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Socolopo : Philippe Bies chargé de jouer les pompiers

Le conseil de surveillance de la Socolopo, un bailleur social à Strasbourg, était réuni ce vendredi matin pour entendre le président de son conseil d’administration. Ce dernier devait expliquer pourquoi il a maintenu le licenciement du directeur. Au final, le député Philippe Bies a été chargé d’une mission de médiation pour sortir la Socolopo de l’impasse et de la lutte des clans qui a scindé salariés, locataires et coopérateurs en deux camps.

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Albert Rey a été accueilli par un comité de soutien, formé par une vingtaine de salariés (Photo PF / Rue89 Strasbourg)

Albert Rey a été accueilli par un comité de soutien, formé par une vingtaine de salariés (Photo PF / Rue89 Strasbourg)
Albert Rey, président du CA de la Socolopo, a été accueilli par un comité de soutien (Photo PF / Rue89 Strasbourg)

Harcèlement moral, lettres de reconnaissance de fautes, pressions, humiliations… L’ambiance de travail à la Société coopérative de logements populaires (Socolopo) est à couteaux tirés depuis des mois. Cette coopérative gère environ 1 700 logements sociaux depuis plus d’un siècle, dont la fameuse cité jardin du Stockfeld. Pour certains salariés, la dégradation du climat social au sein de la Socolopo date de l’arrivée d’un nouveau directeur, Vincent Kutsch, en 2010.

Ce dernier a procédé au licenciement de deux cadres de la coopérative, le directeur technique et le comptable. Un séisme dans cette société tranquille, comme l’explique un salarié :

« Je suis à la Socolopo depuis 28 ans et je n’avais jamais vécu un licenciement avant ! On a une situation économique saine et des audits qui sont bons. »

Les deux licenciements sont contestés par les intéressés devant la justice prud’homale mais également par le directeur général, président du conseil d’administration, Albert Rey. En désaccord avec son directeur, qu’il a pourtant recruté, découvrant la situation sociale exécrable et des « fautes graves », il a procédé au licenciement de Vincent Kutsch mercredi 27 mars 2013.

Blocage entre présidents de conseils

Mais, et c’est là où ça se complique, le président du conseil de surveillance de la Socolopo, Francis Weiss, s’est opposé à ce licenciement et a convoqué Albert Rey ce matin pour une explication. A son arrivée, Albert Rey a été accueilli par une vingtaine de salariés (sur une trentaine) lui témoignant son soutien. Bénévole, Albert Rey a craint qu’il ne soit débarqué par un vote du conseil de surveillance ce matin :

« A mon arrivée, je pensais que je pouvais être appelé à me retirer. Et pendant la réunion, alors que j’exposais des raisons qui me paraissent suffisamment graves et qui justifiaient ma décision de licencier Vincent Kutsch, j’avais quand même toujours ce sentiment ! Puis Philippe Bies a proposé une médiation pour sortir par le haut de cette crise, et franchement, c’est la meilleure solution. »

Devant le blocage, conseil de surveillance contre conseil d’administration, le député du Bas-Rhin Philippe Bies, membre du conseil de surveillance, a proposé une médiation :

« Cette coopérative fonctionne sur des principes obsolètes depuis des années. La situation d’aujourd’hui en est une conséquence. Donc il faut modifier la façon dont fonctionne la Socolopo, rénover ses statuts et ses instances. Je me suis proposé pour mener cette mission, ce que le conseil de surveillance a accepté. »

Albert Rey est donc ressorti de la réunion en étant toujours président de la Socolopo, au grand soulagement des salariés présents. De son côté, Vincent Kutsch a contesté les conditions de son licenciement, la décision de la justice est attendue le 19 avril.


#Philippe Bies

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