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Vidé avant l’hiver, le 2 route des Romains encore debout

Le 30 octobre 2012, le 2 route des Romains à Kœnigshoffen a été investi par la police. Il était alors urgent d’expulser les derniers squatteurs expulsés avant l’hiver. Mais les travaux viennent à peine de démarrer. Le maire devra s’expliquer sur ce dossier lors du conseil municipal de ce lundi, à suivre en direct à partir de 15h sur Rue89 Strasbourg.

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Vidé avant l’hiver, le 2 route des Romains encore debout

2 route des Romains vendredi 26 avril (Photo Kevin Roecker/Rue89 Strasbourg)
2 route des Romains vendredi 26 avril (Photo Kevin Roecker/Rue89 Strasbourg)

Selon les ouvriers de l’entreprise Cardem sur place, les travaux auraient démarré il y a environ 6 semaines. Aujourd’hui lundi, le toit du 2 route des Romains, à l’entrée du quartier de Kœnigshoffen à Strasbourg, commencera à être démonté, assurent-ils. Jusqu’à présent, seule la partie intérieure avait été impactée par la démolition (voir photo ci-dessous).

Le 2 route des Romains, début avril (Photo Eric Schultz)
Le 2 route des Romains, début avril 2013. Aucune activité de démolition n’est visible (Photo Eric Schultz)

Juste avant le démarrage de la trêve hivernale, le 30 octobre 2012, les derniers squatteurs qui occupaient les lieux ont été expulsés par les forces de l’ordre [lire notre article]. Explication des autorités à l’époque : l’imminence des travaux et une situation sociale et juridique qui ne pouvait plus durer. Ce lundi, en fin de conseil municipal, l’élu écologiste Eric Schultz posera une série de questions au maire Roland Ries sur ce dossier :

« [Au moment de l’expulsion] aucune solution d’hébergement satisfaisante et durable n’avait été trouvée [pour l’association Papier Gâchette], pas même en dehors de Strasbourg [ndlr, à Schiltigheim, plus exactement où le maire Raphaël Nisand a refusé d’accueillir les délogés, après s’y être dans un premier temps engagé]. Sans revenir sur la perte qu’a représentée la mise entre parenthèses de l’activité de Papier gâchette pour la vie culturelle strasbourgeoise, l’opportunité de mener cette expulsion à cette date a de quoi être mise en question aujourd’hui.

A l’heure où je parle, l’immeuble qui abritait Papier gâchette est encore debout. Il semble qu’il ait traversé la trêve hivernale, inoccupé. Y a-t-il eu un retard pris dans les travaux qui devaient être menés sur le site ? Si oui, quelles en sont les causes ? Sait-on ce que sont devenus les occupants de l’immeuble et comment ils ont traversé l’hiver ? (…)

Quel processus envisagez-vous de mettre en place pour éviter le renouvellement d’une telle situation, sachant que dans d’autres cas, comme celui de la Maison Mimir [notre article], il a été possible d’éviter une expulsion, avec des résultats positifs pour tout le monde ? »

Contactés par nos soins, les responsables de Papier Gâchette, peu enclins à communiquer sur leur situation, ont indiqué avoir été relogés rue du Rempart à Strasbourg, conformément à l’engagement pris, après l’expulsion. Quand et dans quelles conditions ? Ils n’ont pas souhaité répondre à ces questions.

« Ils m’ont fait des misères »

Le maire Roland Ries s’est quant à lui justifié jeudi devant la presse :

« Je ne peux pas perpétuer de squat, sinon j’aurais les autres citoyens sur le dos. Sur la démolition, il y a sans doute eu du retard… Ces gens ont tagué ma maison, perturbé des réunions publiques ! Ils m’ont fait des misères. »

Eric Schultz de noter :

« Même si le projet d’aménagement la Porte des Romains a été voté à l’unanimité, on ne pouvait pas faire n’importe quoi avec ces gens. Pour les élus écologistes, le recours à la force publique n’était pas justifié. Il faut distinguer les squats illégaux des squats culturels et sociaux, qui attirent des gens, souvent jeunes, qui n’ont pas envie de rentrer dans une démarche d’appeler le 115 ou de faire des demandes de logements sociaux… »

 Aérodrome, Bamako et la guerre d’Algérie

D’autres sujets de débats, voire de tensions, pourraient agiter le conseil municipal à partir de 15h. Et notamment la rénovation de l’aérodrome du Polygone pour près de 10 millions d’euros, la destruction des bâtiments administratifs du théâtre municipal du Maillon à Hautepierre, le dossier Bamako ou la dénomination d’une place du 17-Octobre-1961, en souvenir de la mort de manifestants à Paris pendant la guerre d’Algérie. Robert Grossmann, conseiller municipal d’opposition, interviendra sur ce sujet. Il estime qu’inscrire « de manière définitive dans notre ville » ces massacres, n’est « pas une urgence ni une nécessité ».

« La reconnaissance officielle a été formulée par la France [par la voix de François Hollande] et l’hommage aux victimes également. Ces tragiques événements ne peuvent occulter tous les faits et exactions terribles qui se sont malheureusement déroulés pendant la guerre en Algérie. Les jeunes soldats Strasbourgeois et Alsaciens tombés dans ce conflit ont leurs noms gravés collectivement sur différents monuments aux morts.

Par ailleurs une Association pour l’édification d’un monument à la mémoire des soldats du Bas-Rhin morts pour la France en Afrique du Nord a pour objectif de créer un monument à Strasbourg rendant hommage aux 300 soldats morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1964. Notre éminent collègue Aziz Méliani en assure le suivi et ce monument devrait être inauguré au cours de l’année. »

Comme Fabienne Keller, conseillère municipale UMP elle aussi, Robert Grossmann estime par ailleurs que « la tragédie d’octobre 1961 n’a aucun rapport direct avec notre ville, aussi je ne vois pas pour quelle raison Strasbourg ferait un acte de repentance particulier ». Comme elle encore, l’ex-président de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) aurait préféré que soit retenue la date de la paix, « donc du cessez-le-feu intervenu le 19 mars 1962 ».

Licenciement d’un agent : deux élus soutiennent sa réintégration

Dernier point qui fera du bruit ce lundi soir : le licenciement d’un agent de la CUS, Jean-Charles Vescovo, évoqué en fin de conseil par le conseiller municipal UMP Jean-Emmanuel Robert. Syndicaliste, cet animateur sportif a été révoqué pour faute en 2012 pour avoir produit de faux diplômes lors de son embauche au début des années 2000. Le tribunal administratif a jugé cette sanction disproportionnée et a exigé sa réintégration. Depuis lors, Jean-Charles Vescovo est mis à pied et ce depuis 16 mois.

Une nouvelle sanction qualifiée « d’injustice flagrante » par Jean-Emmanuel Robert et interprétée par l’élu EELV Eric Schultz, qui soutient également cet agent, comme de « l’acharnement ». Dans un courrier que le conseiller municipal écologiste a adressé le 12 avril 2013 à Robert Herrmann, vice-président de la CUS en charge du personnel, il demande à ce que soit mis un terme « à cette situation difficilement supportable par l’intéressé ».

Le conseil municipal est à suivre en vidéo et sur Twitter avec le mot-dièse #CMstras sur notre compte @Rue89stg_live

Le conseil municipal en direct à partir de 15h


Flux vidéo fourni par la ville de Strasbourg


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