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François Hollande plaide pour un sursaut européen à Strasbourg

Le Président de la République François Hollande est intervenu aujourd’hui à Strasbourg, pour prononcer un discours devant le Parlement européen réuni en session plénière. Il a plaidé pour que l’Union européenne soit plus présente, plus agile, et que ses moyens soient confortés. En milieu d’après-midi, il a rencontré les élus strasbourgeois à l’Hôtel de Ville et annoncé que Strasbourg aura le statut d’Eurométropole, dans le cadre de la future loi de décentralisation.

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François Hollande plaide pour un sursaut européen à Strasbourg

François Hollande a défendu le siège du Parlement européen à Strasbourg ce mardi (Photo PE)

Attendu de longue date à Strasbourg, c’est finalement près de neuf mois après son élection que le Président de la République est venu à Strasbourg. On l’avait attendu pour le Forum mondial de la démocratie, puis pour la Foire européenne, puis pour voler au secours de Strasbourg comme siège du Parlement européen alors qu’il était remis en question par les eurodéputés mais le chef de l’État avait d’autres préoccupations, comme chasser le djihadiste en Afrique par exemple.

Premier grand discours européen

Ce mardi matin à Strasbourg, le moment était solennel, puisqu’il est très rare qu’un chef d’Etat en exercice s’exprime devant les eurodéputés lors d’une session plénière. Et pour François Hollande, il s’agissait là de son premier grand discours européen. Le chef de l’Etat a donc choisi un ton offensif pour détailler sa vision de l’Europe. Selon lui, l’Europe est une belle idée, il serait dommage qu’elle sombre, plombée par les procédures et l’inaction car, a-t-il indiqué : « après la défiance des marchés, c’est vers la défiance des peuples que nous nous dirigeons. »

François Hollande a été très applaudi par les eurodéputés dès le début de son intervention lorsqu’il a indiqué que selon lui, le budget de l’Europe devait être conforté et même augmenté. Le président de la République a même mentionné des « ressources propres » pour l’Union européenne, ce qui impliquerait un impôt européen par exemple sur les transactions financières. Les eurodéputés de droite, libéraux et socialistes ont donc exhorté le président de la République à négocier lors du conseil européen à venir un budget en hausse, afin de maintenir les programmes de cohésion, les fonds structurels comme la politique agricole commune (PAC), le fonds d’aide aux plus démunis, etc.

«Faire des économies oui, affaiblir l’économie, non»

François Hollande a trouvé un slogan pour résumer sa pensée budgétaire : «Faire des économies oui, affaiblir l’économie, non.» Le président de la République entend poursuivre quatre objectifs lors de ces négociations : «un niveau de dépenses qui préserve les politiques communes», une «politique de cohésion pas seulement pour les pays bénéficiaires mais pour l’ensemble de l’Europe», une «politique agricole qui permette de renforcer une industrie précieuse» et de «respecter l’environnement» et un «cadre financier qui doit prolonger le pacte de croissance ».

Au détour d’une phrase, le chef de l’Etat a même indiqué que la répartition des aides de la PAC était à revoir, et qu’un plafonnement pour certains agriculteurs était à revoir.

Vers « l’Europe différenciée »

François Hollande a également plaidé pour que l’Union soit capable d’avancer plus rapidement, lorsque des pays sont prêts à le faire. Ainsi, il a appelé à ce qu’un gouvernement de l’Eurogroupe (membres de la zone euro) soit mis en place et que d’autres espaces de coopération plus avancés soient mis en place. Il répondait ainsi au Premier ministre britannique David Cameron, qui a annoncé le 23 janvier que son pays organiserait un référendum posant la question du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne avant la fin de l’année 2017.

François Hollande l’a indiqué dans son propos liminaire : la France a lié son destin à l’Europe. L’avenir est donc vers plus de coopération, plus d’intégration et plus de politiques européennes selon le chef de l’Etat, et non vers un retour à des politiques nationales.

« Strasbourg, c’est l’Europe »

Il a terminé son discours en expliquant pourquoi il était important de garder le siège du Parlement européen à Strasbourg :
« Je ne défends pas Strasbourg parce que c’est en France. Je défends Strasbourg parce que c’est l’Europe, c’est le symbole de la réconciliation et que si on ne peut pas maintenir à Strasbourg le siège du Parlement européen, alors le doute s’installe. »

