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Pourquoi il est important de traiter régulièrement du Grand contournement ouest de Strasbourg

La couverture médiatique du Grand contournement ouest (GCO) est intense, presque mois par mois. Pourquoi tant d’articles pour un projet lancé, mais dont les travaux effectifs n’ont pas encore débuté ?

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Pourquoi il est important de traiter régulièrement du Grand contournement ouest de Strasbourg

Le contrat du Grand Contournement Ouest (GCO) de Strasbourg est signé depuis janvier 2016 et prévoit près de quatre ans de travaux pour une mise en service fin 2020. Partant de ce constat, on pourrait penser qu’il n’y a plus qu’à laisser faire et attendre la dernière pierre pour voir si l’autoroute payante de 24 kilomètres est à la hauteur de ses promesses ou non.

Pourtant, pas un mois sans un article concernant ce projet, construit puis exploité 54 ans par le groupe Vinci, via sa société Arcos. Et si une certaine lassitude, notamment chez ceux qui ont une position bien tranchée peut poindre, voici pourquoi Rue89 Strasbourg, comme d’autres médias locaux, effectue un suivi régulier de ce dossier hors-normes.

Un grand investissement dans la région

Ce n’est pas tous les jours qu’un projet à plus de 500 millions d’euros se réalise en Alsace, avec ses retombées directes et indirectes. À titre de comparaison, c’est un quart de la Ligne à grande vitesse (LGV) Est vers Paris pour les TGV. De tels projets économiques méritent une information exhaustive.

Et s’il n’y a pas d’argent public dans le montage financier, les moyens publics sont mobilisés par nombre de mesures autour du projet, que ce soient les services de l’État sur les aspects archéologiques et écologiques, le remembrement des terres agricoles chapeauté par le Département, ou les futurs travaux sur l’A35 qui devront en découler.

Si les camions ne sont pas interdits de circuler en transit sur l’A35 lors de la mise en service, des compensations financières sont également prévues pour Vinci.

Car le débat est toujours vif

Si les prémisses du projet remontent aux années 1970 et sa déclaration d’utilité publique à 2008, certains Alsaciens, qui n’étaient pas toujours présents à l’âge de ces débats, ne sont toujours pas convaincus de son efficacité.

« Le GCO, c’est bien mais il faut le faire gratuit », entend-on souvent par exemple dans une région où les autoroutes sont gratuites. Nombre de citoyens se disent aussi partagés entre les « avantages et inconvénients », qui ne sont pas du même ordre, sans parler de ceux ouvertement opposés, car pour eux la majorité des déplacements sur l’A35 sont vers Strasbourg et non pas pour traverser l’agglomération.

Des défenseurs du projet ont d’ailleurs déjà dit qu’il y aurait toujours des embouteillages sur l’A35 après le GCO. Des études le confirme, d’autres nuancent… Le problème avec une autoroute, c’est qu’on ne peut pas mettre en place une expérimentation.

De la même manière, ceux qui aiment circuler en quelques minutes des quartiers sud aux quartiers ouest ou nord de l’agglomération à coup de trajet sur l’A35 (en dehors des heures de pointe) s’inquiètent de la transformation de cette autoroute en boulevard urbain, avec feux et passages piétons.

Le GCO aura une gare de péage unique, à mi-chemin (Capture d’écran Alsace 20)

Car une mobilisation inédite se forme dans le Kochersberg

Entre janvier et mars, plusieurs centaines de personnes ont marché les dimanches entre les cabanes malgré les températures hivernales. Plusieurs milliers devraient se rendre au festival des Bishnoï. Est-ce beaucoup ou est-ce insignifiant ?

Il n’empêche que la vie de centaines d’habitants du Kochesberg est aujourd’hui bouleversée par un engagement militant, de terrain et de longue durée. Voilà longtemps que la campagne alsacienne ne s’était pas soulevée. Quand un projet est vastement accepté, comme pour les lignes de TGV, la couverture médiatique est moindre.

Car le GCO a un rapport à tous les aspects de la vie quotidienne

Les transports, les terres agricoles, quelques espaces naturels, la pollution de l’air, le pouvoir d’achat des automobilistes (l’autoroute étant à péages et les automobilistes guidés pour en emprunter une partie, même s’ils viennent à Strasbourg)…

Tous ces éléments sont impactant à différents niveaux pour la société. Autant d’angles pour une question qui s’avère plus large que simplement l’endroit où l’on fait passer les voitures et camions.

Car il doit transformer la ville de Strasbourg

Le GCO nouvelle mouture et sensé s’accompagner d’une suppression, au moins partielle, de l’A35 qui traverse Strasbourg du nord au sud. Elle serait remplacée par un boulevard, avec des immeubles et des carrefours tout de long et donc de nouveaux quartiers, à horizon 2025, entre Schiltigheim et la Vigie.

Pour certains, décourager efficacement les automobilistes de traverser Strasbourg en voiture est la seule condition pour que le GCO soit efficace, pour diminuer le trafic, mais aussi financièrement pour l’équilibre du projet et la société Arcos. Sinon, les quelques camions détournés ne suffiraient pas

Car les médias ont un rôle de veille

Une couverture régulière permet de montrer que les médias sont attentifs à ce qui se passe. Cela ne veut pas dire qu’un journaliste est derrière chaque salarié de Vinci, par manque de temps, de moyen, d’intérêt, mais la présence montre un suivi, être à l’écoute des défenseurs comme des détracteurs du GCO.

Un contre-pouvoir qui peut s’avérer utile si des agissements ne correspondent pas à ceux notifiés dans le contrat de concession signé avec l’État. C’est l’un des rôles des médias.


#GCO

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