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La pop des Woods irradie le Troc

Ovni musical droit devant. Woods débarquent ce dimanche soir à Strasbourg pour la première des dates françaises de leur nouvelle tournée. Le trio new-yorkais jouera la pop des grands espaces de son 8e et dernier album en date. Idéal pour achever en beauté un week-end estival et planer encore le lundi matin. À ne rater sous aucun prétexte !

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The Woods

The Woods
The Woods, en concert ce soir au Troc’Afé (Photo DR)

Un torrent d’émotions envahit instantanément dès les premières notes de Shepherd, morceau d’entame de « With Light and With Love » (Woodsist/Differ-Ant). La porte s’ouvre en grand sur l’immensité de la planète : vertes prairies, déserts rocailleux, ergs arides ou taïga du Grand Nord se prêtent aux explorations et découvertes suscitées par les trois magiciens de Woods. Le gourou Jeremy Earl mène la danse, ses mélodies envoûtantes et sa voix délicatement haut perchée suspendent le cours du temps tandis que les deux autres génies, Jarvis Taveniere aux guitares et Aaron Neveu à la batterie, finissent de composer ce tableau au psychédélisme jouissif contagieux.

Des « psychédélices » savoureux

Ces envolées sans limites ni carcan sont la raison d’être des Woods, orfèvres de savoureux « psychédélices » qui rendent hommage aux grandes heures des Byrds, Kinks, Grateful Dead, Big Star et autre Beatles (Lennon bien sûr mais surtout Harrison dans sa carrière post-Fab Four). Ces influences, toutefois, ne sont pas jetées simplement là, interprétées pour ressusciter des années 60 et 70 aux fragrances libérales et libertaires. Non, Jeremy Earl et ses acolytes incarnent ce mouvement en 2014, comme ils le font déjà depuis le mitan des années 2000.

Solaires, radieux, envoûtants comme en attestent ces deux morceaux : le titre le plus décadent et déjanté de l’album, l’éponyme With Light and With Love (9 minutes entêtantes, agrémentées d’un frémissant solo de douze-cordes qui fait revivre pour l’éternité le grand Clarence White mort en même temps que les Byrds en 1973) ainsi que le lumineux single New Light :

New Light procure un double sentiment de plénitude et d’achèvement car se dégage le doux parfum de la chanson parfaite. Celle dont la mélodie accompagne tant les joies débordantes que le profond désespoir. La recette apparaît simpliste mais c’est l’ADN de ce disque tout entier : de la douceur folk teintée d’optimisme pop (Moving to the Left) et de la magie électrique (le très « beatlesien » Twin Steps) subtilement distillée au fil des dix titres de l’album alors que s’invitent çà et là des porte-étendards d’une culture déifiée plus de quarante ans après son éclosion : slide, lap-steel, pedal-steel guitares et, bien sûr, orgue Hammond (Leaves Like Glass).

Woods ce dimanche, Kevin Morby le 26 septembre

Ce 8e opus des Woods prouve, s’il en était encore besoin, combien ces trois gars de Brooklyn, sont pétris de délicatesse et de talent. Mais ces hérauts d’une certaine frange de la production indie américaine – ils fabriquent tout sur leur propre label Woodsist qui accueille notamment les excellents Babies, White Fence et même Thee Oh Sees le temps du single Tidal Wave en 2009  – restent confidentiels aux yeux du plus grand nombre. Une injustice totale qu’il conviendra de corriger, ce soir, en allant au Troc’Afé.

D’autant que ce concert des Woods annonce un prochain événement, le 26 septembre, toujours au Troc’Afé : le concert de Kevin Morby, l’ex-bassiste des New-Yorkais et membre des Babies, qui mène parallèlement une carrière solo. Son premier album, Harlem, est sorti l’an dernier et le second, Still Life, est attendu pour cet automne. Rue89 Strasbourg vous en reparlera en détail !

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