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Le centre culturel Django Reinhardt confié à l’association BeCoze

La gestion du centre culturel Django Reinhardt a été confiée par la Ville de Strasbourg à l’association BeCoze, éditrice du magazine culturel Coze et organisatrice des Hopl’awards. L’association a l’ambition de dédier ce lieu aux cultures urbaines et émergentes, et d’ancrer le quartier du Neuhof dans sa programmation.

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Le centre culturel Django Reinhardt confié à l’association BeCoze

L'espace culturel Django Reinhardt
L’espace culturel Django Reinhardt

En juillet, la Ville de Strasbourg lançait un appel à projets pour la gestion du centre culturel Django Reinhardt, équipement de 350 places debout, 160 assises, au coeur du quartier du Neuhof. Jusqu’à présent, le centre Django Reinhardt était exploité en régie directe, un mode de gestion contraignant pour la Ville qui cherchait à se désengager.

Suite à cet appel à projets, la Ville a sélectionné l’association BeCoze parmi les quatre projets qui lui ont été soumis. L’annonce du choix de la Ville sera communiqué ce mardi matin aux associations de quartier partenaires.

Éditeur d’un magazine et organisateurs d’événements

BeCoze est une association protéiforme, portée par Julien Lafarge et Christopher Keo. La structure édite un agenda culturel gratuit, Coze, distribué un peu partout en ville, et organise chaque année à l’automne les Hopl’awards, sorte de concours promotionnel où tous les participants gagnent quelque chose à la fin.

Mais Julien Lafarge organise aussi depuis 10 ans le NL Contest à Strasbourg, un événement très populaire dédié aux cultures urbaines. Bien que le NL Contest soit porté par l’association Nouvelle Ligne, différente de BeCoze, les liens entre les structures sont importants. Coze, les Hopl’awards et le NL Contest étant des projets entièrement privés, Julien Lafarge assure que les cloisons resteront étanches vis à vis des subventions de la Ville :

« C’est bien l’association BeCoze qui assumera la gestion du centre Django Reinhardt, mais il y aura une comptabilité séparée. Pour plus de transparence, il n’est pas exclu que le magazine soit confié à une nouvelle structure. Je suis la seule personne à faire partie des deux structures. Le dossier que nous avons présenté repose sur une équipe de trentenaires qui nous sont proches mais entièrement distincte. »

Une équipe de trentenaires

Car si Julien Lafarge sera amené à réaliser des missions de communication pour Django Reinhardt, le futur directeur du centre culturel sera Pierre Chaput. Ancien de l’Ogaca, Pierre Chaput est un spécialiste des missions culturelles et c’est à lui que reviendra la charge d’équilibrer les quelques 500 000€ de budget prévu. Outre la billetterie, le projet de BeCoze prévoit d’autres sources de financement privé inspirées de leur savoir-faire dans le NL Contest et les Hopl’awards, deux événements qui ont su se développer et attirer un large public sans trop de subventions publiques. Une dimension qui a certainement beaucoup plu à la Ville, qui va pouvoir diminuer la subvention de fonctionnement d’autant.

À la programmation culturelle, BeCoze propose Benoit Van Kote, ancien programmateur des Nuits Européennes et à la manoeuvre au Camionneur, notamment sur le festival de blues. C’est lui qui déclinera la thématique retenue pour Django Reinhardt : « musiques des mondes », un lieu dédié aux cultures urbaines et émergentes. Au niveau de l’offre culturelle, Django Reinhardt sera une solution pour accueillir les artistes trop confidentiels pour la Laiterie mais trop importants pour le Mudd Club par exemple.

Un tiers de la programmation sera issu de la scène locale, un tiers de la scène nationale et un tiers de la scène internationale. Mais sur les deux derniers tiers, les artistes locaux seront invités à participer dans le cadre d’un programme de médiation avec le quartier du Neuhof, à la charge de la troisième personne de l’équipe, Mourad Mabrouki. L’objectif de BeCoze est de créer une pépinière artistique pour les groupes locaux.

Yan Gilg à nouveau écarté

Parmi les dossiers non retenus, il y a celui de Yan Gilg, le directeur des Sons d’la rue et de Mémoires Vives. L’artiste « aux multiples facettes » s’était associé avec Jazzdor et la coopérative Artenréel pour son projet :

« Pour que Django Reinhardt soit vraiment le lieu d’expression culturelle du Neuhof, on a refusé de lui donner une orientation comme le réclamait le cahier des charges de la Ville. Au contraire, on avait prévu de se donner un an pour définir avec les habitants les orientations culturelles du lieu. Entre temps, on y aurait installé mes compagnies, car nous sommes devenus des spécialistes de la médiation culturelle dans les quartiers. C’est un peu désolant de voir que la Ville a fait un appel à projets national, comme si on manquait d’acteurs ici, pour retenir au final une équipe dont les projets réalisés jusqu’ici ne brillent pas par l’ampleur des liens sociaux qu’ils ont contribué à façonner. »

Car bien que Yan Gilg se réclame aussi des cultures urbaines, il ne s’agit pas des mêmes que celles de l’équipe de BeCoze…

L’ancienne équipe était prête à repartir également, avec notamment l’ancien directeur depuis 2009, Jean-François Pastor qui a présenté un projet autour des musiques du monde. Mais il a été jugé « trop similaire » avec la programmation précédente. Jean-François Pastor répond qu’il n’a pas à rougir des résultats, puisque le taux de remplissage de la salle avoisinait les 84% à la fin de la saison passée.


#association BeCoze

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