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Aux législatives, l’Alsace passe de deux femmes députées à une seule

Alors que le nombre de femmes augmente à l’Assemblée nationale, il n’y aura qu’une seule femme députée en Alsace. Une situation assez prévisible compte tenu des investitures donnée par la droite et la République en Marche.

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Martine Wonner, députée du Bas-Rhin, est une des seules élues de la majorité qui veut modifier le projet de son gouvernement (Photo KZ / Rue 89 Strasbourg / cc)

Coup de tonnerre, le nombre de femmes députées est divisé par deux en Alsace ! Élue dans le Kochersberg, Martine Wonner (LREM) sera la seule députée alsacienne. L’électorat local est-il devenu deux fois plus machiste en cinq ans ? On se rassure, il faut plutôt regarder du côté des grands partis.

Amendes peu dissuasives

Martine Wonner, de La République en Marche, seule députée alsacienne pour 5 ans (photo Khedidja Zerouali)

En 2012, le nombre de femmes était déjà faible puisqu’il n’y avait que deux représentantes, ce qui constituait déjà un progrès à l’époque. Investir plus d’hommes que de femmes (ou réciproquent mais c’est plus rare) génère pourtant des amendes, mais elles sont peu dissuasives par rapport à une victoire.

À droite, les députés sortants ont été reconduits s’ils le souhaitaient, soit 13 places gelées. À Mulhouse-Habsheim, l’une des deux femmes, Arlette Grosskoskt a arrêté après trois mandats. Son suppléant Olivier Becht prend sa suite en étant élu nettement (57,69%) dimanche.

Trois autres députés qui ont arrêté leur carrière ont été remplacé par des hommes. Dans le Haut-Rhin, il y avait donc six hommes pour six sièges. À Haguenau, c’est aussi un homme qui avait été choisi, le maire de Brumath Étienne Wolff, pour tenter de garder le siège de Claude Sturni, aussi retiré.

Outre la seule « sortante », Sophie Rohfritsch (à Strasbourg-campagne, battue par Martine Wonner), il n’y avait que deux nouvelles candidates : Elsa Schalck à Strasbourg-centre et Pascale Jurdant-Pfeiffer, au nom de l’accord avec l’UDI, à Strasbourg-sud. Ces deux terrains étaient difficiles.

Des candidates en Marche dans les circonscriptions difficiles

Côté « En Marche », le mouvement avait la promesse d’investir autant de femmes que d’hommes, ce qui a été tenu nationalement. En Alsace, le nombre de femmes n’était que 5 pour 15 circonscriptions (14 candidats au total). Les territoires les plus favorables, les trois à Strasbourg et à degré moindre Mulhouse-Habsheim ont été attribués à des hommes. C’est donc finalement du Kochersberg qu’est venue la seule surprise féminine.

À Sélestat, le mouvement n’avait pas tenté de remplacer Éliane Tomaszewski, retirée pour raisons de santé, pour ne pas faire d’ombre à Antoine Herth (LR), un proche du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. D’autres femmes avaient pourtant postulé. L’autre député alsacien « lemairiste », Éric Straumann (à Colmar) avait aussi face à lui une femme. De là à voir qu’En Marche estime que les femmes sont de moins valeureuses candidates…

Des progrès au niveau national

Heureusement? il y a toujours la suppléante, dont le rôle politique est nul sauf pour les ministres et quelques personalités, mais qui permet de donner un semblant de parité à des candidatures masculines.

Au niveau national, 223 femmes rejoignent l’hémicycle, soit 38,65%. Elles étaient 26,9% en 2012. En Marche (47%), le Modem (46%) et la France insoumise (41%) tirent cette moyenne vers le haut.


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