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Festival Strasbourg-Méditerranée, 15 jours de « métissages »

La 8ème édition de Strasbourg-Méditerranée, du 30 novembre au 14 décembre, met à l’honneur le thème du métissage. Deux semaines d’échanges et de rencontres sous le signe de la créativité et du refus des cloisonnements pour tisser des liens entre les cultures via des débats, des expositions, des films, des spectacles et des concerts.

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Rachid Taha

Rachid Taha
Rachid Taha, en concert pour la soirée de clôture de Strasbourg-Méditerranée le samedi 14 décembre (Doc. remis)

Tous les deux ans, depuis 1999, le festival Strasbourg-Méditerranée s’érige en moment fort de l’interculturalité en racontant la richesse des cultures qui se croisent, se mélangent et s’interpénètrent. Le message de l’association éponyme qui porte le festival, c’est bien évidemment un message de tolérance et d’ouverture dans une région, l’Alsace, dont une importante partie de la population est originaire du monde méditerranéen au sens large : des côtes européennes aux rivages balkaniques sans omettre les portes vers le Proche et le Moyen-Orient ni le Maghreb et le Machrek.

Le métissage en tant que « kaléidoscope des possibles »

Après des thèmes comme l’hospitalité, la frontière, les héritages, les exils ou les nouvelles identités développés lors des précédentes éditions, Strasbourg-Méditerranée s’intéresse aux métissages, comme détaillé dans son édito par Salah Oudahar, le directeur artistique du festival :

« Nous entendons ainsi, par ce choix, poursuivre notre réflexion sur ce qui est au fondement même de notre ambition d’acteur culturel : construire une intelligence collective et citoyenne, où l’art et la culture déconstruisent les instruments de la séparation et de la domination , surtout lorsque ces derniers s’appuient sur la négation de l’altérité. Métissage au singulier : comme donnée universelle des civilisations et des cultures ; au pluriel : dans la diversité de ses expressions historiques singulières, évolutives, consenties ou imposées, dans le temps et dans l’espace, notamment méditerranéen. Aujourd’hui, le festival affiche un thème ouvrant un kaléidoscope des possibles. […] Sous le signe de l’échange et du partage. De l’ouverture et du refus des cloisonnements. De la créativité, de la fête et du mouvement »

Strasbourg-Méditerranée en concerts

Pour la soirée d’ouverture, le samedi 30 novembre, la salle de la Bourse de Strasbourg accueille HK et les Déserteurs, nouveau projet de Kaddour Haddadi, l’un des deux chanteurs du MAP, le Ministère des Affaires Populaires. On avait l’habitude de voir HK avec ses Saltimbanks (inoubliable On lâche rien), le voilà désormais avec les Déserteurs pour reprendre les classiques du répertoire (de Ferré à Vian en passant par Brassens, Brel, Piaf, Aragon, Nougaro) en version chaâbi :

Voilà qui devrait chauffer la salle à blanc tout comme le concert de la soirée de clôture de Strasbourg-Méditerranée, le samedi 14 décembre à la salle des fêtes de Schiltigheim. A l’affiche : Rachid Taha, 55 ans, 32 ans de scène, entre Carte de Séjour, 1,2,3 Soleils et une carrière solo toujours riche et surprenante. Taha, c’est une version de Douce France revisitée avec son groupe Carte de Séjour, c’est du rock’n’raï qui popularisa le classique chaâbi Ya Rayah et aussi cette grande version du Rock The Casbah des Clash, Rock el Casbah. Et puis en début d’année, Taha a publié son neuvième album solo, Zoom, toujours dans la tonalité rock thrash qu’on lui connaît bien, teintée de rockabilly, un pied en France, l’autre au Maghreb et la tête outre-Atlantique, à l’image de cette reprise du King Elvis :

La soirée se poursuivra en fanfare – balkanique, funk, pop, folk, circassienne, samba, klezmer et même talibane – avec les déjantés d’Attentat Fanfare.

Sans détailler l’intégralité du programme musical de Strasbourg-Méditerranée (à retrouver ici), voici quelques concerts à ne pas rater : Noces Bayna, le 1er décembre à la salle de la Bourse, par Fawzy Al-Aiedy (que Rue89 Strasbourg vous présentait en mars 2013), Electrik GEM le 3 décembre à la Cité de la musique et de la danse (entre orchestre traditionnel égyptien et rock symphonique à grands renforts de guitares saturées, percussions explosives et chœurs), le trio Sirventès les 6 et 7 décembre au Cheval Blanc de Schiltigheim (chansons enragées du pays d’Oc), Maxmaber Orkestar le 10 décembre à la salle de la Bourse (fanfare italo-yougoslave au répertoire klezmer, balkanique, gitan sur fond de jazz et de chansons traditionnelles italiennes).

Expos, danse, films, rencontres et débats

Et au-delà des quelques concerts présentés ci-dessus, cette 8ème édition du festival Strasbourg-Méditerranée propose au total plus de 70 événements : des expositions (comme « Les Témoins du Temps » à la médiathèque Malraux ou L’Alsace, « présence des Suds » au centre socio-culturel de l’Elsau), des spectacles (« Kerakoum Strasbourg-Marseille-Alger » par la compagnie Mémoires Vives au PréO d’Oberhausbergen le 30 novembre, « Entre Autre(s) » de Mahmoud Chahdi le 6 décembre à Pôle Sud), des projections de films (La Marche de Nabil Ben Yadir le 1er décembre au cinéma Star, Papa est venu pour travailler de Myriam Niss et Jean-Marie Fawer le 4 décembre au CSC de l’Elsau), des tables rondes et des rencontres (« Les Femmes migrantes » le 2 décembre salle de la Bourse, « La marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 » le 3 décembre salle de la Bourse, « L’Alsace terre d’immigration » le 5 décembre au CSC de l’Elsau). A noter encore que cette 8ème édition de Strasbourg-Méditerranée est dédiée à l’écrivaine et universitaire turque Pinar Selek, exilée à Strasbourg et condamnée en janvier dernier à une peine de prison à perpétuité par la justice turque.

Y aller

Le festival Strasbourg-Méditerranée se déroule du 30 novembre au 14 décembre. Informations et renseignements complets sur le site internet du festival.


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