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J’ai couru à Strasbourg, en été, en évitant la canicule

Peut-on continuer à courir à Strasbourg lorsque le thermomètre indique 30 dégrés ? Malgré la cuvette et le béton, voici mes conseils pour maintenir l’entrainement. Et rester vivant.

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J’ai couru à Strasbourg, en été, en évitant la canicule

Courir à Strasbourg, en été, sous la canicule Barrières de fermeture des parcs en cas d’intempéries (Photo Rue89 Strasbourg /AM)
Courir à Strasbourg, en été, sous la canicule Barrières de fermeture des parcs en cas d’intempéries (Photo Rue89 Strasbourg /AM)

Il fait chaud, très chaud, trop chaud. Je pars faire mon traditionnel footing, mais la réalité me rattrape vite : l’air ambiant assèche la bouche, brûle les poumons. J’ai soif, je transpire bien plus qu’à mon habitude et je finis par me demander ce que je fais là.

Je rentre prendre une douche glacée. C’est l’heure des journaux télévisés, je zappe : les présentateurs et les décors changent mais pas les discours. Pour des raisons de pollution, de chaleur, de tout, de rien, on me déconseille toute activité sportive.

À Strasbourg, la configuration en cuvette de la région accentue la condensation des polluants, mais j’ai pourtant une grosse envie de maintenir mon rythme d’entraînement, même pendant ces périodes chaudes. Car courir à Strasbourg, par temps chauds voire caniculaires, ça reste possible, moyennant quelques aménagements de planning ou d’itinéraires.

Les forêts de Strasbourg sont bien balisées et offrent une protection bienvenue contre le soleil. (Photo AM / Rue89 Strasbourg)
Les forêts de Strasbourg sont bien balisées et offrent une protection bienvenue contre le soleil. (Photo AM / Rue89 Strasbourg)

Des parcours plus ombragés

Mon premier réflexe est de chercher des parcours plus ombragés. Bien sûr, je porte une protection individuelle universelle : une casquette, indispensable pour faire face aux rayons du soleil. Mais je dois aussi changer mes chemins d’entraînement et partir à la recherche d’autres lieux plus à l’abri.

J’ai alors opté pour la course en forêt. Les massifs de la Robertsau avec son parcours de santé ou du Neuhof sont parfaites pour ça. En effet, sous les branches feuillues, je constate que la température descend subitement de quelques degrés, faisant passer les chemins forestiers d’impraticables à acceptables, voire agréables.

Je m’y sens bien. Sur un autre entraînement, je tente l’alternative des parcs: le parcours périphérique du parc de l’Orangerie est pratiquement intégralement ombragé, celui de la Citadelle, un peu moins mais j’y ai quand même trouvé des tronçons à l’abri du soleil. Cependant je sens clairement la lourdeur de la chaleur intra-muros de Strasbourg.

(Photo Rue89 Strasbourg / AM)
Courir le matin, lorsque les températures sont fraîches (Photo Rue89 Strasbourg / AM)

Courir à la fraîche ?

Autre piste, décaler l’heure de mon entraînement. L’idée est d’éviter les périodes chaudes des journées ensoleillées. Pour ça, j’ai tenté un entraînement à la fraîche : réveil à 6h15 du matin ! Motivé, il faut être motivé mais… non ! L’idée a tourné court. Je me dis qu’une sortie le soir, vers le coucher du soleil, aura le même effet.

21h09, c’est l’heure à laquelle se couchera le soleil ce soir, j’enfile mes baskets pour profiter du reste de la luminosité mais surtout des températures qui baissent. Je m’équipe de ma lampe frontale pour être bien visible, le  thermomètre affiche encore 24°C, c’est agréable, pas étouffant, praticable. Je trouve l’idée bonne, je la conseille.

De plus, l’éclairage urbain facilite ces horaires d’entraînements tardifs. J’ai arpenté les rues piétonnes du centre ville en passant par le boulevard de la Victoire et revenir par le quai des Alpes : c’est agréable, sécurisé et j’ai croisé un bon nombre de coureurs qui ont eu la même idée que moi. Je referai une sortie semi-nocturne dans deux jours si le thermomètre dépasse encore la trentaine de degrés durant la journée.

À noter un phénomène impressionnant, le soir lorsque l’air ambiant est plus frais, on sent les gros murs en pierres des bâtiments historiques du centre ville restituer la chaleur quand on s’en approche.

Emporter de quoi se noyer sous des torrents d’eau

Durant ces périodes de chaleur, il faut boire assez, partout, avant mais surtout pendant l’entraînement. Au delà des évidents et traditionnels conseils d’hydratation, je ne sors jamais sans ma gourde à la main (ou cachée dans un buisson). Sauf que lorsqu’il fait chaud, elle se vide plus rapidement et il faut pouvoir la remplir.

Point eau Strasbourg 1
Carte de recensement des points d’eau autour du centre ville (document Ville de Strasbourg)

Pour ça, quel que soit l’endroit où je cours dans la ville, je m’arrange toujours pour tomber sur des points d’eau pour faire l’appoint : que ce soit aux fontaines publiques, aux points d’eau (points ponctuellement mis à disposition en été par la Ville en installant des fontaines sur des bornes d’incendie) ou toilettes publiques.

Des dispositions que je trouve très pratiques, au nombre d’une cinquantaine de points éparpillés à travers l’agglomération, utiles pour s’hydrater correctement tout au long de ma séance d’entraînement. C’est efficace, gratuit et ça me permet d’augmenter la longueur de mes distances d’entraînement sans jamais souffrir de la soif.

Point eau Strasbourg 2
Fontaine d’eau public, dans les parcs de la ville (Photo Rue89 Strasbourg /AM)

Ma philosophie de la course à pied est en premier lieu le bien être et non la prise de risques pour la recherche de la performance absolue. Du coup, je rejoins les conseils alarmistes des présentateurs de journaux télévisés. En cas de canicule, il peut y avoir des orages, qui peuvent être violents. Et là, pas de secret, je n’affronte jamais un ciel trop menaçant. D’ailleurs, la Ville ferme les parcs lorsque le temps menace.

Barrières de fermeture des parcs en cas d’intempéries (Photo Rue89 Strasbourg /AM)
Barrières de fermeture des parcs en cas d’intempéries (Photo Rue89 Strasbourg /AM)

Je ne fais pas non plus d’entraînement fractionné (courir alternativement vite puis lentement), ni d’entraînement en côtes afin d’éviter d’augmenter encore plus mon rythme cardiaque. Autre prudence : pour éviter de respirer de l’air trop pollué et de tousser noir à la fin de mon entraînement, j’essaie d’éviter les zones à forte circulation automobile comme le long de la route du Rhin, la proximité des sorties d’autoroute (place de Haguenau…), ou même le long de l’A35 (par exemple, sur la piste cyclable Antonin Magne, le long de l’autoroute).

Mais courir à Strasbourg sous les chaleurs de l’été, c’est possible !


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