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« Fleur de Bagne », docu sur le tatouage, cherche coproducteurs

Trois Strasbourgeois réalisent un documentaire sur le tatouage. Ils ont récolté une douzaine de témoignages d’anciens et nouveaux tatoués, de tatoueurs sans jamais poser la question « pourquoi ? ». Refusé par les fonds de soutien à la création audiovisuelle, l’équipe lance une campagne de financement participatif pour offrir une vie européenne au documentaire.

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Reynald au stylo, une des scènes de "Fleur de Bagne" (Photo SL2P)

Reynald sur la table, une des scènes de "Fleur de Bagne" (Photo SL2P)
Reynald au stylo, une des scènes de « Fleur de Bagne » (Photo SL2P)

En mai 2013, la chaîne de télévision régionale Alsace20 commande un reportage sur le salon mondial du tatouage qui se tenait à Strasbourg. L’équipe envoyée y découvre un univers si riche qu’elle décide d’aller au-delà, et d’y consacrer un documentaire de 40 minutes intitulé « Fleur de Bagne ». Réunis dans une société de production, appelée « Sous les pavés la prod » ou SL2P, les trois auteurs (Yves Brua, Matthieu Z’Graggen, Cécile Becker) ont réuni une dizaine de témoignages, avec comme objectif de dévoiler « l’intimité du tatouage ». Cécile Becker, journaliste et co-auteur détaille :

« Dans nos entretiens, nous n’avons jamais posé la question « pourquoi tu te tatoues ». On a plutôt cherché à savoir ce que le tatouage révèle des gens : il y a autant de tatouages que de raisons de se faire tatouer. Ce sont des histoires liées au rapport au corps, à la relation avec la douleur… Et puis c’est un univers qui est issu de la culture underground, aujourd’hui mondialisée. Mais qui sait qu’une des premières boutiques de tatouage ouverte en France dans les années 70 l’a été par une femme et à Strasbourg ? Nous avons rencontré ces « historiques » qui ont posé les bases de cet univers si présent aujourd’hui. »

La bande-annonce

Parallèlement,  la jeune équipe boucle ses dossiers de subventions auprès des fonds habituels de soutien à la création audiovisuelle. Mais c’est la déception, le co-financement du documentaire est refusé par la Région Alsace et par la délégation régionale du Centre national pour la cinématographie (CNC). Seule la Ville de Strasbourg a accepté de participer au financement.

Appel au financement par Ulule

Du coup, le trio se tourne vers le crowdfunding, ou financement participatif, via la plate-forme Ulule. Il manque aux trois auteurs 6 000€ pour boucler le budget du documentaire de 40 minutes, et aller le vendre ensuite sur le marché européen. Pour son coréalisateur Yves Brua, il s’agit d’un investissement nécessaire pour que le documentaire puisse vivre sa vie :

« Tout est bouclé, tout est presque tourné. Il nous manque cet argent pour les dernières prises et assurer un beau générique digne du sujet. Mais c’est surtout la distribution qui coûte cher. Nous avons choisi le format européen de 40 minutes pour qu’il puisse circuler un peu partout, mais encore faut-il qu’il se fasse connaître dans le circuit et dans les festivals. J’espère qu’on parviendra à réunir cette somme, ce serait une belle revanche démocratique contre la logique des dossiers de financement, plus politique. Et la confirmation qu’on a eu raison de croire en cette thématique, pas très grand public. »

L’équipe prévoit évidemment de gratifier les donateurs de lots, comme des mentions aux générique, le DVD, et pour ceux qui donneront 100€ ou plus des « flashs » originaux, ces dessins réalisés par les tatoueurs avant de les dessiner sur la peau. Ils se sont donnés jusqu’au 18 novembre pour boucler ce financement.

Et pour finir le tournage, les auteurs ont invité des dizaines de tatoués à participer à une « exposition vivante » d’un nouveau genre. Pendant que certains se feront filmer leurs encres, d’autres tatoués se transformeront en œuvres temporaires au Ceaac.

Édité à 11h36 pour supprimer l’invitation à la dernière séance de tournage, qui n’est pas publique.

Aller plus loin

Sur StrasTV : Reportage sur le salon mondial du tatouage à Strasbourg en mai 2013


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