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Fabriquer sa propre bière, c’est possible, mais c’est long

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir brasser sa propre bière au fond de sa cave ou dans sa cuisine ? Partager sa création entre amis ou, tout simplement, la garder pour sa consommation personnelle est maintenant accessible à tous grâce à Paulin Bichotte, un jeune entrepreneur vosgien qui vient de créer sa petite entreprise : « Brewandbeer ».

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L'étape la plus impressionante, la fermentation (photo KR/Rue89 Strasbourg)

L'étape la plus impressionante, la fermentation (photo KR/Rue89 Strasbourg)
L’étape la plus impressionante, la fermentation (photo KR/Rue89 Strasbourg)

Pour boire une bière, il y a plusieurs options : soit s’accouder à un comptoir et commander une Pils, soit se trimballer un 6-pack du supermarché soit… se la brasser soit-même. C’est nouveau, ça vient de sortir et c’est vosgien. Il suffit de commander son « kit de brassage » sur le site internet de « Brewandbeer ». Trois recettes sont disponibles : la Pil’s (blonde, légère), l’Abbaye (ambrée) et la Stout (brune, hautement torréfiée).

Le kit est fourni avec un manuel. Théoriquement, il suffit de suivre les instructions pour obtenir cinq litres de bière. Mais le manuel est très succinct, aussi, un peu de pratique est nécessaire mais Rue89 Strasbourg pense à vous: nous avons testé ce kit !  (voir ci-dessous). Chaque kit contient une cuve de fermentation, un grand thermomètre, une canne de soutirage avec robinet, de l’orge malté, du houblon, de la levure… Il ne manque que le sucre brun.

L'un des kits de brassage Brewandbeer
L’un des kits de brassage Brewandbeer

Une idée venue d’Irlande

Paulin Bichotte, bien qu’ancien étudiant en marketing et communication à Strasbourg, a eu l’idée de ce kit de brassage lors de ses années d’études en Irlande et notamment à l’issue d’une visite d’une brasserie :

« J’ai observé le processus de brassage d’une bière et j’ai trouvé cela relativement simple alors lorsque je suis rentré en France, j’ai moi-même essayé et le résultat fut plus que concluant. C’est pourquoi j’ai eu l’idée de vendre un kit de brassage accessible à tous, simple et pas cher ».

Chaque kit est vendu 49€, le matériel fourni est « made in Italy » et de bonne qualité. Les recharges en grains, levures, houblon et malt coûtent 16€, ce qui reste cher rapporté au litre de  bière. D’autant que le processus de brassage est long, entre la fermentation et la dégustation : il faut compter trois semaines !

Le test : Breaking Bad à l’appartement

Ne reculant devant aucun sacrifice, j’ai testé pour Rue89 Strasbourg le kit de brassage Pil’s, histoire de savoir si une personne normalement constituée, c’est à dire sans héritage familial lié à une brasserie ou une distillerie, était vraiment capable de fabriquer une bière « buvable ».

Lors du déballage et de l’installation du matériel, je me suis cru dans la série Breaking Bad, où un prof de chimie fabrique sa propre drogue : une grosse cuve de cinq litres, une canne de soutirage avec robinet, un tuyau souple… Un vrai petit laboratoire dans ma cuisine, heureusement qu’elle est spacieuse. Le matériel est de bonne qualité et tous les ingrédients nécessaires sont présents dans le kit, sauf le sucre.

Après avoir lu attentivement le manuel d’utilisation fourni dans le kit, il s’avère que la tâche est plus compliquée que prévue. Je ne saurais trop recommander de jeter un œil sur la vidéo explicative. Pour la préparation, il faut aussi mobiliser de grosses casseroles, une passoire, un entonnoir… Bref, il faut être assez équipé et pouvoir faire un peu de place dans sa cuisine. A prévoir également, une journée entière pour relever ce challenge personnel : les étapes sont relativement longues et il faut rester concentré, un degré de plus ou de moins et la bière produite pourrait s’avérer imbuvable.

L’odeur des brasseries Kronenbourg à la maison

Au début il faut l’avouer ça ne ressemble à rien. On se demande bien comment ces espèces de graines grossières de malt brut peuvent se sublimer en bière, mais après quelques étapes et notamment au moment de l’ébullition du moût, la substance commence à ressembler à quelque chose de familier. L’odeur du moût envahit doucement la cuisine, la même odeur que lorsqu’on passe devant la brasserie Kronenbourg à Obernai.

Mais l’étape la plus impressionnante, celle où l’on se découvre une véritable âme de brasseur, reste celle de la fermentation. Verser le liquide dans la cuve, ajouter de la levure, insérer le barboteur dans le trou du bouchon blanc, installer le tuyau sur le haut du barboteur et magie de la chimie : le gaz carbonique s’échappe de la cuve sous forme de bulles et bientôt, il n’y a plus d’air à l’intérieur… Impressionnant !

Lorsque l’activité de la fermentation devient minime voir inexistante, au bout de 24h environ, il est temps de retirer l’installation et de fermer le barboteur. Il faut ensuite placer la cuve dans un endroit sombre, à température ambiante, pendant sept jours pour la fermentation. J’ai dû vider un placard.

Puis, il faut gazéifier la bière à l’aide de sucre. Pour que l’effet prenne, il faut compter deux semaines minimum ! Le manuel précise que la bière est meilleure lorsqu’elle a le temps de reposer ensuite… A ce stade de toutes façons, on est plus à quelques heures près ! J’attends encore le résultat de ma petite chimie. Si vous vous lancez dans cette aventure, n’oubliez pas de nous la raconter en commentaires.

Comment j’ai brassé la Kevin Pils

Les instructions pour brasser sa propre bière

 

Aller plus loin

Les kits, recharges et accessoires sur le site de Brewandbeer et d’autres informations sur la page Facebook de l’entreprise.


#bière

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