Le discours de François Hollande

Commentaires en direct

Fin de la visite de François Hollande. Rendez-vous à 15h pour la rencontre du président de la République avec les élus strasbourgeois.
Interrogé sur la fronde des parlementaires européens contre Strasbourg, François Hollande : « Les parlementaires européens ont une conception de l’Europe. Ils n’ont pas vocation à se limiter à des problèmes de transports. »
François Hollande confirme ces orientations budgétaires et rappelle son idée d’une Europe différenciée, selon les collaborations possibles entre les États.
Lors de la conférence de presse qui suit, Martin Schulz a rappelé les « lignes rouges » du Parlement européen. Un budget à la hauteur des engagements de l’Europe et une mise en place de ressources propres.
François Hollande : « je ne défends pas Strasbourg parce que c’est en France. Je défends Strasbourg parce que c’est l’Europe, c’est le symbole de la réconciliation et que si on ne peut pas maintenir à Strasbourg le siège du Parlement européen, alors le doute s’installe. »
Patrick Le Hyaric (GUE) revient lui aussi sur les milliards prêtés au banques, alors que le budget européen pourrait diminuer son aide aux fonds à destination des plus démunis.
Sur les intérêts économiques, François Hollande répond à Cohn-Bendit en disant qu’il n’y en a pas… Mmmmh, bon, à part d’éventuelles ressources en pétrole et en uranium.
Actuellement, le budget de l’Union européenne est discuté au conseil européen et voté par le parlement européen pour six ans.
François Hollande est favorable au plafonnement des aides de la PAC et à une diminution des aides directes, avec des règles liées à l’environnement.
François Hollande répond en défendant le budget européen et la contribution nette de chaque Etat membre : « la France contribue à la hauteur de son engagement, et recevra ce qu’elle doit. »
François Hollande va répondre… Va-t-il s’exprimer sur le siège de Strasbourg ?
Gabriele Zimmer s’exprime au nom de la « gauche unitaire », c’est à dire les députés communistes et affiliés ». « On a sauvé les banques, mais le niveau de vie des citoyens ne s’est pas amélioré et les banques ont repris leurs anciennes habitudes. L’Union européenne va échouer si les programmes de cohésion (fonds européens) disparaissent. »
Philippe De Villiers, pour le groupe EFD, « le rêve d’une fusion des nations s’est évanoui dans le coeur des peuples. » Boum.
Martin Callanan, au nom du groupe des conservateurs, est le seul à s’exprimer dans sa langue natale. Il commence sa déclaration en demandant à François Hollande de permettre au Parlement européen de choisir son siège…
Daniel Cohn-Bendit invite François Hollande à créer des politiques européennes pour l’industrie, à créer des EADS pour le tramway et les déplacements urbains. DCB plaide aussi vivement pour une répartition plus égalitaire, et plafonnée des aides aux agriculteurs.
Daniel Cohn-Bendit, pour le groupe des écologistes, tutoie le président de la République : « c’est pas de ta faute s’il manque 120 milliards, il faut les demander à Mme Merkel. »
Ah Guy Verhofstadt vient de mentionner qu’il y aurait des millions d’euros à économiser si on se posait la question du siège de nos institutions. Voilà pour Strasbourg… François Hollande va-t-il répondre ?
Guy Verhofstadt, chef de file des libéraux démocrates (centre), félicite François Hollande pour sa politique en faveur du mariage pour les couples de même sexe. Puis il revient, lui aussi, sur les sources de l’Europe.
Voilà qu’Hannes Swoboda se met aussi à rappeler à François Hollande ses promesses de campagne !
Hannes Swoboda présente l’Europe comme une protection contre les marchés, et pointe la décision britannique de s’interroger sur une sortie de l’Europe.
Hannes Swoboda, chef de file des parlementaires socialistes, soutient l’intervention au Mali et supplie qu’on sorte de l’austérité.
Joseph Daul, chef de la droite du Parlement (PPE), a indiqué qu’il ne transigerait pas sur les ressources propres de l’UE. Selon lui, il n’y a aucune coupe à faire dans les actions européennes en cours. Mais il demande « où sont les milliards promis du pacte de croissance ? »
François Hollande n’a mentionné dans son discours ni la place de Strasbourg (ce qui est assez normal, ce n’est pas à discuter selon lui), ni le référendum sur la sortie de l’UE proposé par le Premier ministre britannique David Cameron.
José-Emmanuel Barroso se félicite du discours de François Hollande, ce qui n’est guère étonnant puisque le président de la République vient d’indiquer qu’il était prêt à donner plus d’ampleur à l’UE.
François Hollande plaide pour un sursaut européen, en s’appuyant sur une nouvelle ambition pour l’Europe, qu’il vient de décrire.
Donner une dimension culturelle à l’Europe, après une vocation de défense, un gouvernement de la zone euro et des ressources propres…
Les applaudissements sur la guerre contre les islamistes au Mali sont moins nourris que lorsque le président de la République parle d’augmentation du budget de l’UE…
On passe au Mali. « L’Europe doit prendre sa place dans le combat pour la démocratie ».
et donc un « gouvernement de la zone euro, avec un budget, sous le contrôle du Parlement européen. »
François Hollande plaide pour une « Europe différenciée », où les coopérations renforcées existent au sein de pays de l’UE.
François Hollande plaide pour des « ressources propres » pour l’UE, c’est à dire un impôt européen.
« Le budget doit prolonger le pacte de croissance adopté au mois de juin. Le fonds d’aide aux plus démunis devra être abondé ». Les moyens de l’UE devront donc être augmentés.
« Faire des économies, oui. Affaiblir l’économie, non »
Pas question de dicter sa conduite à la banque européenne, mais quand même, « le taux de change de l’Euro est trop fort ».
L’allusion aux discours protectionnistes, ça c’est pour Angela Merkel, qui promet des « discussions tendues » sur le budget de l’UE.
Ah, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir apparaître les premières critiques, après les louanges.
Début du discours, Martin Schulz, président du Parlement européen, ouvre la séance.
François Hollande vient d’arriver au Parlement européen, accueilli par le président du Parlement, Martin Schulz.

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