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L’arrêt maladie suspect de Martine Wonner, candidate « En Marche » dans le Kochersberg

Martine Wonner était en arrêt maladie avant le début de la campagne officielle des élections législatives, selon le magazine alsacien indépendant Heb’Di. Ce média affirme que la candidate de « La République en Marche » à Strasbourg-Campagne (la circonscription 4 du Bas-Rhin), Martine Wonner, a pu mener campagne aux élections législatives tout en étant indemnisée par la …

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L’arrêt maladie suspect de Martine Wonner, candidate « En Marche » dans le Kochersberg

Martine Wonner était en arrêt maladie avant le début de la campagne officielle des élections législatives, selon le magazine alsacien indépendant Heb’Di. Ce média affirme que la candidate de « La République en Marche » à Strasbourg-Campagne (la circonscription 4 du Bas-Rhin), Martine Wonner, a pu mener campagne aux élections législatives tout en étant indemnisée par la Sécurité sociale.

Révélations en deux temps

Les premières révélations datent du début de l’entre-deux tours. Selon le site de l’hebdomadaire, c’est un contrôle qui l’aurait obligée à reprendre son travail de directrice médicale dans un groupement de cliniques, et donc à poser des congés pour mener sa campagne.

De son côté, Martine Wonner indique à Rue89 Strasbourg ce vendredi qu’elle a mis fin elle-même à son congé de maladie :

« J’ai sollicité un médecin pour sortir de l’arrêt maladie. J’ai alors pris un congé de campagne électoral, qui est sans solde. Mais comme j’ai trois enfants, j’ai demandé à ce qu’il soit payé sur les congés acquis. Il est faux de faire croire que j’ai fait une campagne financée par la Sécurité sociale et j’ai les documents qui le prouvent. »

La candidate, psychiatre de formation, indique « qu’une plainte sera déposée pour diffamation et divulgation de fausses nouvelles » samedi matin, après son dernier meeting de campagne vendredi soir. Une plainte pour rupture du secret professionnel de la CPAM serait également jointe.

Pas de campagne avant le 22 mai, son Facebook dit l’inverse

Cette réaction fait suite à la publication sur Heb’di d’un courrier, ce vendredi 16 juin. Adressé à à l’employeur par la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), il est daté du 19 mai 2017. Il indique que les indemnités journalières de Martine Wonner « sont suspendues » à compter du lundi 22 mai. Il n’indique pas de motif : ni contrôle, ni rupture par un médecin.

Quelques jours après son investiture, le jeudi 11 mai, elle avait participé à un week-end de formation de tous les candidats à Paris les 13 et 14 mai. Martine Wonner nous indique qu’elle n’a pas mené campagne entre cet événement et le début de la campagne officielle. Sa page Facebook témoigne pourtant de d’événements de tractage et d’un meeting de lancement.

Martine Wonner annonce un événement de campagne pour le 19 mai sur sa page Facebook (capture d’écran)

Le premier communiqué fait tache

Après les premières révélations, Martine Wonner avait alors réagi via un communiqué :

« Sur la période fin 2016 – début 2017, j’ai été en arrêt de travail quelques semaines pour des raisons de santé. J’atteste donc être actuellement et ce depuis le premier jour de cette campagne législative, en congés de campagne, que je prends sur mes congés payés. »

Contrainte d’être plus précise, Martine Wonner a changé ce qu’elle avait appelé « début 2017 » et « quelques semaines » par « le début de la campagne officielle », à savoir le 22 mai.

Martine Wonner en ballottage favorable

Ces informations vont-elles peser sur le second tour ? Dans cette circonscription de droite depuis 1958, Martine Wonner l’avait largement emporté au premier tour avec 41,52% des voix. Qualifiée au second tour, la députée sortante Sophie Rohfritsch (LR), maire de Lampertheim, avait réuni 23,75% des voix. Son suppléant de 2012 et prédécesseur, le maire de Lingolsheim Yves Bur (LR) soutient Martine Wonner.

Entre une candidate valide et finalement retirée pour raisons de santé à Sélestat et une candidate en arrêt maladie investie avant d’être à nouveau apte à faire campagne, « En Marche » va peut-être devoir prévoir une visite médicale pour ses prochaines investitures dans le Bas-Rhin.


#circonscription 67-4

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