Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Roland Ries sur Bamako : « Le conseil municipal n’est pas un prétoire »

C’était prévisible. En fin de conseil municipal ce lundi 29 avril, le dossier Bamako a fini de tendre les débats entre exécutif et opposition strasbourgeois. Après près de 7 heures de séance, les échauffourées ont opposé le maire PS Roland Ries, violemment attaqué pour sa gestion de la coopération avec la capitale malienne, et Pascal Mangin, élu UMP.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.

Roland Ries sur Bamako : « Le conseil municipal n’est pas un prétoire »

Roland Ries, maire de Strasbourg - conseil municipal, mars 2013 (Photo Pascal Bastien)
Roland Ries, maire de Strasbourg – conseil municipal, mars 2013 (Photo Pascal Bastien)

Pour la cinquième fois en trois ans, le dossier du tram de Bamako, et plus généralement de la gestion de la coopération entre Strasbourg et la capitale malienne par l’exécutif strasbourgeois depuis 2008, est venu définitivement envenimer les débats du conseil municipal de Strasbourg, ce lundi 29 avril, en fin de soirée.

Dans une interpellation musclée, le conseiller municipal UMP Pascal Mangin a posé une série de questions au maire socialiste Roland Ries, accusé par son opposant d’avoir favorisé son « ami » Roland Bœhler dans l’attribution de marchés, d’avoir ignoré les mises en garde de ses adjointes en charge des marchés publics et des questions juridiques ainsi que son ex-directeur général des services, Bernard Debry, aujourd’hui décédé, d’avoir « signé à Bamako une convention de coopération dans le domaine du sport alors même que le conseil municipal ne [lui] avait pas donné mandat pour ce faire »…

Roland Ries toujours pas entendu par la justice

C’est tout d’abord l’adjointe aux relations internationales, l’avocate Nawel Rafik-Elmrini, qui a répondu à Pascal Mangin, l’accusant de vouloir « porter atteinte à l’intégrité de l’exécutif ». « Vous êtes dans une posture politicienne, a-t-elle continué, en vous [érigeant] en parangon de vertu. » Le maire a poursuivi, de plus en plus échaudé :

« Ce que vous utilisez est une grosse ficelle politicienne, ou plutôt un cordage ! Et ce à 10 mois de l’échéance électorale de 2014 ! C’est votre façon de faire de la politique, ce n’est pas la mienne ! Votre méthode est de faire des amalgames, des insinuations, voire des mensonges purs et simples ! J’aurais bien des raisons de vous attaquer en diffamation. (…) Si je dois apporter des réponses complémentaires sur ce dossier, je le ferai devant la justice, qui pour l’instant ne m’a jamais entendu. Monsieur Mangin, vous n’êtes ni un juge, ni un procureur et ce conseil municipal n’est pas un prétoire ! Je ne suis pas en situation de répondre à quelqu’un qui pose des questions avec de telles arrière-pensées. Votre objectif est de casser mon image pour regagner la mairie aux prochaines municipales ! »

Alors qu’il reprenait la parole une dernière fois, Pascal Mangin a indiqué qu’il reposerait ses questions lors de nouvelles séances du conseil, jusqu’à obtenir les réponses souhaitées. La séance a été levée à 23 heures, 8 heures après le début des hostilités.


#Conseil municipal

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Plus d'options