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Philippe Richert, élu président de la nouvelle région ALCA

Philippe Richert a été élu lundi matin président du nouveau conseil régional d’Alsace – Lorraine – Champagne – Ardennes (ALCA) lors d’une séance inaugurale à Strasbourg. Quinze vice-présidents ont également été élus, tous issus de la liste portée par l’ancien président de la Région Alsace. Philippe Richert a promis de mener une politique trans-partisane et veut demander à l’État plus de compétences, notamment dans le domaine de la formation et de l’emploi.

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Philippe Richert lors de son discours inaugural (capture d'écran)

Philippe Richert lors de son discours inaugural (capture d'écran)
Philippe Richert lors de son discours inaugural (capture d’écran)

Les 169 nouveaux conseillers régionaux d’Alsace, Lorraine et de Champagne-Ardenne se sont retrouvés pour la première fois lundi dans les locaux, agrandis, de l’ancien conseil régional d’Alsace à Strasbourg. Avec 102 voix, ils ont élu Philippe Richert (Les Républicains) comme président de ce nouveau conseil régional.

Quinze vice-présidents ont également été désignés, tous issus de la liste de la droite et du centre-droit, « Unissons nos énergies », conduite par Philippe Richert :

  • 1ère vice-présidence : Coopérations territoriale et transfrontalière – Patrick Weiten (Moselle)
  • 2ème vice-présidence : Mobilités et Infrastructures de transport – Christine Guillemy (Haute-Marne)
  • 3ème vice-présidence : Compétitivité des territoires et Numérique – Jean Rottner (Haut-Rhin)
  • 4ème vice-présidence : Démocratie territoriale et Enseignement supérieur – Valérie Debord (Meurthe-et-Moselle)
  • 5ème vice-présidence : Évaluation des politiques et Ressources humaines – Jean-Luc Warsmann (Ardennes)
  • 6ème vice-présidence : Innovation & Recherche – Lilla Merabet (Bas-Rhin)
  • 7ème vice-présidence : Emploi, Formation, Apprentissage – Gérard Cherpion (Vosges)
  • 8ème vice-présidence : Attractivité des territoires – Françoise Boog (Haut-Rhin)
  • 9ème vice-présidence : Projets transversaux, Stratégie et Prospective – Xavier Albertini (Marne)
  • 10ème vice-présidence : Développement du multilinguisme – Nicole Muller-Becker (Moselle)
  • 11ème vice-présidence : Finances, Contrôle de gestion, Commande Publique – Marc Sebeyran (Aube)
  • 12ème vice-présidence : Jeunesse et Orientation – Elsa Schalck (Bas-Rhin)
  • 13ème vice-présidence : Ruralité et Agriculture – Philippe Mangin (Meuse)
  • 14ème vice-présidence : Sécurité, Santé, Handicap – Véronique Guillotin (Meurthe-et-Moselle)
  • 15ème vice-présidence : Solidarité Territoriale, Qualité de vie & Transition énergétique – Franck Leroy (Marne)
Le nouveau conseil régional (Photo Charles Sitzenstuhl)
Le nouveau conseil régional (Photo Charles Sitzenstuhl)

Un bureau exécutif a été constitué, il est composé de Philippe Richert et de trois vice-présidents : Jean Rottner, Valérie Debord et Jean-Luc Warsmann.

