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Le groove des Funkindustry incarné dans un album fun et déjanté

Après avoir assisté à leur release party au Molodoï, je n’avais qu’une idée en tête : interviewer les Funkindustry ! Leur musique fun et totalement groovy m’avait entièrement séduite. Et leur premier album, Let’s do it again, est éclatant de joie, débordant de vie et musicalement excellent. Rencontre avec le groupe qui fait revivre le funk à Strasbourg !

Son

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Funkindustry

Funkindustry
Les Funkindustry déplacent la fête avec eux (doc remis)

J’ai découvert les Funkindustry au Molodoï, lors de la Sound lab, magnifique soirée organisée par Aymara. Bénévole dans les vestiaires lorsqu’ils étaient sur scène, je les entendais mais je ne voyais rien, un immense rideau masquant le concert. Une musique colorée, entraînante et très joyeuse, me parvenait. Je me dandinais en accrochant les vestes des gens, c’était cool, tout le monde était si souriant !

Et quand le rideau noir est tombé, ça a été une grosse claque. Il y avait une foule de malade au Molo, les gens étaient collés les uns contre les autres, ils dansaient comme des fous, sautaient, remuaient les fesses et criaient de joie. Sur scène, les Funkindustry se donnaient à fond, avec leurs perruques afro et les nanas qui faisaient les chœurs chantant dans leurs robes pailletées. C’était de la pure folie.

À ce moment-là je me suis dit : Lulu, ce n’est pas possible ça, tu dois interviewer ces gars !

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Oui, parfois, les FunkIndustry sont fatigués. (Photo Illies Hameur)

« Notre garde-fou : il faut que ce soit dansant ! »

Me voilà donc dans le salon des Funkindustry, en compagnie de Ludo, Nathan, JM, FX et Martin. Il n’y a que David, le batteur, qui n’était pas présent mais je le salue ! Formé il y a quatre ans, le groupe a déjà sorti un mini-album (EP), Step & Stains, avant de réaliser ce premier album, Let’s do it again.

Quand je leur demande pourquoi ils ont monté un groupe de funk, Nathan, au chant et à la guitare lead, me répond :

« Dans le groupe, on a des influences très différentes mais je pense qu’on est tous d’accord sur un point : on aime les musiques entraînantes. Sur scène, on est déchaîné, on veut que ça bouge, que le public danse ! »

FX, à la guitare et au saxo, ajoute :

« C’est sûr, c’est tellement mieux que quand tu fais face à un public qui ne bouge pas, qui reste assis à te regarder, te scruter même ! Ce qu’on veut avec Funkindustry c’est que le public soit chaud, que tout le monde danse, que ce soit transpirant comme peut l’être un concert de folie dans le caveau du Mudd ! »

Écouter Step & Stains, le précédent EP de Funkindustry

L’album, moi la rockeuse, je l’écoute en boucle

Et il n’y a rien de mieux que de la musique bien funky pour animer les foules. Moi-même ça m’a électrifié alors qu’il y a seulement six mois en arrière je t’aurais dit : « le funk, non mais ce n’est clairement pas pour moi ça ! » Tu parles, l’album des Funkindustry ? Je l’écoute en boucle, surtout quand je bosse, parce que ça me met de bonne humeur !

Ludo, au trombone, précise toutefois :

« C’est vrai qu’il y a le mot funk dans notre nom de groupe mais on ne fait pas que du funk pour autant. Et puis on a un côté cuivre qui fait aussi notre particularité, qui apporte un côté plus péchu. En tous cas on essaye de varier les styles. On part du funk et on peut virer vers des phases plus rock, disco, latino ou un peu pop. L’important, c’est que ce soit groovy ! Je crois que c’est d’ailleurs ça notre garde-fou : il faut que ce soit dansant ! »

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(Photo Illies Hameur)

Un tout petit peu compliqué de déplacer tout ce petit monde

À l’origine de Funkindustry, on trouve deux frères qui ont toujours fait de la musique ensemble. Ils ont connu les autres membres du groupe au lycée, au conservatoire de Strasbourg ou lors des Jam sessions du Mudd Club. Il y a eu quelques petits changements en quatre ans, entre celui qui part faire des études à l’étranger ou celui qui revient, mais cela fait un an et demi que la formation actuelle existe.

