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Blocages à l’Université, des profs soutiennent, les directeurs dénoncent

Une partie de enseignants et des directeurs de composantes à l’Université de Strasbourg se sont répondus via des prises de positions collectives sur la question de la loi d’Orientation et sur les blocages ce jeudi 19 avril.

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Blocages à l’Université, des profs soutiennent, les directeurs dénoncent

Alors que le mouvement étudiant contre la loi Orientation et réussite étudiante (ORE) tient régulièrement une assemblée générale réunissant entre 500 et 800 étudiants sur le campus, le personnel au sein du personnel de l’Université de Strasbourg commence à s’organiser.

Lors d’une assemblée générale tenue jeudi matin à initiative de 8 syndicats de salariés, entre 100 et 150 professeurs de différents grades et agents administratifs (sur près de 10 000 personnes) ont réitéré leur opposition à la loi ORE à cause de la sélection qu’elle induit en adressant à la direction de l’Université et au gouvernement une série de motions, à retrouver au bas de cet article.

Débloqué dans la nuit par une cinquantaine d’étudiants, le Nouveau Patio, où travaillent la direction et certains services administratifs, n’était pas bloqué ce jeudi 19 avril, jour de manifestation (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Chacun ses non-dits

Parmi ces motions, les employés demandent « le retrait de la loi ORE et du plan étudiant ». Ils s’inquiètent de « la suppression programmée des Centres d’Information et d’Orientation, à la réforme du lycée qui va accentuer le tri social des élèves et à la réforme du baccalauréat ».

Les personnels ne marquent pas noir sur blanc s’ils soutiennent ou non les blocages physiques des bâtiments. Néanmoins, l’Assemblée « apporte son soutien aux étudiants » de manière générale et « ne donne aucun crédit au sondage électronique » qui a dégagé une majorité en faveur des déblocages, ce qui fait office de réponse à demi-mot. Le vote en ligne est invérifiable d’un point de vue technique et la direction était juge et partie.

Le même jour, 29 directeurs sur les 35 composantes que compte l’Université de Strasbourg ont également acté une prise de position commune. De leur côté, c’est l’inverse. Ils « refusent » les blocages qui ne sont « pas légitimes ». En revanche, il n’y a pas de prise de position formelle pour ou contre la loi ORE (« nous avons des appréciations variées »).

Dialogue difficile

Dans leur texte, ces responsables indiquent aussi « tenir compte de la diversité des étudiants, […] afin d’offrir à chacun une formation adaptée » et avoir travaillé dans le cadre du nouveau site Parcoursup, qui remplace Admission Post-Bac (APB) à « l’offre de formation pour les prochaines années ».

Ce dialogue de sourd résume la complexité du débat actuel. Beaucoup d’opposants font le constat que le blocage est le meilleur (le seul ?) moyen de se faire entendre, même s’il n’y a pas eu de concession à ce jour. Pour d’autres étudiants et personnels, y compris chez certains opposants à la loi, limiter les blocages ainsi que les reports de cours et d’examens qu’ils entraînent prime sur l’avis de fond que l’on peut avoir pour ou contre la loi ORE.


#assemblée générale

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