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Concerts : Le festival des Artefacts démarre à la Laiterie

C’est l’événement musical du printemps à Strasbourg. Les Artefacts proposent à nouveau une affiche attirante, entre programmation fédératrice, grand public et des concerts beaucoup plus ciblés et confidentiels. Et si le grand rendez-vous est prévu au Zénith entre le 20 et le 22 avril, le festival s’installe au préalable sur les deux scènes de la Laiterie entre le 11 et le 14 avril.

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Concerts : Le festival des Artefacts démarre à la Laiterie

Killing Joke
Killing Joke (Photo DR)

Pop, rock, électro, hip hop, rap mainstream, folk, post-punk, cold wave, expérimentations soniques et formations-cultes, il y en aura pour tous les goûts quatre soirs durant à la Laiterie, sur les scènes du club et de la grande salle. Revue de détail.

Mercredi 11 avril : Mélancolie

Elle recherche la familiarité pour éviter les manières. La Danoise Katrine Ottosen alias CallmeKat (19h30) coince sa belle silhouette longiligne derrière de sombres sonorités libérées par son clavier. Son rideau de cheveux de jais pousse à ne se concentrer que sur son envoûtante voix, idoine dans l’univers mélancolique qu’elle se créé. Même sa reprise de Toxic (Britney Spears) s’inscrit dans ce ténébreux mystère.

Enchaînement tout trouvé ensuite pour venir écouter Greenshape (20h20) et son folk ombrageux. Ancien boxeur reconverti chanteur, ce beau gosse valenciennois a biberonné Neil Young et Johnny Cash, et cela se ressent, avec un goût prononcé pour de belles histoires bien troussées, telle Storyteller, extraite de son album éponyme.

Intimisme, dépouillement et frissons garantis avec le magnétique Matt Elliott (21h) qui ouvre un nouveau chapitre de sa carrière baptisé The Broken Man. Cet album, fragile et délicat, dévoile un pan méconnu de la personnalité à fleur de peau de l’Anglais. Face au public, avec sa guitare, il exprimera l’intense bonheur d’être triste. Une expérience tripale et fusionnelle.

Mansfield.TYA
Mansfield.TYA (Photo DR)

Dans un spleen en clair-obscur à la folie douce, Mansfield.TYA (21h50) déroulera sa poésie en hommage à June Mansfield, épouse de Henry Miller. Rien à voir avec la techno-punk de Sexy Sushi, l’autre groupe de la chanteuse Julia Lanoë qui a pour habitude de finir les concerts topless. L’atmosphère sera là beaucoup plus sage.

Chapelier Fou (22h30) fera ensuite doucement monter la température avec ses incursions pop et électroacoustiques, avant les Belges de Balthazar (23h15) capables de grand écart entre un rock abrasif à guitares et une disco-pop ultra-remuante.

C’est Zola Jesus (à minuit) et son look d’héroïne d’heroic fantasy qui refermera cette première soirée sur la scène du club, invitant à la suivre dans son univers gothico-industriel anxiogène et désespéré et diablement lumineux.

Jeudi 12 avril : Electro

La soirée du jeudi vibrera beaucoup plus au rythme des sonorités électroniques. A commencer par celles d’Electric Suicide Club (19h30), les Strasbourgeois du label Deaf Rock Records.

Place ensuite aux Rémois les plus branchés du moment. Le duo The Shoes (20h40) – Guillaume Brière et Benjamin Lebeau – emprunte déjà depuis deux à trois ans la voie du succès puisque c’est l’Angleterre qui les a adoubés. Forts d’un album jubilatoire et explosif (Crack My Bones), The Shoes semblent bien programmés pour marcher. Avec un mot d’ordre : Time to Dance.

Eux aussi font sérieusement remuer, ce sont les Lillois de Skip The Use (22h10). Tous anciens membres d’un groupe de punk, ils lâchent un rock énergique, éprouvé notamment sur scène lors de premières parties prestigieuses et furieuses avec Trust et Rage Against the Machine.

Un trio marseillais finira d’allumer l’incendie. Nasser (23h40), un groupe de pyromanes démoniaques – Nicolas, Simon et Romain alias NSR – bien connus pour leur intégrisme musical à base de claviers, guitares et batterie dans un monde manichéen aux allures de western urbain.

Vendredi 13 avril : Hip hop

La soirée affiche complet depuis quelques semaines déjà avec, à l’affiche, le collectif allemand Puppetmastaz (20h10), joyeuse bande délirante et délurée de marionnettes sans scrupules qui se revendiquent et s’assument comme étant le Gangstoy Band le plus trash du moment.

Orelsan (22h), trentenaire enfant du rap, présente sur cette tournée son deuxième album Le chant des sirènes, sacré meilleur album de musiques urbaines aux récentes Victoires de la Musique ; Orelsan reçoit aussi la Victoire révélation du public 2012 et son clip RaelSan figurait dans la liste des nominés pour la Victoire du clip de l’année.

C2C, anciennement Coups 2 Cross, affichera son talent lors d’un set qui promet d’être atomique. Les quatre platinistes nantais sont des pointures du turntablism, quadruples champions du monde par équipe de la discipline (le DMC, Disco Mix Club, référence en la matière) de 2003 à 2006. C2C regroupe le MC et le DJ de Hocus Pocus ainsi que le tandem de sampleurs Beat Torrent.

Samedi 14 avril : Culte

And Also The Trees
And Also The Trees (Photo DR)

Aucun préliminaire, on va à l’essentiel avec ces héritiers de The Cure et Joy Division. Associés à la cold wave d’outre-Manche, And Also The Trees (20h15) entretiennent ce dandysme classe, cette esthétique romantique délicate et raffinée, cette vision humaniste propres aux inspirateurs de cette formation plus que trentenaire : Aldous Huxley, Hermann Hesse, D.H. Lawrence, William Faulkner. Un imaginaire tout en ambiances introspectives et en mélancolie caressante que l’on retrouve dans Slow Pulse Boy, l’un des classiques du groupe formé en 1979 :

Au panthéon des groupes mythiques et majeurs dans l’histoire de la musique figure forcément Killing Joke (22h15). Porté par le chanteur et claviers Jaz Coleman et le guitariste Geordie Walker, Killing Joke, né en 1979, a influencé des pointures comme Nirvana, Metallica, Korn, Ministry grâce à un son en constante évolution, « le son que ferait la Terre en vomissant » selon le premier batteur du groupe Paul Ferguson. A sa formation, Killing Joke se fixe un seul objectif : « définir l’exquise beauté de l’ère atomique en termes de style, de son et de forme ». Avec des guitares frisant la distorsion, une batterie tribale et une basse syncopée très caractéristique, Killing Joke marque le début des années 80 de son empreinte agressive avec un succès décapant, Change :

Le jeune tandem belge Black Box Revelation (21h) – rock garage – et les très efficaces chevelus Toulousains de Sidilarsen (23h45) – entre métal indus et rock mâtiné d’électro et de techno – complètent l’affiche de cette soirée qui donnera la part belle aux gros décibels.

Y aller

Le festival des Artefacts à la Laiterie : du 11 au 14 avril sur les scènes de la Grande salle et du Club.
Programmation complète, infos pratiques et tarifs ici.


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