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Les ondes électromagnétiques de Strasbourg cartographiées

Sur Rue89 Strasbourg : Ondes et antennes relais : les Verts imposent la transparence à Strasbourg

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Le Neufeld à Strasbourg, en bleu les zones sous 0,5 volt par mètre (très faible exposition) (document CUS)

Le Neufeld à Strasbourg, en bleu les zones sous 0,5 volt par mètre (très faible exposition) (document CUS)
Le Neufeld à Strasbourg, en bleu les zones sous 0,5 volt par mètre (très faible exposition) (document CUS)

En décembre 2012, la Ville de Strasbourg avait annoncé avoir acquis un logiciel permettant de modéliser les émissions électromagnétiques des antennes relais, nécessaires au fonctionnement des téléphones portables. Deux ans et demis plus tard, elle dispose enfin de toutes les données et la Ville a pu établir une carte, en trois dimensions, de ces émissions électromagnétiques.

« En toute transparence »

Vous aimeriez voir cette carte ? Impossible, assure Paul Meyer, adjoint au maire (PS) en charge du numérique :

« Vous comprenez, c’est compliqué. Avec les ondes, on est souvent dans l’irrationnel et on ne voudrait pas générer de peurs qui n’ont pas lieu d’être… Donc on propose aux habitants qui le souhaitent de se rendre sur le site Strasbourg.eu ou de contacter leur élu de quartier avec leur localisation, et on leur communiquera leurs niveaux d’exposition. En toute transparence. »

La Ville refuse de publier l’ensemble de ces données, arguant en outre qu’il ne s’agit que d’une « modélisation ». Autrement dit, les opérateurs ont communiqué les puissances utilisées par leurs antennes, ainsi que leurs coordonnées, hauteurs et azimuts, et c’est le logiciel, Mithra-REM, qui a établi une carte en 3D à partir des valeurs maximales.

La carte dont dispose la Ville est donc établie sur une situation entièrement théorique qui voudrait que les antennes soient sollicitées à leur niveau d’utilisation maximal et toutes en même temps. Les mesures de contrôles effectuées sur le terrain ont néanmoins validé la modélisation, avec souvent des niveaux d’émission constatés inférieurs de 30% à ceux modélisés.

« Pas un enjeu majeur de santé publique »

Pour le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire en charge de la santé, il ne faut pas céder à la psychose :

« L’effet sur la santé des ondes électromagnétiques n’est pas un sujet majeur de santé publique, contrairement au tabac, à l’alcool, à l’obésité, etc. Pour autant, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’y intéresser, ni opérer une vigilance sur ce que font les opérateurs. Donc on dispose de cet outil, on verra ensuite ce qu’il convient d’en tirer comme conclusions. Ce qu’on constate pour l’instant, c’est que les niveaux en ville sont bien inférieurs à ceux auxquels on est exposé lorsqu’on utilise un téléphone portable, sans fil ou un baby phone. »

Les services de la Ville ont repéré une trentaine de « points atypiques », qui nécessiteraient que les opérateurs ajustent leurs émissions. Une relation avec les opérateurs rendue possible grâce à une charte signée en septembre 2012, et qui leur permet d’installer des antennes sur les bâtiments publics de Strasbourg en échange de leurs données.

Une commission sur les expositions aux ondes électromagnétiques existe, Paul Meyer assure qu’elle sera étoffée avec des représentants des élus aux conseils de quartier. Et l’adjoint l’assure :

« Si cette commission demande que l’ensemble des données soient publiées, par exemple pour une visualisation et une recherche directe, alors on le fera. »

Chiche ?


#alexandre feltz

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