Philippe Richert a également présenté différentes délégations attribuées à certains conseillers régionaux :

  • Délégation aux Fonds Européens : Véronique Matthieu (Vosges)
  • Délégation à l’Expérimentation en matière d’emploi : Fanny Giussiani (Meurthe-et-Moselle)
  • Délégation à l’Artisanat : Bernard Stalter (Bas-Rhin)
  • Délégation à l’Economie sociale et Solidaire et à la vie associative : Catherine Zuber (Bas-Rhin)
  • Délégation à la Viticulture : Rachel Paillard (Marne)
  • Délégation au Numérique : François Werner (Meurthe-et-Moselle)
  • Délégation aux Travailleurs frontaliers : Edouard Jacque (Meurthe-et-Moselle)
  • Délégation aux Identités territoriales : Justin Vogel (Bas-Rhin)
  • Délégation à la Mémoire : Jackie Helfgott (Moselle)
  • Délégation à la Santé : Khalifé Khalife (Moselle)
  • Délégation au Droit local alsacien-mosellan : André Reichardt (Bas-Rhin)

Sans surprise, le Bas-Rhin est très bien représenté au sein du nouvel exécutif, avec 7 élus sur 27.

2 500 ans après Aristote, une démocratie trans-partisane ?

Dans son discours d’investiture, Philippe Richert a évoqué la démocratie et Aristote pour émettre le souhait que puisse se mener en Alca une politique trans-partisane, un « laboratoire de la démocratie territoriale ». Pour ne pas oublier les écologistes et les autonomistes, non représentés au conseil régional suite au psychodrame qui a suivi les résultats du premier tour des élections, l’ancien président de la Région Alsace va créer une « conférence » pour les mouvements présents au premier tour.

Philippe Richert a affirmé qu’il avait l’intention d’associer la gauche « à la gouvernance de la région, sans se compromettre ». Une délégation à la Citoyenneté sera proposée à un conseiller régional de l’opposition (de gauche), ainsi que la présidence de la commission des Finances.

Philippe Richert n’a nullement l’intention d’associer le Front National en revanche… Le parti d’extrême-droite a été évoqué, en creux, dans son discours par la nécessaire « responsabilité » des élus envers les citoyens. Comme premières mesures visant à réconcilier les Français avec leurs élus, Philippe Richert a évoqué une réduction du montant de leurs indemnités, par rapport aux montants légaux, et la nomination d’un déontologue auprès duquel pourront se plaindre tous ceux qui estiment qu’il y a des conflits d’intérêts.

L’ancien président de la Région Alsace ne se consacrera qu’à la grande région, et il a appelé ses collègues à faire de même, en indiquant que le montant de leurs indemnités seraient réduits en cas d’absence aux travaux des commissions dans lesquelles ils sont inscrits. Frémissements dans les rangs, et plusieurs élus ont demandé que soient rendus possibles les travaux par visio-conférences…

Premières mesures pour les entreprises

Philippe Richert a tenu à annoncer tout de suite la couleur : dès le 25 janvier, les nouveaux élus auront à voter sur des délibérations en faveur des entreprises. Un fonds souverain régional sera mis en place, sur le modèle de celui qui existe en Alsace. Doté de 200 à 300 millions d’euros issus des épargnants de la grande région, ce fonds aura vocation à aider les entreprises locales à investir.

Le nouveau président d’ALCA prévoit également de demander plus de compétences à l’État dans les domaines de la formation et de l’emploi, deux secteurs qu’il juge complémentaires et où les enchevêtrements de compétences nuisent à l’efficacité des politiques, selon lui. Pour cela, il compte « entrer dans un dialogue constructif avec l’État », via l’Association des régions de France, pour faire de l’ALCA une « région pilote ».

Enfin, Philippe Richert n’entend pas céder aux sirènes de la métropolisation des territoires. Il a bien noté que le vote FN s’était exprimé plus qu’ailleurs dans les zones rurales, souvent coupées des grands centres urbains et des axes de circulation et compte mettre en place un « pacte de la ruralité, pour raccrocher ces territoires aux développements de la grande région.

Quant au nom de la grande région et à sa capitale, Philippe Richert a prudemment laissé ces questions de côté. Elles seront probablement évoquées lors de la prochaine réunion du nouveau conseil régional, le 25 janvier à Strasbourg.

Aller plus loin

Sur Scribd : télécharger le discours d’investiture de Philippe Richert (PDF)

Sur France 3 Alsace : revoir la séance


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