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Le Racing en CFA2, ses supporters en Ligue 1

Le 21 janvier, le RCS a rencontré Neuves Maisons, encore une localité issue des tréfonds de la CFA 2. Il n’y a pas eu de match, le Racing a dominé 5 buts à 0. Pourquoi se déplacer à la Meinau alors ? Parce que le public strasbourgeois a vraiment de la gueule.

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Le Racing en CFA2, ses supporters en Ligue 1

Les supporters du Racing (Photo Flickr / CC / Alice_C)

Je me rappelle ce samedi. Il était 15h09 lorsque j’ai enfourché mon vélo, direction le temple meinauvien. Une fois n’est pas coutume, le match a débuté à 16h pétantes. Mon écharpe nouée autour du cou, je me suis frayé un chemin rue des Grandes-Arcades, cerné par des bataillons de flâneurs insensibles à la cause du Raaaacing. Maudits soient-ils à lécher des vitrines alors que le RCS s’apprête à entrer en scène ! Enfin, j’arrive au stade et je reprends mon souffle.

Racing, tes supporters sont là.

Moins nombreux qu’à la belle époque (au fait, c’était quand ?), mais plus chaleureux et déterminés que jamais. Le nouveau Racing c’est cela : une communauté qui se resserre, qui revit. Les dirigeants actuels semblent avoir parfaitement saisi l’importance de la notion d’avant-match. Depuis quand à la Meinau n’y avait-il pas de buvette digne de ce nom ? Quelques tables, une tonnelle, des sandwichs et du houblon : le tour est joué. Simplicité, convivialité.

On prend le temps de rigoler, boire un coup

J’aime débarquer au stade une bonne demi-heure avant le coup d’envoi. Jadis, c’était pour goûter à la tension collective s’emparant des gradins à l’approche ultime d’un derby contre Metz ou d’un choc contre l’OM. A présent, c’est pour profiter de cette atmosphère régénératrice. On n’arrive pas au stade à la dernière minute, on ne file pas directement en tribune. On prend le temps de discuter, de rigoler, de boire un coup. Imprégné de l’ambiance, j’en oublie que le Racing a échoué dans les ténèbres du CFA2.

16h : la rencontre débute. Le Racing a entamé 2012 en mode « petites foulées ». L’élimination contre Drancy en coupe me reste en travers de la gorge car dans la tête nos gars ont flanché. A Chaumont, on vainc certes 3-0 sans toutefois convaincre, face à un adversaire d’une faiblesse abyssale. Neuves Maisons, mouarf ! Et 1 et 2 et 3 et 4 et 5-0. Encore heureux, serais-je tenté de dire. Rien de plus normal de la part d’un Racing semi-pro opposé à une bande d’amateurs semi-footballeurs (je suis méchant). Contre ce type d’équipe, il faut plier l’affaire au plus vite, tuer dans l’œuf tout espoir de grappiller le nul sur un malentendu.

Bizarrement, l’ouverture du score n’intervient qu’au terme de 36 minutes de jeu mais à 2-0 à la pause l’affaire est dans le sac. La seconde période ne sera que pure formalité. Au final, Ledy se fend d’un hat-trick (ça fait plaisir), tandis que Neuves Maisons ne se procure aucune occasion (c’est normal).

A quand l’éradication définitive de tout siège dans le Kop ?

Installé dans le Kop, je vis le match en toute décontraction, le suspense étant limité à la portion congrue. J’aime suivre le foot debout, entouré de deux ou trois potes, avec si possible de quoi nous désaltérer. D’ailleurs, à quand l’éradication définitive de tout siège dans le Kop ? S’asseoir dans le Kop, c’est comme allumer des fumigènes en loges. Une absurdité notoire. Comme toujours ces temps-ci, l’ambiance est bonne : ça chante, ça siffle, ça bouge, bref ça vit. Le Racing est peut-être présentement en cinquième division, mais clairement ses supporters ont le niveau élite. Il suffit de faire un tour dans les stades de Ligue 1 pour s’en rendre compte.

L’anecdote du jour. On est en seconde mi-temps, le RCS a déjà enquillé quatre buts. Subitement, un joueur néodomien se retourne vers le Kop et entreprend des gesticulations vindicatives à notre encontre. Quelle mouche le pique donc ? Un torrent d’insultes dévale alors la tribune en direction du terrain, se déversant sans pitié sur le malheureux inconscient. L’intéressé sera remplacé peu après, essuyant une dernière salve de quolibets en guise d’au-revoir. Notre valeureux anonyme aura glané ses secondes de gloire, conspué par tout un Kop tel un félon passé à l’ennemi ou une starlette au maniérisme exaspérant. Pour lui, un souvenir sans doute inoubliable.

« En CFA2, en CFA, en ligue des champions, on sera toujours là, parce que nous sommes… Strasbourgeois ! », s’égosille l’un des deux meneurs Ultras, dans un élan d’enthousiasme ô combien communicatif. En attendant la coupe d’Europe, Belfort-Sud fait office d’épisode suivant – au bénéfice du Racing, qui l’emporte 6-0 le 28 janvier.

Prochain match : samedi 25 février, contre Jarville (stade Montaigu) en Lorraine.


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