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La filière musique supprimée des lycées du Bas-Rhin à la rentrée 2012

A la rentrée 2012, il ne sera plus possible aux élèves de seconde de s’engager dans la filière musicale dans le Bas-Rhin. Le seul établissement qui proposait cette option au baccalauréat dans le département, le lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg, a jeté l’éponge devant le faible nombre d’inscrits et la baisse de sa dotation de fonctionnement.

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La filière musique supprimée des lycées du Bas-Rhin à la rentrée 2012

L'orchestre universitaire de Strasbourg (Photo Jean-Marie Adam / FlickR / CC)

Christiane Didierjean ne décolère pas. Il faut dire qu’elle est concernée au premier chef, puisque c’est elle qui enseigne la musique aux élèves du lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg. En septembre 2012, l’option « arts du son » dont elle avait la charge ne sera plus proposée aux élèves entrant en seconde. Et par voie de conséquence, il n’y aura plus de préparation au bac L option musique au lycée. A la rentrée 2013, son poste sera supprimé.

Pire, cette option disparaît complètement du département puisque le lycée Fustel de Coulanges était déjà le seul établissement du Bas-Rhin à proposer cette filière. Mais chaque année, moins d’une dizaine d’élèves s’y inscrivaient, ce qui obligeait le lycée à financer cette option avec les crédits des autres filières. Car pour qu’une option soit dotée par le rectorat, le nombre d’élèves inscrits doit être au minimum de 12 élèves dans les filières littéraires. Après cinq années en dessous du seuil, le proviseur du lycée Fustel de Coulanges a décidé d’arrêter les frais.

Un choix « inacceptable » selon un collectif de professeurs et de parents d’élèves, qui se sont mobilisés, ont publié une tribune et lancé une pétition qui, selon le collectif, a récolté plus de 800 signatures (la pétition n’est pas en ligne). Christiane Didierjean est la porte-parole de ce collectif :

« On ne lâchera pas, on va se battre. Il en va de la continuité du service public, on ne peut pas laisser disparaître sans rien dire une filière complète d’enseignement, pour que ce soit le secteur privé qui s’engage dans cette voie… Les chiffres sur le manque d’inscriptions sont tout à fait discutables, nous avons beaucoup plus de demandes que les chiffres communiqués par le rectorat. Par ailleurs, cette suppression est une conséquence de la réforme Chatel, qui a limité au seul secteur de recrutement du lycée la possibilité pour des élèves entrant en seconde de choisir cette option. Auparavant, nous recrutions les élèves sur l’ensemble du département, sur lettre de motivation. »

Pour le rectorat de l’académie d’Alsace, cette option n’a pas été supprimée. Elle a été « transférée au lycée Marie Curie », selon Bernard Fischer, directeur de cabinet du recteur, puis « suspendue, faute d’inscrits » :

« Les règles de financement des options sont les mêmes pour tout le monde, c’est une question d’équité. Il y a 134 options ouvertes, 18 filières, pour les 1052 élèves en filières littéraires de l’académie. Les options en littéraire sont déjà favorisées puisqu’elles sont financées à partir de 12 élèves, alors qu’il en faut 24 dans les enseignements scientifiques. On ne peut pas continuer à financer des options qui ne concernent que cinq élèves. Et puis, l’option n’est pas fermée définitivement, si suffisamment de candidats se présentent au lycée Marie Curie l’année prochaine, elle reprendra. »

L’option « Arts du son » en seconde est encore disponible dans deux lycées en Alsace, à Camille See à Colmar et à Louis Schweitzer à Mulhouse. Les lycéens titulaires d’un bac littéraire option musique se lancent ensuite vers des filières de musicologie à l’université, ou des études au conservatoire.

Pour aller plus loin

Sur VousNousIls : la tribune du collectif


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