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À Schiltigheim, la balade déprimée d’un ancien habitant

Le journal Le Monde publie une série où ses journalistes reviennent là où ils ont grandi, pour voir comment leur « Petite France » a évolué. Né à Schiltigheim, Pierre Jaxel-Truer, s’est prêté à l’exercice. Il en ressort en un reportage à la première personne avec un franc parler rare. Le titre »Bière béton et désillusions » donne le …

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À Schiltigheim, la balade déprimée d’un ancien habitant

Le journal Le Monde publie une série où ses journalistes reviennent là où ils ont grandi, pour voir comment leur « Petite France » a évolué. Né à Schiltigheim, Pierre Jaxel-Truer, s’est prêté à l’exercice. Il en ressort en un reportage à la première personne avec un franc parler rare. Le titre »Bière béton et désillusions » donne le ton.

L’auteur estime que passé le « fatras de bitume et de bretelles d’autoroutes » que forme la place de Haguenau, le « mausolée industriel » est « triste à en chialer quand on a grandi ici. » Les friches lui rappellent le passé industriel des brasseries Adelshoffen, Fischer, Schutzenberger ou de l’entreprise de chariots Caddie.

Montage de vues actuelles et passées de Schiltigheim (Le Monde)

De la capitale de la bière à la sous-préfecture

La réputation de « capitale de la bière » conférait une fierté mais « là, c’est mort, la capitale est devenue une sous-préfecture, et encore… », lui dit un vieux copain, amer. L’article mêle des souvenirs d’enfance, des connaissances actuelles et des témoignages de décideurs passés comme actuels.

« Tout ne va pas mal » à Schiltigheim reconnait l’auteur, en prenant pour exemple l’Espace européen de l’entreprise. La zone d’activité excentrée accueille 9 000 emplois même si nombre de cadres n’habitent pas à proximité, à la cité des brasseurs par exemple avec son taux de chômage proche de 20%.

L’urbanisation en question

Les bisbilles politiques actuelles y sont évoquées. Le maire « bulldozer » Jean-Marie Kutner (UDI) est dépeint comme « fort en gueule », qui met en application son slogan « là où il y a des grues, il y a de la vie ».

Pour Pierre Jaxel Truer qui manie la métaphore, cet ancien pharmacien « promet la grande érection. Avec, en guise de Viagra, les promoteurs privés », plutôt que les soins palliatifs. Il résume la situation par « un débat terriblement complexe : que garder, à quel rythme reconstruire, et comment ? »

Les cités n’ont pas changé

Tout n’a pas changé à Schiltigheim cependant. Le quartier des Écrivains est resté à part, « les mêmes gamins que naguère, qui filent sans casque sur leurs scooters en regardant les intrus d’un air un peu frondeur ». Les bâtiments n’ont guère évolué à l’exception de la gendarmerie, fermée. Ils se souvient de son lycée de ZEP et de ses classes déjà clivées entre « intellos » et « ziva. »

On apprend que le quartier va enfin être concerné par un programme de rénovation. Le maire souhaiterait qu’un projet porté par un architecte de renom remplace certaines barres vétustes.


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