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Kevin Morby et son hippie folk lumineux au Troc’Afé

Ode à la vie, ses découvertes et ses plaisirs. Kevin Morby propose une balade sans fin sur la route ensoleillée de l’existence, teintée d’une once de joyeuse mélancolie. Le folkeux américain, songwriter de génie, proposera quelques inédits de son second album à venir. À découvrir vendredi 26 septembre au Troc’Afé.

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Kevin Morby

Kevin Morby
Kevin Morby, au Troc’Afé le 26 septembre (Photo Jessica Pratt)

Kevin Morby reste encore un artiste confidentiel de ce côté-ci de l’Atlantique, malgré une programmation qui tint toutes ses promesses lors de l’édition 2013 de la Route du Rock de Saint-Malo. Ce natif du Kansas, 26 ans, New-Yorkais d’adoption et nouvellement Californien, a longtemps officié comme bassiste au sein des Woods, porte-étendard artistique et idéologique de l’écurie indie Woodsist, conduit là par son ex-acolyte Jarvis Taveniere.

À cette belle aventure qui continue aujourd’hui sans lui (The Woods étaient de passage le 7 septembre dernier au Troc, menés par leur gourou Jeremy Earl, Rue89 Strasbourg vous en avait parlé) s’était aussi greffée la belle parenthèse punk-rock The Babies avec Cassie Ramone. Mais aujourd’hui, Kevin Morby la joue solo. Et prolifique de surcroît. Car un an et demi environ après la sortie de son premier disque Harlem River, ce fils spirituel de Dylan et Cohen livre une nouvelle preuve de son effervescence intellectuelle. Les dix compositions de Still Life arriveront sur les platines, lecteurs CD et MP3 dans trois semaines, portées par cette pépite qui dresse un bilan autant qu’elle écrit de belles promesses : All Of My Life.

Encore tenu (jalousement) secret, Still Life est également marqué par cet autre titre délicat, Parade, pictural, éthéré, symbole de contemplation et d’évasion vers un ailleurs fantasmé empreint d’une mélancolie caractéristique du jeune homme. Mais une mélancolie souriante, une nostalgie joyeuse qui renvoie aux grandes heures du folk américain par excellence, celui des années 60 et 70. Où l’on croise l’immense Bob Dylan flanqué de sa guitare et de sa réserve légendaire.

C’est une évidence : Kevin Morby est un hippie baba-cool né trop tard, victime d’un bug de la machine spatio-temporelle qui ressuscite pour notre plus grand bonheur les effets surannés et émouvants des pedal steel et autre orgues Hammond… Still Life, en quelque sorte, fait écho à Harlem River, publié début 2013 ; l’été indien face à la désolante brume hivernale ; les douces heures californiennes de l’océan en opposition à la rudesse d’un hiver new-yorkais.

Les morts ne reviennent pas

Avec Harlem River, Morby tourne le dos non sans difficulté à Big Apple, cette ville qui l’a vu éclore artistiquement ; il est donc normal d’y retrouver au grand jour le grand Lou Reed dans un hommage à peine voilé (Wild Side) ou de voir une allusion, là aussi très évidente, à Nico dans ce featuring avec Cate Le Bon sur un Slow Train très dylanien. Et surtout, l’épilogue de Harlem River se passe de commentaires tant la révérence ultime apparaît avec évidence : The Dead They don’t Come Back (Les morts ne reviennent pas).

Fin du chapitre, nouvelle aventure. Plus apaisée, lumineuse, sereine. L’aventure d’une vie nouvelle qui prolonge l’existence. Still Life (and still alive).

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