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Au conseil de l’Eurométropole, la hausse du ticket CTS et la fin de l’aller-retour

Après avoir accueilli les 7 nouveaux élus venus de Schiltigheim, le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg va voter une nouvelle hausse des prix des transports en commun. À suivre en direct à partir de 9h.

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Elle revient dans l’hémicycle chaque printemps avec le retour des beaux jours, c’est la hausse des prix des transports en commun. Après deux années successives consacrées aux abonnements – maintenus au même prix pour 2018 – c’est au tour des nouveaux billets à l’unité, comme il y a trois ans.

À partir du 1er juillet, l’achat des nouveaux tickets cartonnés passe de 1,70€ à 1,80€. Les recharges, elles, coûteront à 1,70€, soit le prix des tickets magnétiques actuels, disparus à la même date ou 10 centimes de plus que les recharges sur téléphone NFC ou les cartes Badgeo Solo et Multi (1,60€ mais peu vendues à l’unité).

Un ticket qui coûte plus cher

La justification a de quoi surprendre. La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a expliqué en long et en large que le passage au sans contact permet des économies d’argent, d’encre, d’arbre, d’huile ou d’entretien. Voilà qu’il est avancé désormais que le ticket cartonné initial coûte 10 centimes, là où l’ancien équivalent magnétique coûtait moins d’un centime à produire. Vive le progrès !

Quant à la recharge numérique, il n’est toujours pas clair si elle a un coût marginal de production pour la CTS ou non, au-delà du fonctionnement des machines, déployées pour la somme de 10 millions d’euros jusqu’à fin juin.

La délibération acte aussi la fin du ticket aller-retour, qui était économique. Si l’on veut faire un aller et revenir quelque part, il faudra désormais acheter un ticket cartonné (1,80€) et charger un deuxième ticket (1,70€ donc). Soit 3,50€ à la place de 3,30€ comme aujourd’hui. Ou 3,40€ si l’on réutilise un ancien billet cartonné.

Le tickets achetés à bord des bus, pourtant eux aussi plus chers à produire de 10 centimes, gardent leur tarif de 2€. L’idée est qu’une somme ronde est plus simple pour rendre la monnaie pour le chauffeur, ce qui fait perdre moins de temps. Ces tickets secours peuvent ensuite être rechargés « jusqu’à 300 fois » s’ils restent en bon état, comme tout ticket.

Récapitulatif des prix au 1er juillet

1er achat Recharge Carnet de 10 Carnet de 30
Billet sans contact 1,80€ 1,70€ 14€
(14,10€ si 1er achat)
non disponible
Ticket « secours » 2€ 1,70 14€ non disponible
Carte Badgeo Solo 5€ en agence,
gratuite en ligne
1,70€ 13,20€ 38€
Carte Badgeo Multi 2€ 1,70€ 13,20€ 38€

Faire payer plus l’usager

Au-delà des contorsions et explications tarabiscotées pour expliquer qu’il s’agit d’une hausse mais pas vraiment (calcul d’une hausse « moyenne » à 0,98% en comptant les abonnements alors que la recharge augmente de 6,25%, comparaison avec l’inflation de 1,2%), les élus assument surtout qu’ils visent à se rapprocher un équilibre à 50-50 entre ce que paie la collectivité et l’usager, soit le taux le plus élevée de France (ou le plus faible si on se place du point de vue des pouvoirs publics).

Le débat sur la gratuité comme en Allemagne, à Tallin en Estonie, à Paris et en Île-de-France ou d’autres villes plus petites en France où cela a été mis à l’essai n’a pas atteint les dirigeants strasbourgeois. La part de l’usager étant à « 46 ou 47% » selon Roland Ries, maire de Strasbourg et vice-président des transports à l’Eurométropole, il faut s’attendre à d’autres hausses durant la fin du mandat.

Les carnets restent stables sur Badgeo

La hausse du ticket « premier achat », devrait engendrer 235 000 euros de recettes supplémentaires. La CTS devrait aussi compter 149 000 euros de plus grâce au 20 centimes de hausses pour les allers-retours. Selon l’Eurométropole, les ventes de tickets représentent 19 millions d’euros de recettes contre 23 millions pour les abonnements.

En revanche le pack de 10 tickets sur une carte Badgeo solo et Multi continue de permettre des économies avec des tarifs inchangés soit 13,20€. Les packs de 30 tickets, pour les usagers les plus prévoyants et économes, sont aussi maintenus au prix de 38 euros.

C’est plutôt le visiteur exceptionnel qui absorbera le surcoût. Sauf s’il télécharge les applications déjà existantes ou futures qui permettront des « départs immédiats » à 1,70€ et non 1,80€.

Pour l’opposition, c’est Jean-Emmanuel Robert (LR) qui devrait prendre la parole et pointer ces hausses à répétition, de 1,30€ à 1,80€ (+38%) depuis 2008, date d’arrivée du PS au pouvoir qui est supérieur à l’inflation constatée en 10 ans.

Les nouveaux élus de Schiltigheim installés

Avant cela, les 7 nouveaux élus de Schiltigheim (6 de la majorité et Christian Ball) seront biens installés en début de séance, contrairement à ce que nous écrivions lundi. Des vérifications juridiques ont été diligentées auprès du préfet. Le premier conseil municipal schilickois est prévu samedi. Jean-Emmanuel Robert sera sûrement rejoint par Antoine Splet, tout juste élu à Schiltigheim et membre du Parti communiste qui s’oppose à ces hausses régulières de tarifs.

La vice-présidence en charge des voiries de l’ancien maire Jean-Marie Kutner va aussi être remise en jeu. Pierre Perrin devrait représenter le groupe des maires initial, sans bouger les équilibres de la coalition gauche-droite. Néanmoins, le nombre d’abstention permet toujours d’évaluer le niveau de convictions au sein de la coalition. Une autre candidature seraient en revanche une surprise et aurait numériquement peu de chance de passer, le PS et les maires ayant la majorité absolue.

À suivre en direct à partir de 9h dans la vidéo en tête de cet article.


#conseil eurométropole

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