Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

La French Tech à la rescousse pour « fertiliser l’industrie » alsacienne

VIDÉO. – Strasbourg et Mulhouse ont présenté mercredi leur dossier commun de candidature au label French Tech, visant à reconnaître une dynamique et une mobilisation en faveur des start-ups. Les deux agglomérations alsaciennes ont pris leur temps, mais espèrent capitaliser sur le socle industriel alsacien, l’ouverture sur l’Europe et sur l’excellence de l’université de Strasbourg.

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La cigogne alsacienne rejoindra-t-elle le troupeau des animaux labellisés ?

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La cigogne alsacienne rejoindra-t-elle le troupeau des animaux labellisés ?

Objectifs pour 2025 : 10 000 emplois créés, 5 000 entreprises du tissu alsacien « numérisées », 50 entreprises créées dans le secteur des technologies médicales, 130 start-ups accompagnées vers l’export par an, etc. Le dossier déposé par Strasbourg et Mulhouse pour une labellisation « French Tech » est ambitieux, surtout pour une région qui n’a guère brillé pour l’instant par ses réalisations dans l’économie numérique.

Mais peu importe. Lors d’une conférence de presse à l’Ircad mercredi matin, Robert Herrmann, président (PS) de l’Eurométropole, a rappelé que ce qui compte, c’est « l’ambition affichée et la détermination pour y parvenir » :

« Nous n’avons pas de Google ou de Facebook en Alsace, mais nous avons des entreprises qui sont leader mondiaux dans leur domaine. Tout l’enjeu est alors de leur permettre de réussir leur transition vers l’usine numérique. Notre premier objectif est d’innover via la fertilisation croisée entre ces entreprises d’excellence et la filière numérique alsacienne. Dans notre dossier, nous faisons valoir aussi l’ouverture à l’Europe et la particularité d’être un territoire apprenant, en accueillant de très nombreuses formations et l’Université de Strasbourg. »

Mobilité, santé, bâtiment et l’usine du futur

Quatre secteurs « à fort potentiel » sont mis en avant pour cette fameuse « fertilisation croisée » : la mobilité et la logistique (via le pôle véhicule du futur), le bâtiment (via le pôle fibres ÉnergieVie), la santé (pôle Biovalley) et l’usine du futur. De son côté, le maire (UMP) de Mulhouse, Jean Rottner, faisait un acte de foi :

« Peut-être bien qu’on a en Alsace le nouveau Facebook ou le nouveau Google. On n’en sait rien ! Notre rôle est d’accompagner le tissu entrepreneurial, il faut lui faire confiance. En tout cas, il faut y croire. Moi, j’y crois. »

Il faudra bien ça effectivement puisque la candidature de Strasbourg et Mulhouse doit pallier un problème de « masse critique » de son économie numérique. La candidature alsacienne revendique par exemple 13 800 emplois dans le numérique en 2013, celle de Toulouse en affiche 40 000. Là où l’Alsace compte 3 150 entreprises, Bordeaux en a trouvé 7 275, etc.

Jean Rottner : « Ne nous précipitons pas »

Une candidature à l’échelle régionale

Un premier pas a été fait en ne portant pas la candidature au nom de la seule métropole alsacienne mais en associant Mulhouse, via le Pôle métropolitain, et par une extension naturelle à toute l’Alsace puisque les établissements industriels sont répartis un peu partout sur le territoire. Cette alliance donne à la candidature alsacienne un caractère particulier, et c’est peut-être aussi ce qui explique que le dossier aura été déposé six mois après les neuf premières métropoles lauréates.

Pour gagner en surface, le dossier alsacien s’est également adjoint les services de onze « mentors » (voir notre article), dont le Pr Jacques Marescaux. Lors de la présentation du dossier, le fondateur de l’Ircad a détaillé les enjeux :

« Pour l’instant, une start-up est issue de l’Ircad, Visible Patient, dirigée par Luc Soler. En Allemagne, le département radiologie de l’hôpital de Mannheim a donné naissance à 45 start-ups ! Donc on a du travail devant nous et on ferait bien de s’inspirer des Allemands. Il est essentiel que les cerveaux se croisent, que des chirurgiens rencontrent des roboticiens ou des développeurs. »

La mission French Tech, au ministère de l’Économie, a désormais six mois pour valider ou non le dossier. En cas d’acceptation, le label sera accordé à Strasbourg et Mulhouse qui entreront dans une phase « d’expérimentation » d’un an. La labellisation est valable trois ans. Obtenir ce label n’apporte rien d’autre que la reconnaissance d’une mobilisation de tous les acteurs d’un territoire en faveur de l’écosystème du numérique. Cependant, le secrétariat d’État au numérique dispose d’un fonds d’investissement de 200 millions d’euros pour la French Tech, dont il semble évident que la majeure partie ira aux territoires labellisés.

La synthèse de la candidature du Pôle Métropolitain


#économie

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