[Direct] Ce que vous n’apprendrez pas au conseil municipal

EDIT – 19h30.
La séance risque d’être courte et sans véritable information nouvelle. Elle est néanmoins symbolique. Une semaine après l’élection de la liste socialiste et écologiste par 47% des suffrages, dans le cadre d’une triangulaire face à Fabienne Keller (UMP) et Jean-Luc Schaffhauser (RBM-FN), les 65 nouveaux élus strasbourgeois prendront place par ordre alphabétique dans la salle du conseil du centre administratif, place de l’Etoile.

En début de séance, le conseil sera présidé par le doyen, peut-être Abdelaziz Meliani, n°49 sur la liste PS-EELV, qui remontrait en 47ème position et rentrerait au conseil à la faveur de la démission de Christian Spiry, n°41. Si celle-ci n’est pas encore acceptée, la doyenne serait Françoise Werckmann (EELV). L’appel lui devrait être confié à la plus jeune élue de l’assemblée, Julia Abraham (Front National). L’on procédera ensuite au vote pour désigner le nouveau maire. « Pas trop de suspense sur celui qui va être élu », remarquait jeudi Fabienne Keller, un brin ironique.

Une semaine de tractations et ce n’est pas fini

Étape suivante : après l’élection du maire, l’assemblée devra voter pour une liste bloquée précisant le nombre et le nom des futurs adjoints. Mais après une semaine de tractations intenses entre Roland Ries, son équipe et une vingtaine d’élus sur sa liste pour décider de qui fera quoi, le voile ne sera peut-être pas levé dès ce soir sur le résultat des négociations. Les domaines de compétences, thématiques et quartiers, ne devraient être rendus publics qu’en début de semaine, par arrêté municipal.

Après 6 ans de mandat et un renouvellement marginal des personnalités, les attributions seront probablement élargies pour certains, vont évoluer légèrement pour d’autres, passer du coq à l’âne à de rares exceptions. Celui dont on connaît les nouvelles fonctions, c’est Alain Fontanel, qui quitte les finances et devient premier adjoint. Il n’a jamais caché qu’il ne souhaitait pas prendre à sa charge le personnel, dont s’occupait Robert Herrmann à la CUS. La culture l’intéresserait, selon certaines sources.

Qui à la culture, à l’éducation, aux finances…

Pour reprendre les finances à la Ville et à la CUS, peut-être Caroline Barrière, trésorière du Parti socialiste du Bas-Rhin et ancienne vice-présidente de la CUS en charge des déchets. Reconnue pour son sérieux, cette élue discrète monterait ainsi en grade. Mathieu Cahn, co-directeur de campagne de Roland Ries, viserait quant à lui un pôle animation-associations-éducation, voire culture. Ce qui le placerait sur la route de l’autre co-directeur de campagne. Les deux hommes ont su s’entendre – au moins en façade – ces 6 derniers mois, même si, de l’aveu de l’un des deux, « on ne partirait pas en vacances ensemble ».

Des personnalités comme Mine Günbay ou Paul Meyer prendront à coup sûr du galon, passant de conseillers municipaux délégués à adjoints au maire. D’autres pourraient garder leurs attributions antérieures, peut-être élargies, comme Jean-Jacques Gsell (tourisme), Nawel Rafik (relations internationales) ou Françoise Buffet. A l’écologie, cette élue pourrait adjoindre l’alimentation, une promesse de campagne du maire. On ignore en revanche ce que deviendront Henri Dreyfus, qui avait hérité du logement en 2012, après l’élection de Philippe Bies au Parlement, Nicole Dreyer, critiquée à l’éducation, notamment dans sa gestion de la réforme des rythmes scolaires, Olivier Bitz (sécurité) ou Pernelle Richardot (état civil).

Retour des écologistes à l’écologie ?

Les écologistes, eux, passeront de 2 à 3 adjoints, conservant un poste de conseiller municipal délégué (sans doute attribué à la petite nouvelle, l’écoconseillère Jeanne Barseghian). Les ambitions sont grandes pour Alain Jund, intéressé par les questions énergétiques, mais qui ne refusera pas de repartir à l’urbanisme. Marie-Dominique Dreyssé quittera-t-elle les affaires sociales ? Eric Schultz obtiendra-t-il l’écologie, l’éducation ou l’économie sociale et solidaire dont il rêve ? Et les quartiers, vont-ils tourner ? Tout dépendra des rapports de force entre les clans (fontanelistes, biesiens, riesiens…), des ambitions des uns et des autres aux cantonales de 2015, des équilibres hommes-femmes, jeunes-vieux, des postes de vice-présidents à la CUS, etc.

Sur la constitution des groupes politiques, on n’en saura pas beaucoup plus non plus. A droite, le Front National constituera son groupe de deux élus, tandis que Fabienne Keller devrait fédérer autour d’elle un groupe unique, contrairement à ce qui s’est passé dans le dernier mandat. A moins que François Loos ne constitue un groupe UDI autour de lui. Les écologistes auront leur groupe, tout comme les socialistes et républicains.

En perspective, cantonales en 2015, législatives en 2017… municipales en 2020

Eric Schultz et Derya Topal se partageaient la présidence EELV jusqu’à présent. Alain Jund pourrait avoir des velléités de reprendre la main. Au PS, Olivier Bitz tenait le groupe jusqu’à présent, mais la présidence devrait là aussi être disputée. Philippe Bies, député et donc sans portefeuille d’adjoint dans les années à venir, nous a confirmé sa disponibilité pour remplir ce rôle. Il ne sera sans doute pas le seul. Avec en ligne de mire, au delà de 2015 et 2017… 2020.
EDIT – 19h30.
La liste des 19 adjoints, dont 6 nouveaux: 1. Alain Fontanel 2. Nawel Rafik-Elmrini 3. Mathieu Cahn 4. Françoise Buffet 5. Alain Jund 6. Mine Günbay 7. Robert Herrmann 8. Chantal Cutajar 9. Olivier Bitz 10. Nicole Dreyer 11. Serge Oehler 12. Anne-Pernelle Richardot 13. Eric Elkouby 14. Marie-Dominique Dreyssé 15. Paul Meyer 16. Annick Neff 17. Alexandre Feltz 18. Christel Kohler 19. Eric Schultz.

Le conseil municipal en direct à partir de 18 heures

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