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L’Eurométropole de Strasbourg s’agrandit, la gauche se dilue

Jeudi, le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg doit entériner le passage de l’intercommunalité de 28 à 33 communes. Avec ce regroupement, tout l’exécutif de l’Eurométropole doit être réélu. Mais il y a juste un problème : la gauche n’a plus la majorité des sièges. Des votes à suivre en direct sur Rue89 Strasbourg.

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Ne dites plus les 28 communes de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) mais les 33. Car depuis le 1er janvier, les riants bourgs d’Achenheim, Breuschwickersheim, Hangenbieten, Kolbsheim et Osthoffen ont rejoint l’intercommunalité, leur communauté de communes était devenue trop petite pour rester seule. Le nombre de conseillers communautaires a donc évolué, il est passé de 95 à 100. Leur répartition dépend de la population des communes concernées, avec un minimum d’un conseiller par commune, généralement le maire, et un maximum de la moitié des sièges disponibles.

En conséquence, la nouvelle répartition du conseil de l’Eurométropole est la suivante :

Comme il s’agit formellement d’une nouvelle assemblée, la loi exige que tous les mandats soient remis. Après l’accueil des nouvelles communes, le conseil de l’Eurométropole doit donc se voter jeudi à partir de 9h un président et une vingtaine de vice-présidents. Président sortant, Robert Herrmann (PS) se présente. Il aura face à lui un tout nouvel élu dans cette assemblée, Éric Senet (DVD).

Quelques soubresauts parmi les délégués de Strasbourg

Car en décembre, les conseils municipaux des communes dont le nombre de délégués a changé ont dû procéder à un nouveau vote pour désigner leurs élus communautaires. C’est ainsi qu’à Schiltigheim, Danielle Dambach (EELV) a dû céder son siège. Illkirch-Graffenstaden et Bischheim ont également dû rendre un siège.

La couleur de la nouvelle assemblée

En revanche, Strasbourg en a gagné trois. Lors du conseil municipal de décembre, Strasbourg a envoyé Michaël Schmidt et Annick Neff renforcer les rangs socialistes au conseil métropolitain. Mais à la surprise générale, le 3e siège a été pour le conseiller d’opposition Éric Senet, élu suite à l’abstention d’une partie de la gauche. Pour ce dernier, l’arithmétique au conseil de l’Eurométropole est désormais favorable à la droite. Il compte 51 élus de droite et indépendants, 48 affiliés à gauche et un élu d’extrême-droite.

Roland Ries, maire de Strasbourg, et Nicolas Matt, conseiller communautaire (Photo Pascal Bastien)
Roland Ries, maire de Strasbourg, et Nicolas Matt, conseiller communautaire (Photo Pascal Bastien)

Un vote serré et secret

Certes, mais les 29 élus du groupe des maires de droite et indépendants emmené par Yves Bur, maire (DVD) de Lingolsheim, ne devraient pas voter Éric Senet pour autant. Vice-président de l’Eurométropole, souvent qualifié « numéro 2 », et pilier de la coalition aux commandes de l’exécutif métropolitain, ce dernier n’a pas voulu tenter l’aventure contre Robert Herrmann avec lequel il travaille depuis mars 2014. Éric Senet, lui, est bien partant (lire notre article dédié) et il a appelé les maires de droite à se reporter vers lui, pour « respecter le vote des électeurs » de mars 2014.

Du coup jeudi matin, tous les élus devront voter pour Robert Herrmann (PS), Éric Senet ou s’abstenir et comme le vote est serré et secret, il se pourrait qu’il y ait des surprises… La gauche strasbourgeoise a montré qu’elle pouvait ne pas voter quand les candidats choisis ne leur plaisait pas. Une partie des élus écologistes pourraient aussi être tentés de s’abstenir, pour régler des différends internes relatifs à la présidence de leur groupe. Parmi les cinq maires nouvellement arrivés, quatre sont sans étiquette et un, Dany Karcher, est classé proche des écologistes.

Président de cette coalition hétéroclite, mais solide jusqu’à présent, Robert Herrmann ne prévoit par de grands changements. Il souhaite reconduire tous les vice-présidents, dont le nombre n’a pas varié, à leur poste. Mais là encore, le vote est secret et l’ambiance de janvier 2017 n’est plus celle de mars 2014. Certains maires ont appris à se connaître… ou à se détester. Pour leur accueil, les cinq nouveaux maires de l’Eurométropole ne devraient pas être déçus.

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