Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Soirée 100% Herzfeld à Stimultania

Le label Herzfeld nous mitonne une seconde soirée entièrement consacrée à certains de ses brillants joyaux. Ce samedi à partir de 18h, la galerie Stimultania vibrera avec A Second of June, Unfair To Facts et le diamant brut germanophone KG qui livre un nouvel album électro-krautrock. A découvrir absolument.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.

KG

KG
Rémy Bux, alias KG, ce soir à Stimultania (Photo Herzfeld)

Le 8 février dernier, la maison Herzfeld se faisait une joie de présenter en live trois talents de sa bien vigoureuse écurie sous le nom de code « Elements ». Objectif : dévoiler l’activité de cette grande famille musicale et le fourmillement constant de la trentaine de groupes et artistes qu’abrite le label. Pour cette première, Herzfeld mettait en avant Marxer, Miss Corée et Thomas Joseph et Rue89 Strasbourg avait fait les présentations. Ce samedi soir, trois autres porte-drapeaux afficheront leurs couleurs pour un nouvel événement musical : KG, A Second Of June et Unfair To Facts.

Dans le « Passage secret » de KG

Rémy Bux, alias KG, est l’orfèvre de Herzfeld, omniprésent mais rarement visible. Cet action man de talent a réalisé le mastering de la totalité des productions estampillées Herzfeld depuis une bonne dizaine d’années (entre autres Ich Bin, Einkaufen, Sun Plexus) mais c’est désormais à visage découvert qu’il avance pour nous conduire en son Passage Secret à dominante germanophone. En treize créations d’une quarantaines de minutes aussi variées que Übermorgen, Auswendig, Blut, Mein Herz Schlägt nur für Dich, Steinsuppe ou encore Telefongschwindigkeit, KG propose un trip stroboscopique à jeûn dans lequel on pénètre sans ménagement grâce au très vif P36 inaugural qui trouve assurément sa frénésie dans la vitesse de croisière du vieux chasseur aérien américain éponyme de l’entre-deux-guerres. Bref, ce Passage Secret passionné et passionnant réserve de multiples surprises à l’identité sonore obsédante. Tantôt tapageur mais élégant, noisy mais mélodieux, martial mais aussi subtil, cet album happe même les plus rétifs grâce à des clairs-obscurs à la turbulence tranquille entièrement assumée.

A Second of June, les romantiques rêveurs

Il y a toujours eu quelque chose d’intemporel dans la beauté des compositions du groupe tant sur l’inaugural The Inside Laws, sorti en 2009, que sur le second opus Psychodrama, publié en 2011. De la mélancolie légère, une dream pop qui (trans)porte naturellement sous des cieux où la contemplation est art de vivre. Avec A Second of June, on accepte l’existence et ses soubresauts tels qu’ils se présentent, on reçoit les cadeaux de la vie tels qu’ils s’offrent à nous, sans détours ni artifices.

Ancré dans le souvenir lumineux de sombres années post-punk et cold wave, le quatuor strasbourgeois n’honore pas de glorieuses influences pour la forme et la beauté du geste. A Second of June illumine les spectres et réhumanise de vieux fantômes, sans verser dans la caricature, gardant les deux pieds bien ancrés dans le présent. Le groupe finalise aujourd’hui son troisième album pour affirmer sa volonté de briller sous le soleil bien actuel de 2014.

Unfair To Facts en cavalier seul

Unfair To Facts
Unfair To Facts (Photo Christophe Urbain)

Hyperactif activiste de Herzfeld, Mickaël Labbé est l’un des touche-à-tout boulimiques du label via les différents projets auxquels il a participé (Original Folks, Roméo & Sarah, BangBangCockCock). Aujourd’hui lancé en solitaire dans son aventure Unfair To Facts, il avance dans un univers vaporeux où l’électro subtile et la pop gracile dont il est friand se marient à merveille avec un chant fragile et lointain mais aussi diablement envoûtant. Auteur en 2013 d’un trois titres addictif, Phenomenon/Noumenon, il travaille à fond effets de guitare, samples et réverb’ intégrée partout sans exception.

Cet artisanat précieux se teinte d’un esthétisme à la sensibilité extrême doublé d’une coloration philosophique évidente via l’opposition phénomène-noumène que l’on retrouve notamment chez Platon, Kant et Husserl. Les trois compositions d’Unfair To Facts, Jessica, What Brings Me More Violently To Life et The Essence Of Things se complètent ainsi dans ce qu’elles peuvent révéler de conflits et de contradictions en chacun de nous, sorte de pied de nez et de remède à la moralité unilatérale et à la bien-pensance trop souvent envahissante. Phenomenon/Noumenon est à écouter ici sans modération.

[affiche_event id=61893]


#concerts

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Plus d'options