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Concert : Hip hop, rock et beatbox à Molodoï

La salle strasbourgeoise accueille vendredi la dernière soirée de la saison montée conjointement par les associations Pelpass et Interférences. Avec un menu épicé qui va mettre progressivement le feu.

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Concert : Hip hop, rock et beatbox à Molodoï

Kings Love Jacks
Kings Love Jacks (Photo DR)

A l’heure de l’apéro, histoire de vous mettre en appétit et de vous plonger doucement dans une atmosphère qui s’annonce infernale, les Dusty Diggers vont pousser à fond leurs machines. Ca va scratcher sec sur les platines, ça va cracher sec dans le micro alors que le MPC 4000 ressuscitera ce bon vieux boom bap style new-yorkais qui convoque immédiatement DJ Premier et Mr Muhammad. Bref, ça sonne comme à Brooklyn il y a vingt ans, ça nous rappelle aussi Cypress Hill avec DJ Muggs ou, plus récemment, Eminem et ALC. Toutes ces influences et ces références, le crew strasbourgeois Dusty Diggers – Man Dal, Mad Pressure et Masta Bonzer – les mitonnera avec attention pour les rendre ultragoûtues.

Place ensuite au « one man beat » a cappella du beatboxer d’Art District, ce combo alsacien de hip hop lauréat du FAIR 2012 et notamment programmé aux prochaines Eurockéennes. Ce vendredi, c’est Rhum One qui se déplace tout seul, pour présenter le projet solo qu’il conduit depuis quelques mois : Around The World in 80 minutes, une heure vingt pour s’abreuver aux sources passées et futures d’un hip hop jamais rassasié. Preuve, s’il en est, que les musiques se nourrissent mutuellement, s’inspirent et s’attirent dans l’immense creuset du son.

Takezo et Kayo prendront alors le relais pour livrer leur tout premier concert sous une bannière électro-hip hop affichant fièrement le nom de baptême du tandem, Statu Quo. Belle marque de confiance en tout cas de la part des programmateurs que cette initiative au beau milieu de la soirée !

A minuit, le Toulousain Al’Tarba prendra possession de la scène. Il est l’un des personnages quasi-incontournables de la scène hip hop actuelle, adoubé non seulement par des pointures telles DJ Muggs et le New-Yorkais Necro mais aussi sollicité par le MC et producteur Ill Bill (membre de La Coka Nostra), Raekwon du Wu Tang Clan ou encore, dans une catégorie moindre, Psych Ward et Little Vic. Bref, Al’Tarba c’est du haut niveau, comme en atteste son remix de Enemy signé Ill Bill feat. Raekwon :

Après un passage par le punk hardcore, Al’Tarba est devenu un activiste engagé des Droogz Brigade, son crew du sud-ouest avec lequel il s’est adjoint les collaborations de grands noms du hip hop d’outre-Atlantique. Ce qui l’inspire, c’est le gore, l’abject, le lugubre, le crade à la limite du supportable. Les beats d’Al’Tarba, c’est un mélange de testostérone, de superpuissance et d’ultraviolence sur une écriture ciselée, un flow affûté et des punchlines de qualité. Rien d’étonnant donc à ce qu’Al’Tarba voue un culte illimité à l’Orange Mécanique de Kubrick dans son album Ultraviolins & Beatmaking.

Une telle débauche d’énergie, un tel lâcher de décibels rendraient presque aride toute postérité, même immédiate. Il faut pourtant bien continuer de vivre. Kings love Jacks n’a donc pas d’autre choix que de relever le défi de succéder à Al’Tarba.

Le rocktronic des quatre Strasbourgeois maintiendra à coup sûr la température à son plus haut et fera peut-être même grimper le mercure de quelques degrés encore. En deux ans, un grand succès sur la toile et la sortie d’un EP, Kings love Jacks s’est imposé comme une valeur sûre, atypique, dansante et de qualité de la scène strasbourgeoise. Leur usine sonore de machines, batterie et basse funky sans guitare fait mouche : DJ Gaboul, Fred, Ed & Niko tiennent la recette de la fièvre remuante et bondissante sans acide ni substances psychotropes. La preuve par le son et l’image à l’occasion du festival Interférences en septembre 2011 :

Après ces quatre atomiseurs de scène, dépoteurs sonores quasi-terroristes, les gros décibels bien lourds et gras et les bombes à fragmentation de DJ Scratchy viendront clore l’ultime soirée de la saison signée Pelpass et Interférences. Uniquement pour les amateurs de dubstep et de drum’n’bass frénétique qui mènent à l’aube épuisé, assoiffé et affamé. Et aussi heureux.

Y aller

Le vendredi 8 juin à partir de 20h au Molodoï, 19 rue du Ban de la Roche.
Disty Diggers à 21h, Rhum One à 22h15, Statu Quo à 23h30, Al’Tarba à minuit, Kings love Jacks à 1h30 et DJ Scratchy à 2h30. Programme et informations pratiques ici.


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