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Sitterlé : « Je suis à l’initiative du transfert de la marque Racing »

Frédéric Sitterlé, président du Racing Club de Strasbourg, a été accusé ces deux dernières semaines de ne pas respecter les engagements qu’il avait pris auprès des élus strasbourgeois pour redresser le Racing, notamment de ne pas avoir mis d’argent dans la structure et de s’être ménagé une confortable rente sur la marque du Racing en cas de succès. Il a adressé à Rue89 Strasbourg quelques précisions par email, notamment sur l’origine du transfert de la marque de son entreprise vers celle du Racing.

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(c) Maxime Stange (www.maxime-stange.com)

(c) Maxime Stange (www.maxime-stange.com)
Frédéric Sitterlé (Photo Maxime Stange)

La semaine dernière a été houleuse pour le président du Racing Club de Strasbourg, l’entrepreneur d’origine alsacienne Frédéric Sitterlé. Après des premières piques en provenance de l’opposition du conseil municipal strasbourgeois, Robert Grossmann en tête, il a été le sujet de quelques articles qui ont sûrement dû gâcher son petit-déjeuner (DNA de samedi, L’Alsace de dimanche…).

Pour résumer, tout un panel d’acteurs plus ou moins éloignés du Racing Club lui reprochent de ne pas avoir investi l’argent qu’il avait promis dans la société qui gère le Racing, la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) et surtout de s’être accaparé la marque « Racing Club de Strasbourg » en l’ajoutant aux actifs de BMV (Blodelsheim Media Ventures), sa propre société, pour 150 000€ (la marque qui pourrait valoir dans quelques années plusieurs millions d’euros si le club navigue en Ligue 1).

Lundi 20 février, il a été reçu par le maire de Strasbourg Roland Ries, accompagné de ses adjoints en charge du dossier, pour une « conversation franche », dont il n’est pas difficile de deviner la teneur des échanges. Le maire a dû demander à Frédéric Sitterlé s’il comptait sérieusement gérer le Racing « en entrepreneur » avec pour seul apport la subvention publique de 750 000€.  Et s’il comptait garder la marque Racing et dans quel but.

Lors du conseil municipal le même après-midi, Roland Ries lui-même a levé les doutes: oui, Frédéric Sitterlé investira les 2,3 millions d’euros et bien sûr que la marque Racing sera transférée à la SASP. Opposition et majorité municipale poussent un ouf de soulagement, ils n’ont pas signé un pacte avec le diable apparemment. Une histoire qui se termine bien et qui fait titrer à L’Alsace: « Le Racing fait marche arrière« .

Sauf que non, selon Frédéric Sitterlé, il n’a pas fait marche arrière. L’histoire continue donc avec ces précisions qu’il a adressées à Rue89 Strasbourg:

Contrairement à ce qui a été dit dans l’Alsace (…), je souhaite préciser que :

J’ai pris l’initiative de proposer au Maire de transférer la marque Racing Club de Strasbourg (RCS) de BMV à la nouvelle « SASP » Racing Club de Strasbourg SAS (RCS SAS). BMV a procédé, l’été dernier, à l’acquisition de la marque auprès du TGI cet été pour répondre à une situation d’urgence. BMV était alors la seule société capable de procéder à cette acquisition et d’apporter les garanties bancaires, documents à l’appui, au TGI et à la FFF pour permettre de réengager les équipes du Racing en championnat. Sans cette opération, c’était la mort définitive du Racing en août 2011.

BMV n’a jamais eu vocation à conserver la propriété de la marque dans la durée. Dès lors, pour lever tout doute sur mes intentions et pour répondre aux accusations infondées d’enrichissement personnel et de rente à vie (soit dit en passant le contrat est un contrat sur 4 ans… Il faut être myope ou mal intentionné pour parler de rente à vie), j’ai souhaité transférer immédiatement la marque de BMV à RCS SAS.

L’accord de licence de marque reste d’actualité. Il n’a d’ailleurs jamais posé de problème sur le fond puisque les AG du 20 janvier et le CA du 6 février en ont validé le principe, demandant même au Président de l’Association de convoquer un CA en vue de ratification pour le 27 février.

L’accord de licence de marque est un atout pour l’Association. Il précise d’une part que l’Association bénéficie à titre gracieux de l’usage de la marque pour l’ensemble de ses activités et pour les équipes de jeunes. L’accord confère surtout à l’Association un pouvoir de délégation de la marque à la SASP de son choix. Ce sera désormais l’Association qui pourra choisir la SASP avec laquelle elle veut travailler. La SASP ainsi choisie rémunérera l’Association pour l’usage de la marque (de 150 000€ en CFA2 jusqu’à 1,5 million d’euros en Ligue 1) qui reverse les sommes perçues à la société propriétaire de la marque. Tant que la SASP choisie est la même que la SASP propriétaire de la marque, l’opération est financièrement neutre mais les sommes transitent par l’Association, lui conférant ainsi un pouvoir financier et un pouvoir politique. L’Association encaisse avant de reverser ce qui génère une trésorerie positive pour l’Association. Ce montage a été imaginé par le même avocat qui avait été mandaté par la Ville l’été dernier au plus fort du conflit opposant le Racing à Jafar Hilali. Les consignes que j’ai données à cet avocat étaient claires : imaginer un accord qui permette à l’Association de reprendre sa liberté en cas de conflit avec la SASP, tout en préservant les intérêts financiers de la SASP (qu’on ne peut légitimement pas spolier non plus, quels que soient les torts que l’on puisse lui reprocher). Si cette convention avait été en vigueur l’année dernière, il aurait été possible de retirer à Jafar Hilali le droit d’utiliser la marque RCS pour un montant de 400 000€ par an, sur un maximum de 4 ans.

Un partout, balle au centre ?

Et pendant ce temps, à Jarville, Meurthe-et-Moselle…


(Vidéo de MediaSoc)


#Frédéric Sitterlé

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