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Comment j’approche d’une alimentation zéro déchet à Strasbourg

La collecte, le traitement et la gestion des déchets représentent en moyenne 10% des émissions de gaz à effet de serre d’un Français et coûtent plus de 12 milliards d’euros chaque année pour les traiter. Voici comment réduire sa production personnelle à Strasbourg.

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Comment j’approche d’une alimentation zéro déchet à Strasbourg

Utiliser des bocaux pour des achats zéro déchet (Photo LH)
Utiliser des bocaux pour des achats zéro déchet (Photo LH)

BlogChaque Strasbourgeois est, en moyenne, à l’origine de 5 kilos par semaine d’ordures ménagères. Entre les emballages non recyclables et les épluchures de fruits et légumes, les poubelles sont vite remplies. Pourtant, avec de la volonté et des petites astuces, il est possible de réduire considérablement la taille de nos poubelles bleues. Voici quelques solutions pour réduire ses déchets alimentaires à Strasbourg.

Supprimer les emballages

Pour les fruits et légumes, l’achat d’une dizaine de sacs filets permettra de ne plus utiliser les sachets plastiques proposés dans les supermarchés. On les trouve sur internet ou dans les magasins de produits biologiques Biocoop (près des Halles) et Naturalia (boulevard de la Victoire), à partir de 3,95€ l’unité. En attendant de réaliser cet investissement, la première étape peut être de réutiliser les sachets utilisés une fois sur l’autre pour s’habituer à les ramener. Ils finissent néanmoins toujours pas se déchirer, d’où l’intérêt de sacs filets.

Des sacs et sachets en tissus permettent d'acheter fruits et légumes et produits d'épicerie sans emballage (photo LH)
Des sacs et sachets en tissus permettent d’acheter fruits et légumes et produits d’épicerie sans emballage (photo LH)

Pour les produits d’épicerie (féculents, légumineuses, céréales, biscuits …), certains supermarchés et magasins bio proposent une sélection en vrac. Le plus fourni reste la Biocoop qui offre un large choix de produits sans emballage. Pour éviter d’acheter ces produits dans les emballages fournis par les magasins (parfois en plastique), l’idéal est de se munir de sachets en tissus, qui peuvent aussi s’acheter sur internet à 3€ l’unité ou qui restent très facile à réaliser soi-même pour tout couturier débutant, comme le montre ce tutoriel.

Pour la viande, le poisson et le fromage, un brin d’organisation, de l’audace et un beau sourire sont nécessaires pour demander aux bouchers, poissonniers et fromagers (indépendants ou en supermarchés) de mettre ses achats dans des tupperwares spécialement amenés pour l’occasion. Ils feront la tare et colleront l’étiquette sur le couvercle mais c’est évidemment une opération plus longue. Vous pouvez aussi leur demander de mettre vos aliments dans les récipients après la pesée.

Les supermarchés de producteurs la Nouvelle Douane et Hop’La ainsi que la cloche à fromage acceptent, après un léger sourire, un lever de sourcil, une question ou un encouragement selon la personne derrière le comptoir.

Des tupperwares permettent de transporter poissons, viandes et fromages (photo LH)

Pour le pain, n’importe quel sac en tissus servira à transporter le pain de la boulangerie à chez soi. Vous pouvez ensuite le conserver dans une boite à pain, ou dans un sac à pain.

Pour les produits laitiers, la Nouvelle Douane propose du lait et des yaourts bio en bouteilles et bocaux en verre qu’on peut leur ramener. En plus, on y trouve des yaourts aux surprenants parfums de romarin ou géranium. De quoi oublier les yaourts en pot plastique, vanille ou fraise !

Attention au budget

Même sans emballage, tous ces produits vendus sont légèrement plus chers que les produits standards de supermarché (2,40 € le pot de yaourt aromatisé de 400 g à la Nouvelle Douane, et 2,10€ le kilo de flocons d’avoine à la Biocoop) car la qualité du produit et l’engagement environnemental des producteurs ne sont pas les mêmes.

Pour ne pas sortir de son budget, on peut se limiter sur les quantités (un beau morceau de fromage, une pièce de viande et un filet de poisson pour la semaine) et compléter les menus avec des recettes végétariennes. L’association végétarienne de France propose des recettes simples sur son site internet et le cuisinier strasbourgeois Thomas Ries propose sur son blog de nombreuses recettes délicieuses ainsi que des cours de cuisine végétarienne (devis en fonction du nombre de personnes et du cours de cuisine choisi sur www.latelierdubarbu.com)

Et, lorsqu’on n’a pas d’autre choix que d’acheter un produit emballé, le mieux est de privilégier les emballages en carton, en verre et en métal qui se recyclent.

Composter les déchets organiques

Les déchets organiques (épluchures de fruits et légumes, coquilles d’œufs, marc de café…) représentent en moyenne 30% du poids de la poubelle d’un Français. Pourtant ces déchets peuvent éviter l’incinération grâce au compost et au lombricompost.

Le lombricompost transforme les déchets en terreau (photo LH)
Le lombricompost transforme les déchets en terreau (photo LH)

En appartement, la solution est le lombricompost. Les déchets sont mangés par des vers de terre qui les transforment en engrais, avec une odeur de terre fraîche. Eco-worms commercialise sur son site internet un modèle à 70€, en plastique recyclé, de la taille d’une poubelle de 50 litres. L’Eurométropole de Strasbourg rembourse 40 € de cet achat sur envoi de la facture, comme expliqué ici. Et, pour les vers de terre, il est possible d’en acheter chez Mathieu Peche Passion, avenue de la Gare à Lingolsheim, de contacter l’association strasbourgeoise la Maison du Compost ou de chercher quelqu’un proche de chez vous sur la carte interactive de Plus 2 vers.

Lorsqu’on a un jardin, on peut en transformer un mètre carré en compost. La Maison du Compost propose régulièrement des ateliers au Centre d’initiation à la nature et à l’environnement (Cine) de Bussière pour apprendre à mettre en place et gérer son lombricompost d’intérieur et de jardin (toutes les dates sur le programme du Cine de Bussière).

L’autre solution est d’utiliser les composts de quartier. Il en existe cinq à Strasbourg ouverts à tous et gérés par des associations de quartier. Chacun y amène ses déchets qui, mélangés à de la matière sèche (feuilles, sciures de bois…) vont se transformer en engrais. Ils sont situés place Sainte Madeleine, Square Saint-Jean, Place Arnold, Rue des Lentilles et Place de Pierre.

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