Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au conseil de l’Eurométropole, des pansements sur la crise et des pistes cyclables

Le conseil de l’Eurométropole de ce vendredi 20 novembre va voter des aides aux loyers pour les entreprises frappées par les conséquences du coronavirus et engager un programme de pistes cyclables pour le début du mandat. À suivre en direct à partir de 9h.

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Reconfinement oblige, retour dans l’hémicycle place de l’Étoile et surtout en visio-conférence pour les 99 élus et élues des 33 communes de l’Eurométropole. Les deux séances précédentes s’étaient tenues au Palais des Congrès pour permettre la distanciation entre les participants.

Du soutien complémentaire pour les commerces fermés

Après les dispositifs du mandat précédent, la nouvelle majorité enclenche à son tour des dépenses supplémentaires de soutien aux entreprises. Car le semi-confinement heurte à nouveau de nombreux pans de l’économie. À cela s’ajoute la suspension des séances au Parlement européen à Strasbourg (15% du chiffre d’affaires des hôtels strasbourgeois) depuis mars. Le secteur hôtelier local accuse une baisse du chiffre d’affaires de 65%, avec seulement 35% d’occupation dans les établissements 4 et 5 étoiles et 20% pour les 3 étoiles.

L’Eurométropole prévoit une aide aux loyers d’un total de deux millions d’euros. La délibération (point 26) ratisse large et concerne une cinquantaine de secteurs. Aux côtés des hôtels, gîtes, bars, restaurants, etc., on retrouve tous les établissements interdits de recevoir du public, comme les salons de coiffure, activités de soins de beauté, salles de sport, discothèques (fermées depuis mars), cinémas, musées, salles de concert escape game, ou encore les activités impactées par la baisse de l’événementiel comme les traiteurs, organisateurs de salons, loueurs de vélos, ainsi que les « activités afférentes aux sessions plénières du Parlement Européen ». Selon le nombre de demandes, 30% à 50% du dernier loyer payé pourra être pris en charge, dans la limite de 5 000 euros.

« Pas assez » ou « trop tard » devrait critiquer l’opposition, qui a déjà fait part de ses demandes lundi au conseil municipal. Elle réclame des points de vente directs pour les agriculteurs, des bons d’achats pour les familles modestes ou encore la gratuité des transports en commun, à défaut du stationnement.

D’autres actions de moindre ampleur (prêts d’honneur à taux 0 via l’association Initiative Strasbourg, aide à la digitalisation dans les secteurs événementiel et touristique, campagnes de communication) doivent aussi être mises en place en complément du fonds « Résistance » de la Région Grand Est et bien sûr les aides de l’État comme le chômage partiel, les prêts garantis, crédit d’impôts, etc.

Nouveau braquet pour les pistes cyclables ?

L’autre délibération forte (point 55) concerne les pistes cyclables, après un mandat où très peu de nouvelles réalisations ont été faites. La nouvelle majorité acte le lancement de 23 projets d’ici 2023. Il s’agit de 9 tronçons à Strasbourg et 14 dans les communes voisines, pour un total de 19 millions d’euros, dont 3,8 millions financés par l’État suite à un appel à projets de 2019.

L’ensemble ne fait qu’une dizaine de kilomètres, mais ces réalisations permettront surtout de sécuriser des axes ou de faciliter des jonctions dans le réseau actuel. À Strasbourg, il est par exemple question de faire deux passages le long des bassins place de l’Étoile, afin de désencombrer les carrefours avec la place de la Bourse, très fréquentés.

La pratique du vélo a augmenté de 20% à Strasbourg et de 10% dans d’autres communes suite au premier confinement. D’autres déploiements de nouvelles infrastructures cyclables, de plus grande ampleur, doivent encore être arbitrés lors de ce début de mandat. En campagne, les écologistes strasbourgeois ont promis 15 nouveaux kilomètres par an.

Comme en 2008-2014, l’écologiste Alain Jund est à nouveau en charge de la politique du vélo. (photo Abdesslam Mirdass / Studio Hans Lucas)

Nouveaux bus et vie interne

Parmi les autres délibérations, le point 55 concerne le renouvellement des rames de tramway (17 sur les 104) et des bus de la CTS. La compagnie des transports de Strasbourg va acquérir 49 bus électriques en 2020 et 2021. « Une manière de répondre à la question de la qualité de l’air. Les nouveaux bus circuleront notamment sur les lignes centrales », précise Alain Jund (EEVL), vice-président en charge des mobilités. Alors que l‘interdiction des vieux véhicules, notamment les diesels, est reportée, la CTS compte encore 64 bus diesel sur ses 226 véhicules. L’objectif est de ne plus du tout en avoir début 2025.

Comme la Ville, la métropole va également élire son déontologue, le professeur de droit public Christian Mestre.

Autre point sur la vie interne et démocratique de l’assemblée, acter le lancement d’un « Pacte de gouvernance » pour définir les règles de décisions à 33 communes. Le dit Pacte, une possibilité offerte par une loi de 2019, serait à rédiger avec un maximum de maires d’ici « mars ou avril », selon la présidente Pia Imbs. L’une des nouveautés est de pouvoir impliquer les conseillers et conseillères municipaux des 33 communes qui ne siègent pas à l’Eurométropole dans des commissions et autres instances qui relèvent bien de la métropole.

En fin de séance, le groupe d’opposition LR interpellera sur les séismes à répétition liés aux tests dans les puits de géothermie de Vendenheim/Reichstett pour déterminer l’origine des tremblements de terre de 2019, l’implantation possible de Huawei et même le stationnement gratuit, qui n’est pas une compétence de la métropole.


#conseil eurométropole

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