact la baisse de 12,9 millions d’euros dans les recettes de l’Eurométropole. Une baisse que le président Robert Herrmann (PS) estime « indispensable » pour « libérer le pays de charges, auxquelles les collectivités doivent être associées », là où le vice-président écologiste Alain Jund la juge « trop brutale », tandis qu’Yves Bur (LR) fustige les manques de résultats du gouvernement socialiste.

Dans le même temps, les dépenses de la collectivité augmentent, notamment avec la revalorisation automatique des salaires qui représente une hausse de 2% par an. Cette année, avec le non-remplacement de 76 employés en 2015, la hausse des dépenses de fonctionnement a été limitée à 0,2%. La masse salariale, qui représente 49% des dépenses de fonctionnement, est jugée « stable » avec une augmentation de 0,8%.

La répartition des dépenses de l’Eurométropole

Une nouvelle hausse de la fiscalité

Comme en 2015, les impôts locaux sont augmentés pour faire face à la situation. Sur un niveau de départ faible, le bon de 150% de la taxe foncière en 2015 (de 0,44% à 1,10%), avait provoqué de nombreuses réactions négatives et se chiffrait à 22€ en moyenne par foyer de propriétaire. Cette fois-ci, le taux est unique : 3%, mais concerne les trois impôts locaux. Soit, de 10,76% à 11,08% pour la taxe d’habitation, de 1,10% à 1,13% pour la taxe foncière et de 4,73% à 4,87% pour la taxe sur les terrains non-bâtis.

À cela, s’ajoute aussi une hausse de 2,5 % de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) et de 0,8% sur la cotisation foncière des entreprises (de 26,22% à 26,43%). Autant de hausses pour la deuxième année de suite, qui cumulées à celles de la ville (3% en 2015 puis 2,5% en 2016) risquent d’agacer l’opposition comme certains contribuables. « Ne pas augmenter les impôts, c’était renoncer au soutien à l’économie », justifie Robert Herrmann.

D’où vient l’argent des impôts locaux ?

La vice-présidente en charge des finances Caroline Barrière (PS) donne une estimation des répercussions à venir sur les trois taxes :

« Pour quelqu’un qui paie les trois impôts, cela se traduira par une hausse de 26€ en moyenne sur l’année, avec la revalorisation des bases (1%) et l’augmentation des taux confondus ».

Ces hausses, hors les ordures ménagères, devraient rapporter 9,1 millions d’euros de plus en 2016 par rapport à 2015. La fiscalité locale représente environ 30% des recettes de l’Eurométropole, soit 203,5 millions. L’équivalent du budget d’investissement.

L’investissement baisse moins

Après la grosse chute de 2015, aussi liée au début de mandat, l’investissement diminue plus doucement, pour un total de 205 millions d’euros. Cette somme sera fléchée en priorité vers l’aménagement des territoires et de l’habitat (64,8 millions d’euros), les transports (54,3 millions), ainsi que l’action économique (39,4 millions).

Dette

La hausse de la dette est moins spectaculaire qu’à l’échelon de la Ville (+40%), mais elle continue d’augmenter pour atteindre 528 millions d’euros, soit 1 098€ par habitant.

Malgré l’évolution de ces indicateurs financiers, Robert Herrmann met en avant que la coalition de droite-gauche qu’il a proposé en avril 2014 s’est désormais mise en « ordre de marche » pour le mandat 2014-2020 :

« Nous savons ce que nous allons faire du port, les feuilles de route pour les transports et de la « stratégie éco 2030 » ont été présentées. Nous avons aussi les projets de transition énergétique et « Ville respirable« . Le Plan local d’urbanisme intercommunautaire (PLUI) va être soumis à l’enquête publique au printemps pour un vote fin 2016. »

À suivre en direct dès 8h30

Flux vidéo fourni par la ville de Strasbourg

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