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Mercredi, Ernest conte son monde à la Laiterie

Il semble évadé d’un grimoire sans âge pour mieux nous embarquer dans son univers fabuleux. Le strasbourgeois Ernest publie « Les Contes défaits », un premier album envoûtant et plaisant qui esquisse un monde fantasmé où se croisent Andersen, Jules Verne et Tim Burton. En concert mercredi 4 juin à la Laiterie.

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Ernest

Ernest
Ernest, en concert le 4 juin au club Laiterie (photo Henri Gander)

Haut de forme, nœud papillon, queue de pie sur petit gilet et chemise blanche : Ernest fleure bon le personnage suranné qui incarne le romantisme d’antan, chantre de l’évasion pour mieux s’exprimer dans le rêve et le sublime. Ernest exalte le mystère et le fantastique et fait de ses personnages des anti-héros empruntés essentiellement au poète danois Hans Christian Andersen et au visionnaire Jules Verne dans un univers qu’auraient pu imaginer de concert Tim Burton et son acolyte musicien orfèvre de toutes les bandes originales de ce dernier, Danny Elfman. Explication de texte avec le géniteur d’Ernest, Julien Grayer, trentenaire alsacien d’origine corse :

« Les histoires d’Ernest, « Les Contes défaits », ce sont des résidus de mon éducation. De bons résidus ! On me lisait beaucoup de contes lorsque j’étais enfant. Ernest reprend tout ça, cet univers léger en apparence mais bien plus profond, avec des histoires d’amour, des regrets, beaucoup de cynisme, des personnages féminins qui renvoient à des choses qui me sont plus personnelles et intimes. Avec Ernest, j’avais envie de traduire ce qui se passe dans ma vie, faire le bilan et faire ainsi porter le chapeau à ce héros que j’incarne sur scène »

Ernest et ses quatre acolytes – Patrick Wetterer aux pianos et claviers, Jean Bernhardt à la batterie, Edouard Séro-Guillaume à la basse et Matthieu Mary aux guitares – campent les tenanciers d’un cabaret loufoque et fantasmagorique tout en apparaissant comme les ambassadeurs d’un bastringue groovy, grinçant mais aussi subtil et raffiné. « Les Contes défaits » se lisent ainsi au travers de onze tableaux à la fois coquins, libres, audacieux et joyeusement impertinents. On y rencontre évidemment « Ernest », ce colocataire inévitable, double schizophrénique du héros, sujet évident de la mise en abyme de départ :

Ernest donne également vie à « La P’tite aux allumettes », bien plus allumeuse que chez Andersen, elle « qui en grille une dernière en guenilles de catin et referme les paupières dans un lit de satin ». Et puis il y a Elisa, l’idéal féminin, l’Elisa de Gainsbourg et la princesse Elisa des « Cygnes sauvages » d’Andersen : avec Ernest, Elisa, « belle comme dans les contes d’autrefois », devient un « Vieux fantôme » et, par effet miroir, évoque l’asile dans un douloureux renversement de lettres.

Résidence en octobre à Drusenheim

Et pour bien marier onirisme d’antan et réalisme quotidien, quand les souvenirs d’enfance se retrouvent dans les histoires d’adulte, Ernest convoque « L’épouvantail » :

« Les Contes défaits », qui sort lundi 2 juin dans les bacs et en téléchargement, fait suite à l’EP qu’avait publié Ernest en 2012. Ce premier long format a été enregistré par Patrick Wetterer, seconde tête pensante d’Ernest à la genèse du projet en 2011. Dominique Blanc-Francard, connu pour sa patte de réalisateur et d’ingénieur du son au Labomatic Studio, a apporté ses connaissances après avoir pu écouter « L’épouvantail ».

« Il nous aidés à restructurer certains morceaux, à les réduire, explique Julien Grayer. Il nous a aussi aiguillés vers un certain format de chansons, il n’a pas hésité à tailler dans certains morceaux. C’est quelqu’un de très humble et agréable. C’était extraordinaire de bosser avec lui. Il a mixé la moitié des titres du disque, il l’a masterisé et la ligne esthétique de l’album, c’est lui ! 

Ernest travaille déjà sur de nouveaux morceaux dans la perspective d’un deuxième album, espéré fin 2015 – début 2016. Mais avant cela, le groupe va bientôt entamer la création de son nouveau spectacle via une résidence dès le mois d’octobre au Pôle culturel de Drusenheim. Et à partir de l’automne prochain, Ernest aimerait également présenter de nouveaux éléments scéniques au public alsacien, parallèlement à la cinquantaine de dates déjà prévues pour le groupe, entre la Bretagne, la Normandie, le Centre, le sud-ouest, la Suisse, Andorre, l’Allemagne mais aussi le Sentier des Halles le 13 juin à Paris, les Trois Baudets le 25 septembre à Paris, le 21 juin place Kléber à Strasbourg pour la fête de la Musique et, en février 2015, un concert programmé à l’Illiade à Illkirch.

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