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Strasbourg aide à l’implantation de commerces de proximité à Hautepierre

Quatre commerces en pied d’immeubles, c’est un mini-événement à Hautepierre. La municipalité va aider économiquement d’autres implantations de ce type dans ce quartier populaire où la vie commerciale se résume presque à la galerie commerciale d’Auchan.

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Ce n’est pas tous les jours que trois responsables de la municipalité se déplacent à Hautepierre, qui plus est pour colporter de bonnes nouvelles. Et vendredi 1er juin, l’adjoint de quartier Serge Oehler (PS), l’adjoint au maire et conseiller communautaire Philippe Bies (PS) et enfin Henri Dreyfus (LREM), conseiller communautaire et président de la Locusem – la société d’économie mixte de l’Eurométropole de Strasbourg qui aide l’immobilier commercial – avaient le sourire pour l’inauguration du Cervantès.

Beaucoup d’habitants, peu de commerces

Le Cervantès, en plus de ses logements privés neufs, a surtout la particularité d’avoir des commerces en rez-de-chaussée, chose rarissime à Hautepierre. Dans ce quartier prioritaire de la Ville (QPV) de 15 000 habitants, la vie commerciale se limite plus ou moins à la galerie commerciale d’Auchan.

Quelques rares autres commerces obtiennent leur salut grâce à leurs heures d’ouverture tardives, lorsque le centre commercial baisse ses rideaux. Un sujet de déception revenu à plusieurs reprises lors de nos conférences de rédactions publiques menées dans le quartier depuis janvier.

Au Cervantès, les 20 appartements sont construits par le promoteur Pierres & Territoires. Une opération initiée il y a six ans tout de même, dans le cadre de la rénovation urbaine de certaines mailles de Hautepierre.

Même entouré d’Henri Dreyfus (à gauche) et de Philippe Bies (à droite), Serge Oehler garde ses lunettes de soleil dans Hautepierre (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Pour la partie commerciale, c’est donc la Locusem qui a acheté les rez-de-chaussée pour favoriser l’implantation d’enseignes grâce à un loyer aidé. En 2015, la société parapublique avait déjà aidé l’implantation du supermarché Aldi de l’autre côté de la rue.

Si les élus ont salué cette « nouvelle centralité commerciale », il ne s’agit pas vraiment de commerces où l’on se rend tous les jours, ou encore moins de lieux conviviaux de jour comme de nuit.

Un opticien, un laboratoire, une auto-école et une pharmacie se sont installés dans ces 450 m² au mois de mai. La pharmacie a déménagé de quelques mètres, tout comme le laboratoire, locataire. L’opticien et l’auto-école Top Conduite, aussi implantée à Cronenbourg et près du Musée d’art moderne, sont en revanche de nouvelles installations dans le quartier. Hautepierre étant l’un des quartiers les plus jeunes de France, il n’était pas étonnant de voir des files d’attente ce vendredi matin

Des commerces sous un immeuble, c'est banal ? Pas à Hautepierre (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
Des commerces sous un immeuble, c’est banal ? Pas à Hautepierre (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Un Cervantès 2 avec d’autres enseignes

Mais conforté par ce succès, l’opération sera complétée par « Cervantès » 2, des immeubles voisins où sont prévus 5 à 6 autres commerces, davantage tournés vers la consommation du quotidien, en-dessous des 27 logements aussi construits par Pierres & Territoires.

La Locusem a déjà passé un accord avec une boulangerie. D’autres discussion sont en cours, notamment avec un salon de coiffure, de la restauration et d’autres services. Le démarrage de ces travaux est prévu fin 2018 ou début 2019 pour se terminer en 2020.

Prévu pour 2020, Cervantes 2 ressemblera à Cervantes 1 (image : Pierres & Territoires)
Prévu pour 2020, Cervantes 2 ressemblera à Cervantes 1 (image : Pierres & Territoires)

Loyer minoré

Le prix de location pour les commerces est de 10€/m² par an, là où le prix du marché à Strasbourg est estimé autour du double. La Locusem compte rembourser en 15 ans son investissement de 1,1 million d’euros (35% de fonds propres et un prêt bancaire pour les 65% restants). Par ailleurs, les dépenses des commerçants pour aménager leurs locaux ont été remboursées à 30% par le Fonds européen de développement régional (Feder), soit 250 000 euros au total.

La Locusem n’a pas fini ses projets à Hautepierre. Elle va acquérir des locaux de bureaux de 3 500 m² pour les entreprises qui quittent la Pépinière après les 2 ans maximum et souhaitent rester dans le quartier.

Reste que pour tous ces projets, les habitants ont parfois le sentiment que ces infrastructures modernes ne profitent pas tellement aux entrepreneurs du quartier. Les décideurs justifient leurs choix par la robustesse économique des projets présentés.

Serge Oehler se dit très heureux des évolutions récentes :

« Le quartier change énormément. Avant la rénovation, il n’y avait pas de trottoir, ni de pistes cyclables. Il va y avoir la phase 2 de Cervantès, espérons le plus rapidement que la première. Table et Culture s’agrandit. Les mailles Éleonore et Brigitte vont connaitre à leur tour des mutations avec la rénovation urbaine, même s’il ne faut pas laisser penser que l’Anru va tout changer à la vie des gens. »


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