Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au conseil de l’Eurométropole, les comptes et l’absentéisme des élus à l’étude

Encore épargné par les phénomènes de décomposition et de recomposition, le conseil de l’Eurométropole se réunit une dernière fois avant l’été pour étudier les comptes, sanctionner l’absentéisme futur, ainsi que des politiques pour l’agriculture et le tri des déchets. Suivez en direct la séance à partir de 9h.

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Ce vendredi 30 juin, le conseil de l’Eurométropole sera encore dans sa configuration habituelle. À savoir, dans la majorité le PS et apparentés (41), le groupe des maires de droite et indépendants (25) et les écologistes (7), face à l’opposition « Les Républicains » et apparentés (13), ainsi que 14 élus non-inscrits (UDI, FN, Modem et sans étiquette).

Le président Robert Herrmann (PS) se félicite de voir sa majorité « au travail », loin des tourments de celle du conseil municipal de Strasbourg.

Mais il est à prévoir que les initiatives de « En Marche » ou de « la Coopérative » essaiment dès la rentrée. Néanmoins les équilibres politiques sont plus complexes dans cette assemblée des représentants de 33 communes. Comme pour le conseil municipal de lundi, il est à prévoir que certaines prises de paroles soient un peu plus libres en fonction des placements futurs des uns et des autres.

Le compte administratif, le moment de vérité

Surtout que l’un des premiers sujet laisse libre cours aux prises de position et aux digressions. Il s’agit de l’étude des dépenses effectuées lors de l’année 2016, le compte administratif.

Au total, 719 millions d’euros ont été dépensés, soit 97% des dépenses prévues. Côté investissements, on baisse en un an de 185 à 174 millions d’euros.

Caroline Barrière (PS), vice-présidente en charge des Finances, a l’explication de cette diminution :

« Entre la résorption du déficit pour 6,6 millions d’euros, la baisse de la dotation de l’État (10,8 millions d’euros ndlr) et les dépenses exceptionnelles de 36,8 millions d’euros pour l’incinérateur Sénerval, dont 9 correspondent à des crédits de 2015 que l’on n’avait pas payé, ce sont 54,1 millions d’euros que l’on ne peut pas investir. »

En revanche, malgré la hausse des taux d’impôts de 3%, les recettes fiscales perçues diminuent de 242,27 à 241,67 millions d’euros (-0,25%), notamment car la part « rôle supplémentaire » (réévaluation) passe de 7 à 3 millions d’euros.

L’opposition critiquera l’augmentation continue de la dette, de 528 à 578 millions d’euros, là où la majorité répondra que les taux sont de plus en plus bas. Comme satisfecit, elle brandit une réévaluation de sa note par une agence de notation.

Les dépenses de personnel sont en légère augmentation (+0,32%), ce qui correspond tout de même à des non-remplacements puisque autrement, elles auraient augmentées de 2 à 3% du fait des revalorisations diverses.

L’absentéisme sanctionné

Un autre sujet devrait amener des débats, mais il sera difficile pour les élus de se dire opposé, en particulier dans ces temps où la morale et l’exemplarité prennent une part prépondérante en politique. Il s’agit de pénaliser les élus trop souvent absents.

En clair, dès qu’un élu aura plus de quatre absence non-justifiée aux 15 séances annuelles (5 publiques et 10 à huis clos), sa rémunération sera amputée de 25%.

À l’initiative de la mesure, le président Robert Herrmann rappelle que les indemnités pour un conseiller « de base » est d’environ un SMIC, en plus de celles perçues dans les communes. Le changement de règlement ne vise que « quelques cas particuliers ».

Il a été suscité par l’événement du 19 mai. Moins de la moitié des conseillers s’étaient rendus à une séance à huis clos, qui avait dû être annulée. Robert Hermman promet que les séances seront rallongées par des débats sur une thématique précise. Une réponse à ceux qui estimaient que voter des dizaines de points en quinze minutes ne valait pas le déplacement.

Agriculture et déchets

Parmi les autres points, l’Eurométropole va voter des crédits pour sa politique de maintien de l’Agriculture en ville, notamment autour du bio et de la diversification des cultures. La collectivité espère notamment réussir à approvisionner ses cantines scolaires avec du pain bio produit sur son territoire.

Enfin, l’Eurométropole va tenter de mieux faire trier les déchets par ses habitants. Des campagnes viseront en particulier les grands immeubles collectifs, où le tri est plus mauvais. En s’associant avec Eco-emballage, elle prône une approche davantage « incitative et ludique » que « culpabilisante ». Elle s’inspire de sa politique des conteneurs à verre décorés qui ont augmenté jusqu’à 30% la collecte dans le centre-ville de Strasbourg.


#Caroline Barrière

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