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L’Alsace esport arena, première salle pour la compétition de jeux vidéo à Strasbourg

L’Alsace esport arena a ouvert ses portes dans le quartier Meinau. Son fondateur, Quentin Naegelen, propose la location à l’heure ou en illimité d’un parc de plus de 40 consoles et ordinateurs pour accueillir des tournois de sports électroniques.

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L’Alsace esport arena, première salle pour la compétition de jeux vidéo à Strasbourg

Dans ce bâtiment de la Plaine des Bouchers, un long couloir mène au nouvel espace dédié aux jeux vidéos à Strasbourg : l’Alsace esport arena. Près de 180m² de surface dédiée au « gaming » avec l’ambition d’accueillir à la fois les joueurs du dimanche mais aussi les professionnels de cette discipline appelée « esport ». Néons et revêtements muraux rouge sang attirent le regard.

Quentin Naegelen, ancien joueur professionnel de 2005 à 2008 sur le jeu-vidéo de course Trackmania, peaufine ce projet depuis 2015 :

« J’ai voulu créer un lieu que j’aurais rêvé d’avoir en tant que joueur professionnel. « Arène » est un terme générique dans l’esport, il y a ce côté gladiateur quand tu rentres dans le long couloir, comme les équipes de football avant d’entrer sur le terrain… Je veux que les gens qui se posent dans mes sièges, se sentent comme des champions. »

Une trentaine de postes et une tribune de 40 places

Une tribune amovible de 40 places campe au milieu de la salle principale de 120 m². En face, une estrade équipée de 10 postes d’ordinateur, de leurs fauteuils en cuir (350€ pièce), et un écran de 3 mètres sur 3 qui diffusera les parties en cours.

« L’écran ne sera pas allumé que pendant les tournois, il sera toujours en marche. Si un joueur se débrouille bien, je peux retransmettre sa partie à l’écran. Si tous les postes sont occupés, le but est que les joueurs se posent sur la tribune en buvant un coup pour ensuite prendre la relève. »

Location à l’heure ou par abonnement mensuel

Au total, 21 postes d’ordinateurs et une dizaine de consoles sont à disposition des joueurs qui pourront également, entre deux parties, profiter de boissons non alcoolisées et de petite restauration au bar.

De la même manière qu’un quidam loue une salle de sport, l’Alsace esport arena accueille tout individu à partir de 8 ans souhaitant se défouler devant un écran. Les tarifs : 5€ par heure sur console, 7€ sur PC ou un abonnement mensuel de 45€, sésame pour une consommation illimitée à la seule condition de ne pas dépasser trois heures consécutives. Le catalogue de jeux disponibles suit les tendances actuelles : League of Legends, Fifa, Fortnite, Overwatch, Street Fighter, etc.

Présentation des lieux (vidéo Alsace esport arena / YouTube)

Un investissement de plus de 100 000€

Quentin Naegelen propose également la location de la salle « Bootcamp ». Un espace de 60 m² qui pourra profiter aux équipes de esport en vue d’un entraînement intensif avant un tournoi.

L’entrepreneur de 31 ans, associé avec le graphiste Pierre Schmidlin, a investi plus de 100 000€ dans cette aventure et s’est entouré de plusieurs partenaires dont la Banque publique d’investissement et Alsace active :

« Je suis allé voir une demi-douzaine de banques. Deux ont refusé de m’accorder un prêt et trois autres m’en ont proposé à des conditions risquées. La BNP Paribas en revanche, y a cru et m’a bien accompagné. Je suis aussi allé voir le pôle Développement économique et attractivité de la Ville de Strasbourg, mais mon projet ne les a pas intéressés. Je ne demandais pas d’argent, juste qu’ils approuvent ma démarche. »

Pour rentabiliser cet investissement, Quentin Naegelen envisage la privatisation de son club à partir de 1 000€ par soir et des événements thématiques (initiation aux jeux vidéos, stages proposés par des professionnels, tournois, etc.). La compétition sera dans l’ADN du l’arène pour cet ancien joueur professionnel qui espère accueillir une étape du tournoi Strasbourg Esport Tour.

« J’ai la structure taillée sur mesure pour accueillir ce genre d’événement. L’équivalent le plus proche dans la région, c’est la Gaming Arena à Amnéville. À Strasbourg, je suis le seul à avoir pensé une infrastructure pour faire de la compétition. »

Lors de sa recherche de locaux pour implanter son club, Quentin Naegelen a tout de suite écarté l’hyper-centre de Strasbourg. Au 6, rue Lafayette, il paie un loyer de 1 000€ par mois et mise sur une « bonne fréquentation » les jours de semaine avec la proximité des lycées Couffignal, Pasteur et du campus de la CCI. « Si ça se trouve, le week-end ça peut être désert. Je comblerai avec des privatisations. »

« Dédiaboliser le sport électronique »

En mai 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu l’addiction aux jeux vidéo comme une maladie. Pour rassurer les parents inquiets et attirer une jeune clientèle, Quentin Naegelen a une « volonté pédagogique » et espère « dédiaboliser le esport » :

« Je veux organiser des colloques, des table-rondes, des conférences, j’aimerais faire intervenir des addictologues en face d’un joueur professionnel. Avec l’envie de faire venir ici des parents en conflit avec leurs enfants à cause d’une pratique excessive des jeux vidéo. »

L’ancien étudiant de l’Ecole de Management de Strasbourg a mis « all-in » pour faire de son club une « référence régionale » :

« Je ne suis pas un opportuniste ni un business angel. Je ne fais pas ça pour mettre de l’argent dans un marché en croissance, faire une plus-value et le revendre dans 6 ans. Mon objectif, c’est de vivre de ma passion. Avant j’avais un groupe de musique. On m’a toujours dit que dans une salle de concert, si les backstages sont bonnes, tous les groupes que tu rencontreras après tu leur diras : “Allez jouer là-bas, ça déchire !”. »


#plaine des bouchers

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