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Ososphère à la Coop : un nouveau théâtre pour l’art numérique

Ça y est, l’Ososphère a, à nouveau, débuté et prend cette fois ses quartiers au port autonome de Strasbourg dans le bâtiment anciennement dévoué à la Coop (prononcez [côôôpé]) ou coopérative, institution historique de la distribution alimentaire en Alsace. Au programme : des concerts, des performances et, ce qui nous intéresse maintenant, une exposition !

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Lab[au], "Binary Waves" à la Coop. © Lab[au]. Photo: CR.

Labau, Binary Waves à la Coop. © Labau. Photo: CR
Lab(au), « Binary Waves » à la Coop. © Lab(au). Photo: CR

BlogPlantons le décor : une ancien bâtiment industriel, une friche qui a été abandonnée il y a quelques années et sert depuis d’atelier à quelques artistes. Il s’y trouvait une boucherie-charcuterie, une mercerie, les emballages, l’électroménager mais aussi une cave à vin et une fabrique de pâtes alimentaires. Depuis le 7 décembre et jusqu’au 16, les espaces sont occupés par l’ososphère et de l’art numérique ! Déjà l’an passé ils avaient investi le Môle Seegmuller par une exposition et j’en avais parlé mais leur parcours le long des berges strasbourgeoises s’est poursuivi et ils ont accosté à la Coop.

Cécile Beau, "C=1√PX" au premier plan. © Cécile Beau. Au second plan: Cécile Babiole, "Pixels". © Cécile Babiole. Photo: CR.
Cécile Beau, « C=1√PX » au premier plan. © Cécile Beau. Au second plan: Cécile Babiole, « Pixels ». © Cécile Babiole. Photo: CR.

Là, l’exposition n’a pas lieu sur un étage mais sur trois. On déambule entre les étages, les œuvres : découvertes en perspective ! Tout d’abord, le premier étage avec plusieurs installations dont deux d’un collectif d’artistes qui s’appelle Lab[au]. Ils travaillent ensemble à Bruxelles depuis 1997 et réfléchissent aux questions de flux d’énergies et des dialogues qui courent à travers la ville et les expriment à partir de sons, lumières et mouvements. Ici, une œuvre impressionnante : Binary Waves.

Elle est constituée de panneaux bougeant sur eux-mêmes qui s’éclairent par séquences. Ils sont disposés en ligne devant une baie vitrée, en face, on peut voir le bâtiment d’une malterie. Cette œuvre se veut le miroir des rythmes de la vie urbaine et c’est ce qu’il se passe : que ce soit les bâtiments se trouvant à l’extérieur, le ciel ou encore les murs à l’intérieur, tout se reflète sur les éléments constituant Binary Waves et créent un ballet lumineux poétique et hypnotique. À cet étage, n’hésitez pas à vous faire tirer le portrait par le robot du collectif Robotlab : installez-vous et il commencera à vous dessiner. Étonnant !

Robotlab, "Manifeste". © Robotlab. Photo: CR.
Robotlab, « Manifeste ». © Robotlab. Photo: CR.

Un robot qui écrit des discours

Vous pourrez retrouver Robotlab à l’étage au-dessus avec Manifeste. Cette fois le robot écrit et distribue ses « discours » à partir d’une base de données. Reste plus qu’à savoir si ils sont compréhensibles ou non ! À cet étage, vous pourrez aussi découvrir, entre autres, une installation de Cécile Babiole, artiste habituée de l’Ososphère depuis plusieurs années. Cécile Babiole, dans les années 1980, cofonde le groupe de musique industriel Nox. Lors de leurs concerts elle y ajoute des images, de la vidéo, etc. et progressivement, elle va s’intéresser de plus en plus aux cultures électroniques et son travail va évoluer.

Dans ses installations et ses performances, elle mixe image, sons et musique. À la Coop, elle expose Pixels : elle nous met face à des carrés qui s’allument et s’éteignent. Chaque image numérique est composée de carrés, ce qu’elle nous donne à voir ce sont ces carrés. C’est comme si l’image était tellement agrandie qu’elle en devenait abstraite. On regarde un film abstrait, on entend les sons de ce dernier mais on ne comprend ni ce que l’on voit ni ce que l’on entend. À nous d’imaginer…

Djeff Regottaz, "Breeze" à la Coop. © Djeff Regottaz. Photo: CR.
Djeff Regottaz, « Breeze » à la Coop. © Djeff Regottaz. Photo: CR.

En fait, je pourrais vous parler de cette exposition pendant encore longtemps mais je vais m’arrêter là et vous inviter, plutôt, à vous rendre à la Coop et découvrir la quarantaine d’installations qui s’y trouve. Vous pourrez y voir les photographies de Cyprien Quairiat qui nous montrent le dessous des friches industrielles, l’installation Breeze de Djeff Regottaz qui s’anime en fonction de notre silhouette lorsque l’on passe devant (et bleuit), la vidéo d’une ville entrain de se construire de Grégory Chatonsky, vous pourrez aussi vous immerger dans une réalité virtuelle en vous installant dans un hamac avec Simstim d’Adelin Schweitzer.

Vous verrez aussi une ville se dessiner par le passage d’un petit train éclairant des objets hétéroclites dans The Tenth Sentiment de Ryota Kuwakubo : magique ! Parfois, vous observerez et d’autres fois, vous pourrez participer, n’hésitez pas, il y a tellement d’expériences à faire, c’est déconcertant, pluriel, intéressant, original, questionnant, bref, faites-vous plaisir !

Y aller

Ososphère à la Coop, rue de la Coopérative au Port-du-Rhin à Strasbourg. Le plan est par . Horaires du parcours artistique : Du 7 au 13 décembre et le 16 décembre de 14h à minuit (entrée libre). Les 14 et 15 décembre de 14h à 19h (entrée libre) – de 22h à 2h entrée avec les billets de concerts.

Aller plus loin

Sur Rue89 Strasbourg : Ososphère, esprit de rave à la Coop

Sur Rue89 Strasbourg : Ososphère à la Coop, le port du Rhin courtisé


#Adelin Schweitzer

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