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Yves Zehr soupçonné d’avoir antidaté un contrat de partenariat avec la SIG

Toujours sous les verrous, l’ancien président des Coop d’Alsace Yves Zehr doit notamment répondre de faux en écriture et usage de faux. Ces deux derniers chefs d’inculpation concernent un contrat de partenariat avec le club de basket d’Illkirch-Graffenstaden, la SIG, dont les liens avec les Coop ont été pendant des années uniquement verbaux.

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Yves Zehr soupçonné d’avoir antidaté un contrat de partenariat avec la SIG

A un match de la SIG en 2010 (Photo Viketaur / FlickR / CC)
A un match de la SIG en 2010 (Photo Viketaur / FlickR / CC)

On se souvient qu’en juin, le club de basket d’Illkirch-Graffenstaden, la SIG, avait subitement découvert que la Coop n’entendait pas lui payer une somme de 180 000€ de sponsoring, faute de contrat. L’affaire avait été promptement réglée, car depuis plus de soixante ans, on se passait de contrats apparemment entre la SIG et les Coop d’Alsace, et l’argent a été versé.

Mais il semble qu’il y ait quand même quelques écritures entre le club de basket et le groupe de distribution régional. Dans le cadre de son enquête sur les bons d’achat détournés de la Coop, le juge d’instruction Jean-Baptiste Poli soupçonne l’ancien PDG des Coop Yves Zehr d’avoir « falsifié un courrier d’engagement de partenariat sportif faussement daté du 18 février 2011 et signé Yves Zehr (…) envers le club de basket professionnel S.I.G. » (voir le document ci-dessous)

Chefs de mise en examen pour Yves Zehr (document remis)

Au 18 février 2011, Yves Zehr était effectivement PDG des Coop d’Alsace, mais pas avant, c’était Denis Fischer (jusqu’en novembre 2010) et pas après non plus, c’était Bruno Vincent-Genod (à partir de juin 2011). A cette époque, les dirigeants avaient la bougeotte au sommet des Coop d’Alsace… alors il fallait viser juste.

Selon son avocat, Me Bernard Alexandre, Yves Zehr n’a fait que continuer des accords existants :

« Mon client conteste l’existence d’un faux en écriture. Les relations avec la SIG ont été poursuivies sur la base de ce qui existait avant son arrivée à la tête du groupe. »

Yves Zehr était peut-être d’accord pour continuer, mais Bruno Vincent-Genod ne l’était pas ? A la SIG en tout cas, Martial Bellon, le président du club, affirme le contraire :

« J’ai rencontré M. Vincent-Genod en octobre 2011 et nous avons convenu de la poursuite du partenariat de la Coop. Je ne suis pas quelqu’un d’irresponsable, je n’aurais pas mis le logo sur les maillots du club si j’avais reçu des instructions contraires. Et il y avait toute une série de prestations attachées, dont des places pour le personnel de la Coop et des emplacement VIP pour les cadres. Ces prestations ont été effectuées. Par ailleurs, les Coop devaient livrer des knacks, ce qu’ils ont fait pour les 15 matchs de cette saison. »

Pourtant, Bruno Vincent-Genod avait déjà initié une procédure de sauvegarde sous mandat ad-hoc des Coop et le mandataire de l’époque avait formellement interdit à l’entreprise la poursuite de toute action de sponsoring. Si les relations entre la SIG et la Coop ont continué pendant cette période, c’était à l’insu de la direction. Mais la direction de l’époque pouvait-elle couper des liens aussi étroits et aussi anciens ? Un mois après sa rencontre avec Martial Bellon, Bruno Vincent-Genod était débarqué des Coop d’Alsace.

Quant à Yves Zehr, il est toujours en prison, l’appel contre son maintien en détention ayant été rejeté.


#Bruno Vincent-Genod

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