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CUT et les multiples cinéphilies

La revue CUT, mensuel gratuit distribué dans les salles strasbourgeoises il y a près d’une décennie de cela, est devenu un objet éditorial curieux et rare, un ouvrage en perpétuelle évolution. Véritable phoenix de la presse cinéma, le magazine revient à présent vers ses lecteurs en compilant l’une de ses rubriques les plus populaires.

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CUT et les multiples cinéphilies

Cinéphilies, l’intégrale des chroniques éponymes parus dans la trop rare revue de cinéma CUT, sera disponible sur les étals des libraires à compter du 21 septembre. L’association Mon Œil propose une soirée de lancement, vendredi 16 septembre, au Troc’afé, pour se familiariser avec l’ouvrage et partager un verre avec ses auteurs.

Quand Kad crie, Ripley pleure.
Quand Kad crie, Ripley pleure.

Le changement, c’est tout le temps

CUT la revue est une initiative strasbourgeoise vieille d’une quinzaine d’années. À l’origine, Romain Sublon, instigateur et directeur de la publication, réunit un certain nombre de rédacteurs, de graphistes et d’illustrateurs pour un magazine distribué gratuitement dans les salles de cinéma de l’est de la France. Le titre grandit en notoriété, mais sa publication sur un rythme régulier représente un enjeu permanent. Il s’éteint ainsi, dans sa forme initiale, après une trentaine de numéros.

Le site internet poursuit l’aventure avec les mêmes plumes. Il devient une zone d’expérimentation pour ses auteurs. L’initiative fera également plusieurs détours radiophoniques. Mais Romain, maître à penser, cultive un goût certain pour les funérailles en grandes pompes. On annonce donc la fermeture du site, l’extinction des voix au micro.

Le titre ressuscite, bien sûr, se développe et s’embellit. CUT retrouve le papier, glacé cette fois, et il s’expose en librairie, en couleurs, avec de la BD et sans publicité. Il y aura trois numéros, pensés comme des one-shots, qui paraîtront à une année d’intervalle. Le tirage est modeste, le succès certain. Et en 2015, l’équipe publie un nouvel ouvrage, Une courte histoire du cinéma.

Qu’est-ce que CUT, au final ? Un livre, une revue, un magazine, une idée qui navigue entre pixels, ondes et papier bible ?

Illustration Adrià Fruitos (copyright)
(Illustration Adrià Fruitos)

Avis compilés des professionnels de la profession

Si CUT se révèle être une œuvre régulière, c’est parce que l’initiative polymorphe est sous-tendue d’un même ton et d’une grande idée. La revue, devenue une sorte de label, a toujours défendu une approche désinvolte et libertaire du cinéma. Le 7ème art s’envisage avec sérieux et sans pédanterie.

Les Cinéphilies, rubrique récurrente, somme d’interviews menées sur une période de 8 ans par Romain Sublon et Jenny Ulrich, traduit admirablement ce ton.

Toutes ces sollicitations, tous ces échanges avec des cinéastes sont ainsi compilés dans un nouvel ouvrage. Le principe est simple. Cinq films sont soumis à un réalisateur. Trois œuvres ont un rapport (plus ou moins direct) avec son travail. L’un de ses propres films est inséré dans la liste. Enfin, un même titre, Irréversible, revient pour tous. 300 artistes des plus divers réagissent ainsi à un total de 900 long-métrages ET au film choc de Gaspar Noé.

Le volume se veut une promenade ludique dans le terrain de jeu cinéphile de certains grands noms du 7ème art. Pour ceux qui ne seraient pas atteints de collectionnite aigüe et n’auraient donc pas conservé chaque fascicule édité par CUT depuis 2005, ce livre compilation soulagera l’attente jusqu’à la prochaine résurrection du titre.


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