
Bien arrivées à Sarajevo, nos compétences partagées à l’épreuve
Un mois et demi est passé depuis notre départ de Strasbourg. Alors que nous venons d’arriver à Sarajevo, nous faisons le point sur notre organisation interne, pour à la fois apprécier le voyage et permettre la production des reportages et des interviews des agitateurs locaux.
L’une d’entre nous, Ludmilla, a déjà expérimenté ce que nous appelons « l’explor’action », c’est-à-dire l’alliance entre un voyage et un projet engagé. Partie en Amérique du Sud en 2014, elle est allée, seule, interviewer des acteurs de la protection de la nature.
En revenant, elle s’est dit que si elle devait refaire un projet, elle opterait pour un mode moins solitaire. Les deux autres membres, Victoria et Lucile, découvrent actuellement l’explor’action et rejoignent Ludmilla sur la pertinence d’être à plusieurs, notamment pour mener ce projet The Local Shakers plutôt intense. Alors que nous arrivons à Sarajevo, nous vous expliquons pourquoi.
Avant de quitter Strasbourg, nous étions conscientes de l’avantage d’avoir des compétences complémentaires pour mener à bien ce voyage engagé (comme on vous l’expliquait dans le premier billet de ce blog). Au fil du temps, cela s’est confirmé. L’intérêt linguistique de Lucile est propice à la compréhension des projets et aux traductions, la facilité rédactionnelle de Ludmilla permet de gagner en efficacité pour l’écriture des contenus et l’affinité pour les images de Victoria permet la production de beaux visuels.
Nous ne restons pourtant pas cantonnées à nos champs de compétences respectifs. De natures curieuses, nous profitons chacune de cette expérience pour nous former aux diverses tâches inhérentes au projet : animer les réseaux sociaux, rechercher les futurs acteurs locaux, réaliser les montages vidéos, écrire les articles, etc.
Un mode de fonctionnement souple et horizontal
Pour mener au mieux les interviews, le groupe de voyageuses ayant mené ce même projet en Amérique du Sud nous a conseillé de mettre en place trois rôles : l’intervieweuse, la caméra-girl et la volante.
L’intervieweuse s’informe en amont sur l’agitateur local et son projet puis mène l’échange pendant la rencontre. La caméra-girl s’occupe des images et ne se sépare jamais de l’appareil pour filmer de jolis plans à intégrer dans la vidéo. La volante garde les oreilles et les yeux grands ouverts pour vérifier les informations manquantes, et prend également des notes pour la rédaction de l’article.
Ces rôles tournent au fil des rencontres mais ne sont pas figés. Ils peuvent être adaptés selon la forme ou l’humeur de chacune. L’entraide et le soutien font partie des piliers de notre équipe car nous poursuivons le même objectif : progresser ensemble et produire des contenus de qualité. Grâce à cette organisation souple et horizontale, nous n’avons, pour l’instant, pas été confrontées à de réelles difficultés. Pourvu que ça dure !

Photo prise par la « volante », lors de l’interview de Tek Bunkeri en Albanie. (Photo Explor’actrices)
Nouveaux horizons et place à l’imprévu
Voyager en équipe implique de vivre ensemble 7 jours sur 7 et quasi 24h sur 24, ce qui implique de s’accorder un minimum sur les attentes et envies respectives. Nous avons toutes envie de découvrir d’autres modes de vies, cultures, lieux, paysages, ambiances, etc. Matinales, nous aimons profiter des premiers rayons du soleil pour découvrir les horizons. Nous apprécions aussi de laisser place à l’imprévu pour guider nos journées mais aussi d’organiser des itinéraires plus précis intégrants des sorties natures (randonnées en montagne, autour de lacs, balades dans les parcs nationaux) et urbaines (visites des capitales et des lieux culturels).
D’un point de vue financier, nous nous accordons également. Parties avec un budget restreint et prédéfini, nous préférons les auberges de jeunesse ou les chambres d’hôte pour y côtoyer les voyageurs et les habitants pleins de bons conseils. Mais nous nous offrons aussi des petits plaisirs : un bon cocktail dans un lieu cosy et typique comme le Komiteti à Tirana, ou des excursions telles que des randonnées autour du lac d’Ohrid à la frontière entre Macédoine et Albanie, aux Météores en Grèce ou en vélo dans les montagnes Rugova au nord du Kosovo.

Ascension du Mali i Thatë, autour du lac d’Ohrid entre Macédoine et Albanie. (Photo Explor’actrices)
Nous trouvons un réel avantage à voyager à trois pour les moments conviviaux partagés ensemble mais aussi pour la possibilité de répartir les recherches « classiques » entre nous. Ainsi il est agréable de se laisser porter à découvrir les lieux environnants pendant que l’une d’entre nous scrute plus méticuleusement l’itinéraire. Mais encore de dénicher les cafés chaleureux et restaurants goûtus pendant que les autres se concentrent davantage sur les recherches d’auberge ou des endroits clés (sites naturels, monuments historiques, etc…) à ne pas manquer dans les différents pays.
L’explor’action reste une expérience unique et nous ne parlons aujourd’hui que de ce que nous vivons personnellement. Bien qu’un tel projet engagé soit réalisable en solitaire, nous ne pouvons passer à côté des nombreux avantages qu’apporte le fait d’être en groupe. Soutien moral en cas de coup de blues, sentiment de sécurité lors des sessions d’auto-stop, motivation en phase finale de montage, convivialité autour d’un verre, etc. Aucun doute, notre équipe fonctionne bien !