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Les visites virtuelles dans Google Maps débarquent à Strasbourg

Des photographes de la capitale alsacienne, rivalisant de pixels et d’angles, travaillent avec Google Maps pour valoriser des lieux emblématiques, des magasins, ou des agences immobilières. Offices de tourisme, commerçants, entreprises, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir leur « visite virtuelle ». L’enjeu économique est de taille.

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Les visites virtuelles dans Google Maps débarquent à Strasbourg

La cathédrale de Strasbourg depuis votre ordinateur, comme si vous y étiez réellement. (Photo Pascal Renard)

Envie de voir Strasbourg sans le bruit de la ville ? De visiter une maison sans bouger de chez soi ?

C’est possible grâce aux « visites virtuelles », devenues incontournables pour les geek-touristes. Derrière ce terme se cache un enchaînement de photos, prises à des endroits différents et sous des angles différents, qui vous permet de parcourir un lieu à 360 degrés, gratuitement et en quelques clics. Comptez entre 2 et 6 clichés au grand angle, et c’est dans la poche.

La visite virtuelle, pré-stade du tourisme ?

La première entreprise du genre, Alsace 360, est apparue en 2006, avec Pascal Renard derrière l’objectif.

Après une première expérience dans la pépinière d’entreprises Créacité, cet ingénieur chimiste de formation s’est décidé à faire de la photo son métier. En héraut de la qualité, Pascal Renard vise le haut de gamme, et se sert du matériel qui va avec.

Objectif  « fish-eye » à 180 degrés pour avoir l’angle le plus large possible, pied de pro pour stabiliser les prises de vue, et surtout beaucoup de patience, Pascal Renard s’est imprégné de tous les codes du photographe modèle qui veut raconter une histoire à travers son oeil avisé.

Pascal Renard face à la Tour Eiffel, le photographe se concentre pour faire apparaître le monument sous son meilleur jour. (Photo Valérie Renard)

 

Selon Pascal Renard, l’immersion est un point essentiel du rendu des photographies panoramiques :

« En plus des clichés habituels, j’apporte un soin particulier à la résolution du sol pour améliorer le produit fini. Il faut donner à l’internaute la meilleure impression possible du lieu, afin qu’il s’y croie vraiment ».

Et il y a de quoi en prendre plein la vue avec ses visites « sphénoramiques » –  terme déposé par Pascal Renard – : la cathédrale de Strasbourg, le haut-Koenigsbourg, la Tour Eiffel, Petra en Jordanie ou même New-York, l’oeil du curieux s’est immiscé dans les plus beaux sites d’Alsace et du monde. Sensations garanties.

Cet ingénieur-chimiste de formation explique pourquoi ses photos « sphénoramiques » sont plus onéreuses que les vues panoramiques :

« Le temps de prise de vue et de travail en postproduction est supérieur à une visite « traditionnelle », estimé habituellement à 4-5 heures de travail. Ce qui explique pourquoi on est dans des ordres de prix plus élevés que les visites Google, qui oscillent entre 250 et 500 euros tout compris. »

Le référencement Google, un atout majeur

Depuis plusieurs mois, les commerces, écoles, et agences immobilières, entre autres, ont également saisi l’intérêt de la présence sur Google Maps via une visite virtuelle. C’est sur ce créneau que s’est lancé Francis Claria, 30 ans d’expérience dans la photographie industrielle derrière lui. Il a été le premier à être « agréé » par Google en Alsace.

Sur son site internet, vous pouvez bien sûr découvrir les incontournables lieux touristiques de la région, mais aussi, plus étonnant, une salle de fitness (voir la visite interactive ci-dessous) ou des maisons à vendre. Le photographe a également déployé son attirail dans la grande maison de la presse d’Haguenau et ses 800m2.

Les possibilités de la Toile ont convaincu Francis Claria de se lancer dans ces street views améliorées :

« Google recherchait des photographes expérimentés dans la visite virtuelle. C’est pourquoi j’ai postulé très rapidement et obtenu l’agrément me permettant de diffuser les fichiers sur le net. »

Le précieux sésame a été délivré dans de nombreuses grandes villes de France. Une trentaine de photographes, basés dans tout le pays, propose via le moteur de recherche des parcours construits à l’aide de leurs clichés. Un référencement qui apporte une visibilité accrue aux entreprises participantes.

Benoît Djian, directeur de l’Ecole supérieure de commerce et management de Strasbourg, a été séduit par le travail de Francis :

« C’est une vraie vitrine qui fait découvrir plus en profondeur notre établissement à ceux qui hésitent sur le choix de leur école, comme à ceux qui ne savent pas du tout qui nous sommes. Nous voulions surtout montrer à travers ces photos l’ambiance chaleureuse qui règne entre nos murs. »

Un marché en pleine expansion

Artisans de la valorisation de leurs clients, les deux photographes croient dur comme fer au potentiel du secteur.

Pour Francis Claria, la multiplication des interlocuteurs prouve que le résultat convient aux clients :

« Les municipalités sont satisfaites du travail effectué. Je travaille aussi avec des agences de pub, des coachs immobiliers, des écoles, des salles de sport, et la demande ne cesse de croître. »

De son côté, Pascal Renard veut définitivement convaincre les réfractaires :

 « Il faut leur faire comprendre ce que ces quelques prises de vues peuvent leur apporter. Avant d’aller visiter une ville ou un établissement, les gens veulent voir à quoi ils peuvent s’attendre. Puis, s’ils sont convaincus par la visite virtuelle, ils décident de s’y rendre. C’est pourquoi notre rôle est essentiel. »

Des offices de tourisme alsaciens, comme celui d’Obernai, ont adopté la formule. Voir aussi les visites de Free Fitness ou du Club de la presse. Et le succès est au rendez-vous. La région entre petit à petit dans l’ère des visites virtuelles en Google Maps. Il ne vous reste plus qu’à cliquer, et à naviguer.


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