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Le Racing réconcilie ses deux têtes

L’association du Racing et la société d’investissement de Frédéric Sitterlé ont signé ce matin une nouvelle convention pour formaliser leurs relations (à lire dans son intégralité en bas de l’article). Un conseil de club a été créé et sera l’organe de pilotage du club. Son président sera Frédéric Sitterlé. Patrick Spielmann est sur le départ.

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Le Racing réconcilie ses deux têtes

Le triumvirat du Racing Club de Strasbourg.
Frédéric Sitterlé, président de la SAS Racing Club, Patrick Spielmann, président de l'association, et Henri Ancel, administrateur. (Photo PF)

C’en est fini des « innovations » dans la convention entre l’association du Racing et la SAS Racing Club de Strasbourg, telle que la redevance de marque, des indemnités, etc. Ce matin, Frédéric Sitterlé, président de la SAS, et Patrick Spielmann, président de l’association, ont déclaré lors d’une conférence de presse au siège du club à la Meinau être revenus à une « convention type du ministère de la jeunesse et des sports ». Cette convention organise les relations entre les deux entités qui gèrent le club de football strasbourgeois. L’association est dépositaire de la marque et gère le club dans la durée, la SAS étant un organe d’investissement.

Un « conseil de club » a été créé, composé de six membres, trois de chaque entité, et dont le président sera celui de la SAS, c’est à dire pour l’heure Frédéric Sitterlé. Ce conseil se réunira régulièrement et il s’agira pour la SAS d’adapter son financement en fonction des besoins de l’association.

Selon Henri Ancel, médiateur architecte de l’accord et administrateur de l’association, la trésorerie a besoin de 400 à 500 000€ et son déficit annuel prévisible se situe entre 1 et 1,3 million d’euros. Selon lui, cette convention permettra à l’association de disposer de ses propres ressources:

« On n’a plus d’un côté une association qui fait l’aumône et une SAS charitable… Désormais, lorsque le Racing se séparera d’un joueur, 50% des droits de mutation iront directement à l’association, dans la limite de la dotation de la SAS. Les liens entre la SAS et l’association ont été clarifiés et on a supprimé toutes les dispositions qui posaient problème. »

Une convention plus classique mais plus présentable

Pour Frédéric Sitterlé, cette convention est selon lui moins avantageuse pour l’association mais a le mérite d’être politiquement plus présentable. L’investisseur d’origine alsacienne avait dû essuyer un feu nourri de critiques en provenance du monde politique et sportif ces dernières semaines.

« La SAS doit trouver ses recettes dans quatre secteurs : la billeterie, le merchandising, les droits de télévision et les droits de mutation, sans qu’un de ces secteurs ne prenne trop d’importance par rapport aux autres. Il s’agit par ailleurs de réduire les charges du club, le Racing a eu cette chance, finalement, d’être le premier club à pouvoir remettre ses finances à plat. Les clubs professionnels sont trop endettés, le monde du foot vit dans une bulle. »

L’objectif du triumvirat désormais est de sanctuariser l’équipe une, le centre de formation, d’autres pratiques du foot, telle que l’équipe féminine, et également de se tourner vers la rive allemande du Rhin pour, par exemple, inclure des joueurs allemands au Racing. Un avocat spécialiste des contrats de joueurs a également été missionné pour « sécuriser » ces atouts du club et éviter qu’une fois formés, ils n’aillent trop vite mettre leurs nouvelles compétences au profit d’un autre club.

Mais pour Patrick Spielmann, le président de l’association, cette convention risque bien d’être la dernière qu’il signe en tant que président:

« Je suis président depuis 1997. Je sens venir une certaine lassitude. Il n’est pas impossible que je remette ma démission dans un futur proche. »

Patrick Spielmann est-il poussé vers la sortie ? L’intéressé et les deux autres présents à la conférence assurent qu’il « n’y a pas de volonté de putsch ». Mais les déclarations publiques du président lors des précédentes mises au point ont certainement fragilisé sa position.

La convention est signée pour une durée d’un peu plus de quatre ans. Ces conventions ont une durée de cinq ans maximum, mais les dirigeants veulent qu’elle s’applique dès cette année, afin que le déficit 2011-2012 du Racing soit comblé. Pour qu’elle soit effective au 30 juin 2012, la convention doit être transmise avant début mai à la préfecture, qui a deux mois pour la ratifier.

Pour aller plus loin

Le texte intégral de la nouvelle convention


#Racing Club de Strasbourg Alsace

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