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Les vice-présidents de la CUS les plus mal élus

Ce vendredi matin, les représentants des 28 communes siégeant au conseil de communauté urbaine de Strasbourg ont voté pour leur nouvel exécutif. Sans surprise, Robert Herrmann (PS) devient président de la CUS, tandis que 9 élus PS et EELV de la majorité strasbourgeoise, 7 maires des communes de droite et 4 conseillers des communes de gauche l’assisteront en tant que vice-présidents. Parmi ces derniers, les plus marqués politiquement ont obtenu moins de 60 voix sur 95.

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Les vice-présidents de la CUS les plus mal élus

Robert Herrmann a été élu président de la CUS ce vendredi matin - 11 avril 2014 (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Robert Herrmann a été élu président de la CUS ce vendredi matin – 11 avril 2014 (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

L’accord passé jeudi entre les socialistes Robert Herrmann et Roland Ries d’un côté, Yves Bur et une quinzaine de maires de communes périphériques, étiquetés à droite ou au centre de l’autre, n’a pas été très bien vécu par beaucoup. Dans une salle des conseils bondée, où les élus communautaires, assis par ordre alphabétique, étaient parqués jusque dans les coins sombres, telle Catherine Trautmann, ancienne vice-présidente de la CUS en charge du développement économique, les commentaires sont allés bon train.

Parmi les élus et collaborateurs du groupe de Fabienne Keller (UMP), l’humeur était variable, rageuse pour Pascal Mangin, goguenarde pour certains jeunes, amusés du pied de nez fait à la gauche, mal élue à Strasbourg, battue à Schiltigheim, qui a fait le choix de s’allier à Yves Bur et aux maires les plus farouchement opposés à Jacques Bigot (PS) durant le mandat précédent.

Yves Bur d’un côté, Fabienne Keller de l’autre, la droite divisée

Derrière les fanfaronnades, une pointe d’amertume. La droite sera divisée à la CUS, avec deux groupes politiques qui se profilent : l’un autour des maires alliés de Robert Herrmann, dont pourrait faire partie François Loos (UDI), l’autre autour de l’opposition strasbourgeoise, intégrant aussi Georges Schuler (Reichstett) ou certains membres de l’équipe de Jean-Marie Kutner. Les élus schilickois intégreront donc pas moins de 4 groupes… Illustration de la balkanisation politique de Schiltigheim.

A gauche, c’est l’abattement pour certains, qui restent néanmoins très discrets – consigne a été passée de ne rien laisser transparaître, l’acceptation de la realpolitik pour d’autres. La gauche du PS n’est pas à la fête. Alors que Robert Herrmann monte à la tribune pour prendre possession de son siège de président, Paul Meyer ne se lève pas pour l’applaudir comme le fait une majorité d’élus. Il est rappelé à l’ordre par une proche du maire et doit s’exécuter, la mine frondeuse.

Syamak Agha Babaei et Mathieu Cahn, trop clairement de gauche

Alors que les votes uninominaux s’enchaînent durant plusieurs heures pour désigner les vice-présidents de la CUS, cette gauche-là apparaît comme la moins consensuelle dans l’hémicycle. Syamak Agha Babaei, très engagé en faveur du logement social, défenseur de l’impôt et du maintien des services publics, n’obtient que 57 voix sur 93 votants. Même score pour Nicolas Matt, élu strasbourgeois inconnu des maires et du public. L’assemblée compte 95 sièges, mais Jean-Luc Schaffhauser (Front national) n’est pas présent ce vendredi. L’un ou l’autre élu n’est pas toujours à sa place lors du passage de l’urne. D’où un nombre de votants variable.

Même score pour Mathieu Cahn, pourtant plus pragmatique. Il n’empêche, le premier secrétaire du PS du Bas-Rhin est très politisé, promoteur d’une vie associative foisonnante et habitué du combat politicien de tous les instants. Alain Jund, tête de liste EELV à Strasbourg et anti-GCO notoire, n’obtient quant à lui que 59 voix sur 94 (comme Souad El Maysour, 59 sur 93, ou Sébastien Zaegel, maire de Geispolsheim, 59 sur 92). La capacité de l’adjoint de Roland Ries en charge de l’urbanisme et de la transition énergétique à faire entendre la voix écologiste dans un tel exécutif n’apparaît pas évidente pour tous.

Les maires Jean-Luc Herzog et Éric Amiet sont les moins bien élus

A droite, Jean-Marie Kutner (UDI), tombeur de Raphaël Nisand à Schiltigheim, n’obtient que 58 voix sur 94. Le vote est secret, mais l’on imagine que les « camarades » du battu, même critiques vis à vis de lui, n’ont pas voté comme un seul homme pour son opposant.

C’est pourtant Jean-Luc Herzog, maire de Niederhausbergen, et Éric Amiet, maire de Wolfisheim, qui obtiennent les plus faibles nombre de voix en leur faveur, avec respectivement 46 voix sur 93 et 45 sur 92. Soit moins de la majorité des suffrages. Connu pour ses sorties contre les gens du voyage, Jean-Luc Herzog est à l’origine d’un recours contre la CUS qui envisageait l’installation d’une aire d’accueil sur le ban de sa commune. Éric Amiet quant à lui n’a jamais mâché ses mots à l’encontre de l’équipe de Jacques Bigot, dont il qualifiait l’attitude de « lâche » dans le dossier Vinci/GCO.

Béatrice Bulou, maire divers-gauche de Mundolsheim, fait le meilleur score

Les élus ayant en revanche rassemblé le plus grand nombre de voix sur leur nom sont Robert Herrmann, Roland Ries et Caroline Barrière (70 voix sur 94), Béatrice Bulou, maire de Mundolsheim (72 sur 93) et Jean-Marie Beutel, maire d’Ostwald (70 sur 93). Dans le ventre mou, on trouve par ordre décroissant Alain Fontanel (69 sur 94), Claude Frœhly et Françoise Bey (68 sur 92), Vincent Debès (66 sur 93), Martine Castellon (65 sur 93), Yves Bur (64 sur 93) et Jean-Louis Hœrlé (60 sur 91). Les délégations, thématiques sur lesquelles vont travailler les nouveaux vice-présidents, seront connus dans quelques jours.

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