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Le parkour interdit au musée d’art moderne

Le parkour, ou l’art du déplacement urbain, va-t-il être interdit par la municipalité ? Les pratiquants se posent la question depuis que sont apparus des panneaux à côté du musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg interdisant le parkour.

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Le parkour interdit au musée d’art moderne

(Photo : Pk Stras)
(Photo : Pk Stras)

Le musée d’art moderne  et la Ville ont mis en place des panneaux interdisant la pratique du « parkour » aux abords du bâtiment. Il s’agit de panneaux dissuasifs, des avertissements à destination des « traceurs », les pratiquants du parkour. Avant même de parler d’une éventuelle dégradation des bâtiments, la Ville veut surtout éviter les accidents. Un moyen aussi d’éviter les procès, le cas échéant.

Des panneaux « dissuasifs »

Les panneaux du musée d’arts moderne sont clairs : « La pratique du parkour est interdite », indiquent-ils. Pour certains cependant, ces panneaux ne sont que des « bâtons dans les roues. » Depuis toujours, la police et les agents de sécurité délogent régulièrement les traceurs, comme les pratiquants de roller et de skate dans les environs. Jérémy Rumpler, président de l’association Pk Stras, parle d’une tolérance relative des traceurs, même s’ils sont parfois considérés comme « gênants » :

« Je ne pense pas que la Ville ait quelque chose contre la pratique-même du parkour. Mais nous n’avons pas été prévenus de la mise en place de ces panneaux. En fait, c’est un peu gênant, car nous sommes dans l’impossibilité de faire reconnaître ce sport comme un sport noble. On peut nous reprocher beaucoup de choses, mais on ne veut pas dégrader les lieux. Par contre, on veut continuer à pouvoir tracer dehors, dans la ville. »

Jean-Jacques Gsell, adjoint au maire pour le quartier gare, souligne que tout ce que la Ville veut, c’est éviter les accidents :

« On a pris la décision d’installer ces panneaux en accord avec le musée d’art moderne. Les endroits d’entraînement sont nombreux. Mais il y a des précautions minimums à prendre. Mais c’est comme le ski hors-piste, on ne peut pas empêcher les gens de faire du parkour. »

(Photo : Pk Stras)
(Photo : Pk Stras)

 Sécuriser la pratique du parkour

Que ce soit du côté des élus ou de l’association Pk Stras, on déclare vouloir encadrer la pratique du parkour. L’association s’entraîne au gymnase Louvois le samedi matin de 10h à 12h, entraînement avec pour objectif de former les pratiquants dans un environnement sécurisé. Mais l’essence du parkour reste à l’extérieur, dans l’environnement urbain.

Serge Oehler, adjoint du quartier de Hautepierre, signale qu’une salle ouvrira ses portes en septembre à la maille Jacqueline. Cette salle, « multi-usages », sera réservée aux écoles et aux associations et permettra la pratique du parkour dans un cadre sécurisé (agrès, tapis…).

Le parkour, c’est quoi ?

Le parkour est en quelque sorte l’art du déplacement urbain. Il allie à la fois course, saut, escalade, et passement d’obstacle. On connaît surtout ce sport depuis le film Yamakasi, sorti en 2001. Mais, c’est un sport à risque qui nécessite de bien connaître son corps, ses limites. Le parkour véhicule des valeurs comme le dépassement de soi, le partage, le respect de l’environnement, ou encore l’écoute de l’autre et de soi.

Créée 2011, la Fédération française de Parkour regroupe plus d’une quinzaine d’associations présentes partout en France. A Strasbourg, l’association PK Stras encadre une vingtaine de personnes. Mais, il est difficile de chiffrer le nombre de traceurs, qui sont probablement une cinquantaine à Strasbourg.

Voir en vidéo Jérémy Rumpler présenter le parkour


#musée d'art moderne et contemporain

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