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Montée en National : le Racing doit remplir les caisses

La montée en division National n’ira pas sans un budget en hausse au Racing club de Strasbourg-Alsace. L’équipe dirigeante parie sur 4,8 millions d’euros (+37% par rapport à la saison dernière) et des comptes équilibrés grâce au sponsoring. La manne publique, elle, augmente de 500 000€.

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Montée en National : le Racing doit remplir les caisses

Les nouveau maillots du Racing (59€ ou 69€ en fonction de la matière) feront rentrer de l'argent dans les caisses (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Les nouveaux maillots du Racing (59€ ou 69€ en fonction de la matière) feront rentrer de l’argent dans les caisses (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

Après deux années passées en Championnat de France amateur (CFA2 puis CFA) suite à une décision de la Direction national du contrôle de gestion (DNCG), gendarme financier du foot français, le Racing Club de Strasbourg retrouve la 3ème division, le National. Ce qui ne va pas sans une hausse substantielle de son budget. Passant de 3 millions d’euros en 2011-2012 avec 1,6M€ de déficit, à 3,5M€ en 2012-2013 avec des pertes de 500 000€, le RCSA (« A » comme Alsace, partenaire depuis 2011) prévoit un budget de 4,8 millions d’euros environ pour la saison qui s’ouvre, avec, espère le président Marc Keller, « des comptes à l’équilibre ».

« Nous voulons sécuriser nos finances »

Dans un premier temps la volonté du club est de contrôler ses dépenses, notamment celles affiliées à l’équipe première. Le président, venu à la rescousse du club en 2012, explique :

« Nous avons essayé de garder globalement le même groupe en revalorisant seulement le salaires de certains joueurs. Nous voulons sécuriser nos finances pour faire face plus sereinement aux périodes difficiles. »

Néanmoins dans une division semi-professionnelle où les déplacements sont plus longs et où il n’y a pas de recettes liés aux droits télévisuels, contrôler les dépenses n’est pas suffisant.

Partenariats sur plusieurs années

La deuxième obligation du président est d’augmenter les recettes. Et d’abord le sponsoring (1,6M€ cette saison, soit une augmentation de 60% par rapport aux années précédentes) avec la signature de partenariats avec des entreprises alsaciennes sur plusieurs années. Le RCSA compte environ 200 sponsors, dont les plus importants sont réunis dans Le Club des Trente, avec à sa tête Electricité de Strasbourg, Blanc du Nil, Hummel ou les DNA. Le club compte également augmenter ses recettes abonnés, passant de 2600 à 3500 abonnements cette saison. Deux mille abonnements ont déjà été enregistrés, avec une reprise de la saison ce week-end à Paris contre les Red Star, puis une rencontre à la Meinau le vendredi 16 août contre Uzès.

Les subventions publiques, elles, augmentent, même si leur proportion baisse de 45 à 35% du budget global. La Ville de Strasbourg et la CUS versent au total environ 950 000€, soit 100 000€ de plus qu’en CFA, mais, précise l’adjoint au maire en charge des finances Alain Fontanel, « sans surcoût [pour la collectivité] dans la mesure ou, en parallèle, le loyer du stade versé par le club double (135 000€) et le produit de la taxe sur les spectacles payé par le club augmente d’environ 30 000€ ». L’élu d’ajouter : « Ce montant de 950 000 € est par ailleurs à comparer au montant versé en 2010 la dernière fois que le club était en National (1,25M€) ». Il explique :

« Nous avions toujours dit que nous accompagnerions la remontée du club en insistant sur deux éléments. D’abord, le soutien à la formation pour reconstruire le club dans la durée, c’est d’ailleurs un symbole important que les trois buts de la remontée contre Raon aient tous été marqués par des jeunes du centre de formation. Ensuite, le portage du club par des investisseurs privés : la saison écoulée a permis de mettre en place les bases d’une gouvernance stable et crédible autour de Marc Keller, après plusieurs saisons d’errements et ce sont les investisseurs privés qui assument l’essentiel du financement du club. Les actionnaires ont déjà investis 1,5M€ en une saison et la saison prochaine la part des financements publics dans le budget du club diminue avec l’augmentation su sponsoring et des recettes matchs. »

La Région Alsace triple sa subvention

La Région Alsace, qui participait en 2011-2012 à hauteur de 80 000€, la saison suivante à hauteur de 200 000€, triple aujourd’hui sa mise, en accordant 600 000€ pour la saison 2013-2014. Jean-Emmanuel Robert, conseiller municipal et communautaire UMP de Strasbourg, très attentif sur ce dossier, déclare cependant que « cette aide publique [globale] à hauteur de 1,75 millions d’euros est nécessaire, car le Racing est une institution pour les Alsaciens ».

Par ailleurs, après une première augmentation du capital cette année de 300 000€, avec une remise au pot des 11 actionnaires historiques (ceux qui ont repris le club l’année dernière), une seconde devrait intervenir dans l’année, mais cette fois avec une ouverture à d’autres partenaires financiers. Aucun chiffre n’est pour le moment avancé, mais cette ouverture serait de 5 à 10% selon les DNA de mars, pour ne pas déstabiliser la gouvernance du club.

« Nous voulons avant tout redevenir un club de foot »

Coté terrain, le RC Strasbourg ne veut pas brûler les étapes. « Nous nous étions donnés deux années pour remonter en National et deux pour remonter en ligue 2. Nous sommes dans les temps », se félicite Marc Keller. Son frère François, l’entraîneur, insiste sur le fait que « le Racing ne connait pas la division [3], il faudra donc jauger d’abord le niveau avant de pouvoir fixer [ses] objectifs ».

En tant qu’outsider en National, le RCSA ne veut pas connaître les mêmes mésaventures que des clubs comme Rouen, Le Mans et Sedan, qui avaient la saison dernière un effectif taillé pour la Ligue 2 et qui finalement se retrouvent relégués cette année en division inférieure pour cause de mauvaise gestion. Marc Keller le résume ainsi :

« Nous voulons avant tout redevenir un club de foot. Retrouver le statut de club professionnel, qui nous permettrait de retoucher des indemnités de transfert sur la vente de joueurs, n’est pas la priorité actuellement. »


#François Keller

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