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Primaire de la droite : réactions prudentes en Alsace

Après la primaire, l’heure est au rassemblement derrière François Fillon pour la droite alsacienne, après l’avoir peu soutenu. La désignation de François Fillon ouvre des perspectives au centre de l’échiquier politique.

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Primaire de la droite : réactions prudentes en Alsace

Les politiciens de la droite alsacienne n’ont pas brillé par leur flair. Les élus avec le plus de responsabilités locales ont soutenu des candidats éliminés de la primaire de la droite et du centre, plutôt que François Fillon.

Parmi les « grands élus » alsaciens, seuls quelques députés (Sophie Rohfritsch, Frédéric Reiss, Claude Sturni, Patrick Hetzel, Michel Sordi) et le maire de Colmar Gilbert Meyer ont épousé la cause du député de Paris depuis le début.

Patrick Hetzel : soutien alsacien en vue de François Fillon

Le soutien le plus en vue du côté des fillonistes est sûrement Patrick Hetzel, député de Saverne. Pendant l’entre-deux tours, les soutiens alsaciens des candidats éliminés, comme Bruno Le Maire, Jean-François Copé ou Nicolas Sarkozy, ont suivi les ralliements de leur ancien chouchou sans trop broncher. Exemple : Eric Straumann, ancien soutien de Bruno Le Maire, s’est rallié à François Fillon.

De ce fait, la large victoire de François Fillon n’ouvre la porte à aucune contestation. Dans leurs premières réactions, les élus alsaciens ont surtout salué la bonne tenue de cette élection primaire ouverte, une première pour la droite française, la participation (plus de 4 millions de votants à chaque tour, dont 110 000 environ en Alsace) et l’engagement des militants.

Alors qu’il avait soutenu Nicolas Sarkozy, le président du Grand Est Philippe Richert, issu du centre, a rapidement salué la victoire de François Fillon dans un communiqué :

« Pour la première fois, le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle aura été choisi dans le cadre d’une élection lui assurant d’ores et déjà une incontestable légitimité. Il appartient désormais à François Fillon de poursuivre le travail de rassemblement de la droite et du centre autour de son projet pour donner à notre famille politique le maximum de chance de remporter la présidentielle et de mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires au redressement du pays. »

Réaction similaire chez le président du conseil départemental du Bas-Rhin Frédéric Bierry, ancien soutien de Bruno Le Maire :

Les candidats s’étaient engagés à soutenir le vainqueur. Alors chez les fidèles d’Alain Juppé, on n’a certes pas la « super pêche » comme leur candidat il y a deux semaines, mais on se conforme à la règle.

La sénatrice et ancienne maire de Strasbourg Fabienne Keller, soutien juppéiste de la première heure, a plaidé sur le plateau de LCI et dans un post Facebook la poursuite de la mobilisation pour les idées du camp Juppé, afin de rassembler la droite et le centre :

Ouverture au centre et Macron ?

Chez les grands élus, pas de zizanie donc. Reste que la défaite d’Alain Juppé ouvre un espace politique au centre. Le soutien d’élus UDI au maire de Bordeaux a beaucoup démobilisé au sein de ce parti, traditionnel allié de centre-droit de la droite classique. Les militants UDI avaient en effet voté une non-participation à cette primaire.

Se reporter vers d’autres candidats, c’est par exemple la réaction du conseiller municipal et eurométropolitain de Schiltigheim Gérard Bouquet :

Le sénateur Claude Kern ou le maire de Schiltigheim Jean-Marie Kutner, aux commandes de la fédération bas-rhinoise UDI, mais tous deux soutiens d’Alain Juppé, n’ont par exemple pas réagi.

Or, l’ancien ministre de l’Économie Emmanuel Macron et son mouvement « de droite et de gauche » En Marche a beaucoup séduit dans les rangs UDI et d’une partie de la droite alsacienne, même si aucun ralliement n’a été officialisé.

Parmi les autres candidatures « centriste » annoncées, Rama Yade a rappelé à tout le monde qu’elle s’était déclarée.

Déjà trois fois candidat, François Bayrou a toujours dit que si Alain Juppé n’était pas élu, il envisageait de se présenter. Peut-être que le centre pourrait imaginer une grande primaire ?


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