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Jean-Luc Schaffhauser, bien dans la ligne Bleu Marine

Jean-Luc Schaffhauser a présenté les orientations de la liste Rassemblement Bleu Marine, soutenue par le Front National, ce mercredi matin. Bien plus recentré qu’André Kornmann, Jean-Luc Schaffhauser veut baisser les impôts locaux de 10% tout en protégeant les personnes vulnérables, en privilégiant bien sûr celles qui « sont en France depuis longtemps ».

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Jean-Luc Schaffhauser, entouré par ses colistiers Julia Abraham (FN) et Patrick Beaufrère (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

Jean-Luc Schaffhauser, entouré par ses colistiers Julia Abraham (FN) et Patrick Beaufrère (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)
Jean-Luc Schaffhauser, entouré par ses colistiers Julia Abraham (FN) et Patrick Beaufrère (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

Jean-Luc Schaffhauser n’est pas membre du Front National. Avec lui à la tête d’une liste soutenue par le FN, pas de « préférence nationale » mais une « préférence aux Français installés depuis longtemps ». Le positionnement est subtil, et c’est tout l’art d’être sur une liste « Bleu Marine » : rassembler des personnes déçues par la politique, terrorisées par l’Islam, révoltées contre la finance internationale, franchement remontées contre l’Europe mais sans jamais franchir les lignes rouges sinon, crac, c’est l’exclusion. Me André Kornmann, précédent conducteur de la liste strasbourgeoise du FN, l’a appris à ses dépens.

Voilà donc Jean-Luc Schaffhauser, ancien de l’UDS et proche de Marcel Rudloff (ancien maire de Strasbourg et président du conseil régional d’Alsace), quasi-espion avant la chute du mur de Berlin, consultant international notamment pour Dassault, auteur d’un livre sur la crise financière et d’articles sur le site Atlantico. Aujourd’hui, Jean-Luc Schaffhauser veut faire croire qu’il n’a pas changé et qu’on peut être « centriste et conservateur social sur une liste soutenue par le FN ».

Jean-Luc Schaffhauser sur la crise financière (vidéo Capec)

Stationnement gratuit à Strasbourg

Pour Strasbourg, Jean-Luc Schaffhauser veut baisser les impôts locaux de 10%, pour les habitants et les entreprises. Il ne s’agit pas d’une mesure électoraliste dit-il, mais de suivre « une recommandation de la Cour des comptes. » Une mesure qui ne sera compensée par aucun endettement supplémentaire, car Jean-Luc Schaffhauser ne veut pas de nouvel emprunt :

« La première des choses qu’on doit à l’économie et aux entrepreneurs pour les aider, c’est de baisser leurs charges ! Nous le ferons ! Le reste, c’est de l’illusion bolchevique, on ne crée pas des emplois à coût de subventions et en faisant payer encore plus de charges au secteur concurrentiel déjà le plus fiscalisé au monde. ; il faut arrêter avec les faux emplois publics et sociaux socialistes pour masquer le chômage. »

Autres mesures présentées, réserver le travail sur les chantiers « à récupération de coût » de la Ville aux allocataires du RSA, encadrés par des professionnels, rendre le stationnement gratuit à Strasbourg, avec une durée maximale en fonction des zones, des référendums locaux par Internet…

Les nouveaux thèmes du FN bien présents

Puis, le « centriste » Jean-Luc Schaffhauser commence à dévoiler des thèmes plus familiers au Front National, comme la très porteuse « défense de la laïcité » façon Le Pen. Il a indiqué qu’il veillerait à l’application « de la laïcité républicaine partout dans les piscines, les cantines, dans la rue ». « Tolérance zéro » contre la délinquance avec l’ambition de « rendre publiques » les décisions de justice (ça tombe bien, elles le sont déjà) « pour que la population soit informée des suites ou des non suites données aux délits »… Des propos qui rappellent ceux entendus peu après l’affaire du bijoutier de Nice, qui a tué l’un de ses braqueur avec son fusil, qu’il gardait sous le comptoir.

Jean-Luc Schaffhauser prévient aussi que s’il est élu maire, ses « décisions d’attributions sociales » privilégieront « ceux qui participent depuis longtemps à notre communauté et non les nouveaux arrivants ». Il ne s’est pas étendu sur ce qu’il entendait comme « longtemps » ni comme « nouveaux ».

Strasbourg, capitale de l’Europe… des nations

Contrairement à Me André Kornmann, qui n’aurait pas versé une larme à l’occasion d’un départ de Strasbourg du Parlement européen, Jean-Luc Schaffhauser veut que se tienne à Strasbourg d’autres sièges d’institutions européennes, encore à créer, comme une instance de coopération des États européens du sud. Il veut que Strasbourg se positionne comme une ville accueillant le tertiaire européen, ce qui est étonnant vu le peu d’estime qu’il accorde à Bruxelles, l’actuelle capitale du tertiaire européen :

« L’Europe de Bruxelles est une trahison de l’idée européenne, la seule Europe qui fonctionne c’est l’Europe de la coopération des États et des Nations, l’Europe des peuples. Nous nous battrons pour que le Conseil de certains Etats européens vienne à Strasbourg en commençant par le noyau dur des États les plus impliqués dans la Crise : France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce. »

Jean-Luc Schaffauser était accompagné par Julia Abraham, ancienne candidate FN aux élections législatives dans le Haut-Rhin et actuellement étudiante à Strasbourg et Patrick Beaufrère, un entrepreneur ancien candidat du Mouvement pour le renouveau politique en 2007, très remonté contre la mondialisation et qui a rejoint la liste pour ne plus « s’énerver tout seul devant sa télé ».


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