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Grâce à Super Mario Kart, Strasbourg tient son championnat mondial

C’est à Strasbourg que se tiendra l’édition 2016 du championnat mondial de Super Mario Kart, un jeu vidéo des années 90. Une soixantaine de joueurs vont déterminer le champion du monde de cette course déjantée, du 24 au 29 août dans le cadre du festival du jeu vidéo Start To Play.

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Grâce à Super Mario Kart, Strasbourg tient son championnat mondial

Strasbourg dispose finalement de sa compétition mondiale ! La capitale européenne vient de ravir à La Suze-sur-Sarthe près du Mans, le… championnat international de Super Mario Kart (SMK). Une soixantaine de joueurs, dont 2 filles, venus d’Europe et des États-Unis pour 3 d’entre eux, doivent s’affronter à partir de mercredi. Le championnat fait partie du festival du jeu vidéo de Strasbourg, Start To Play, qui se tiendra à la salle de la Bourse du 24 au 29 août. Il est soutenu pour la première fois par la Ville.

Le championnat mondial à Strasbourg est le résultat d’une rencontre entre Ludus Events, association organisatrice de Start to Play depuis 2014, et la fédération française de Super Mario Kart (oui ça existe). La collaboration entre Ludus Events et la FFSMK a débuté après deux invitations de Florent Lecoanet au festival Start To Play. Le français, sachez le, est sextuple champion du monde de Super Mario Kart et désormais président de cette fameuse fédération. Il remettra son titre en jeu cette année :

« J’ai été invité au premier festival [Start To Play 2014] il y a deux ans en tant que champion du monde de Super Mario Kart. Ils m’ont invité l’année suivante avec Kayane (une championne française de jeux de combat et animatrice sur la chaîne de télévision Game One, ndlr). À la fin du dernier championnat on a fini par décider d’organiser l’édition 2016 à Strasbourg. »

Des joueurs venus d’Europe et des États-Unis

Lors de ses premières éditions en 2002, le championnat de Super Mario Kart organisé par la FFSMK ne concernait que des joueurs français. Mais au fil du temps, il a su attirer des joueurs européens en 2008 puis mondiaux l’année suivante. Le bureau de la fédération s’est également étendu à de nouvelles nationalités.

Une montée en gamme qui nécessitait le déménagement de l’événement vers une ville plus internationale. La candidature de Strasbourg tombait à pic, comme l’explique Mathieu Bernhart, coordinateur général de l’événement :

« C’est nous qui avons proposé à la fédération de l’organiser à Strasbourg. Ça arrangeait ceux qui organisent habituellement le championnat. Ils y participent aussi et ne peuvent plus tout faire en même temps »

Pour l’édition à venir, un quart des compétiteurs seront de nationalité française. Une demi-douzaine de joueurs viendront des États-Unis, le reste de nombreux pays d’Europe : Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, etc.

Un seul joueur est sponsorisé

Si la compétition peut réunir des joueurs de tous les continents, tous ne peuvent pas faire le déplacement chaque année. Malgré le développement des sports électroniques, un seul joueur de Super Mario Kart sur la planète est sponsorisé et c’est Florent Lecoanet, champion du monde actuel. Il explique la situation :

« C’est compliqué pour des joueurs d’Australie ou du Japon de faire des déplacements aussi longs pour un événement qui ne peut pas leur amener de rémunération. La plupart sont des passionnés. »

La dimension internationale de l’événement pourra aussi se constater en ligne. En plus des 500 à 1 000 personnes par jour attendues lors du festival, plusieurs milliers de personnes regarderont la compétition se dérouler sur Internet. Mathieu Bernhart, responsable de l’événement et organisateur de la compétition, précise :

« L’événement pourra être observé en ligne sur des sites spécialisés comme twitch.tv. Lors d’éditions précédentes on a pu atteindre des pics à 10 000 visionnages simultanés. »

La compétition gagne en niveau et en notoriété. En 2014, la compétition et son champion ont fait l’objet d’un article dans Le Monde. Florent Lecoanet prévoit une concurrence de plus en plus ardue et constate une augmentation du niveau général. Il s’attend à une compétition rude :

« L’année dernière déjà j’ai eu chaud. Ceux qui sont arrivés deuxième et troisième l’an dernier seront encore de sérieux concurrents »

Quatre épreuves sur quatre jours

Beaucoup perçoivent Mario Kart uniquement comme un jeu de course. Grave erreur car la version « super » sur laquelle les compétiteurs s’affrontent est agrémentée de multiples épreuves. Mathieu Bernhardt détaille :

« Mario Kart, ce n’est pas seulement de la course ! Et pour être champion du monde faut être fort sur toutes les phases de jeu. »

La compétition se déroulera en quatre épreuves, une par jour : Time Trial (course contre la montre), Match Race (course en tête à tête), Battle Mode (bataille en tête à tête) et Grand Prix 150CC (course à 12). Le champion du monde est celui qui aura cumulé le plus de points sur les quatre épreuves.

 

Super NES
La Super NES est a été commercialisée la première fois au Japon en 1990. (Photo Wikimedia Commons)

Le rétrogaming a la cote : les puristes joueront sur SuperNES

Les concurrents utiliseront des consoles anciennes, des Super NES de Nintendo, commercialisées dans les années 1980, et avec la toute première version de Super Mario Kart, sortie en 1992. Malgré l’explosion des pixels depuis cette époque, on n’a rien fait de mieux. Selon les adeptes du rétrogaming, jouer sur des consoles et des jeux qui ont plus de 20 ans combine une forme de purisme et une recherche de convivialité. Un mode de jeu qui semble gagner en popularité, comme l’explique Mathieu :

« Le retrogaming vise beaucoup les trentenaires et les quarantenaires. C’est une génération qui a connu toutes les consoles et toutes les versions de Mario Kart. Même si aujourd’hui toutes les générations jouent aux jeux vidéos. Le retrogaming est plus présent en Europe, peut-être parce qu’aucune console n’y est née. Mais Peugeot, Seb et Alcatel avaient essayé de faire les leurs ! »

Le champion du monde apprécie particulièrement la convivialité qu’apportent ces cassettes sauvées du grenier :

« Le but de ce jeu au départ c’est de jouer entre amis. Dans les championnats, on joue dans des matchs en face à face et on peut se serrer la main à la fin. »

 

D’autres événements en parallèle de la compétition

Le festival du jeu vidéo de Strasbourg prévoit d’héberger d’autres compétitions, auxquelles le public pourra participer, avec des jeux comme Smash Bros, Street Fighter ou encore Bomber Man. En outre, Start To Play a déniché une douzaine de bornes d’arcade, pour rappeler de bons souvenirs aux joueurs les plus anciens. La relève aura elle accès à une « kids zone », ce qui permettra aux papas et aux fistons de dégommer chacun des cibles adaptées.


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