Entre eux, il y a une super bonne ambiance et les interviewer revient en fait à passer un petit bout de soirée bien cool. Tu te sens tout de suite bien, t’as l’impression d’être avec des potes. En tous cas, c’est la première fois que j’interviewais un groupe avec six membres. Alors bien sûr, je ne peux pas m’empêcher de leur demander si c’est pas un peu compliqué à gérer tout ça ? Réponse de JM, bassiste :

« Il y a des avantages et des inconvénients à être nombreux. Déjà, on ne peut pas tous rentrer dans une bagnole ! Mais on peut se répartir les tâches en fonction des compétences de chacun, que ce soit le booking, la logistique, l’artwork … Et puis on se marre bien ! »

FX ajoute :

« Pour valider des dates de concerts, c’est sûr que c’est plus difficile, il faut attendre les réponses de chacun. Mais on s’entend vraiment super bien, amicalement comme musicalement. D’ailleurs on aura toujours plus tendance à ajouter des musiciens et des choristes pour des dates exceptionnelles qu’autre chose. C’est naturel pour nous d’être nombreux sur scène, ça correspond pleinement à la direction musicale qu’on prend. »

« Funkindustry, c’est une bande de potes, c’est notre histoire »

Pour leur album, les Funkindustry ont d’ailleurs invité d’autres musiciens comme un saxophoniste ou un trompettiste. Let’s do it again, c’est un album qui déchire, éclatant de bonheur, qui te donne une insatiable envie de faire la fête. Mais je ne pas oublier le sublime artwork réalisé par le très funky Martin, trompettiste. À l’image du groupe, c’est fun, délirant et super classe ! L’artwork a été très réfléchi par ce petit blond qui m’explique :

« L’artwork est un mélange de différentes illustrations. Je me suis inspiré des années 70 tout en étant plus contemporain que pour l’EP. J’ai souhaité reprendre l’idée du vaisseau qu’on avait eu. Il était d’abord dans l’espace, il faisait son chemin et là il arrive quelque part, dans un endroit mystérieux. Ça a un côté disco galactique ! J’ai souhaité quelque chose d’assez narratif parce que Funkindustry, c’est nous, une bande de potes, c’est notre histoire. »

(Martin a même dessiné son chien, Murphy, allongé dans le vaisseau, à côté du mini-bar. Eh oui ! Il est cool le vaisseau des Funkindustry !)

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« Toujours plus de funk ! »

Pour Let’s do it again, les Funkindustry préparent un nouveau clip. Ils en avaient réalisé un premier sur une chanson uniquement dévoilée sur le net. On y suivait les aventures d’un singe qui fait plein de conneries. Là, c’est grâce au financement participatif que le groupe pourra produire leur vidéo :

« On a beaucoup d’idées et c’était impensable pour nous de faire un truc au rabais. Après avoir tout investi dans l’album, on n’avait plus de budget et grâce à toutes les personnes qui ont participé à notre projet sur Ulule, on va pouvoir produire rapidement un clip bien, un clip qui a vraiment de la gueule ! »

Les Funkindustry ont également prévu de multiplier les concerts aussi bien à Strasbourg qu’à Metz, Besançon, Lille… Et bien sûr du 30 juin au 1er juillet 2017, ils organiseront la nouvelle édition de leur festival Kawati Groove, au Port-du-Rhin :

« On a créé le Kawati Groove avant que Ludo et Pierre ne partent pour leurs études, on voulait marquer le coup. On avait organisé une soirée gratuite, en plein air, avec les Fat Badgers et on s’est rendu compte que ça avait beaucoup plu ! On a décidé de le refaire l’an dernier mais cette fois-ci sur deux jours avec 12 formations. C’est un vrai kiff perso de pouvoir organiser notre propre event, c’est super chouette ! Ça nous permet d’être confronté à d’autres problématiques, de voir un peu l’autre côté des festivals. C’est aussi lié à notre volonté de défendre la scène locale car nous faisons participer des amis à nous ou des groupes que nous avons croisés. »

Les Funkindustry donneront également un concert gratuit à L’Iliade à Illkirch le mercredi 12 avril. Il marquera la fin de leur première résidence pendant laquelle ils vont travailler leur set et leur jeu de scène :

« Notre musique c’est vraiment une musique de concert, elle est faite pour ça ! De toutes façons, ce qu’on aime, c’est la scène. Quand le public est là, on s’éclate ! On a l’habitude d’être porté par un public qui nous répond bien. Et d’avoir des personnes à donf, c’est génial ! On cherche à dégager un truc, de l’énergie, échanger avec le public. En fait, Funkindustry, c’est une musique de partage. »

Ils seront aussi à l’affiche du Pelpass Festival, du 25 au 27 mai au jardin des Deux-Rives à Strasbourg. Et quand on les interroge sur leurs projets futurs ils répondent, unanimes :

« On veut toujours plus de funk ! »


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